A journey that never was

Arthur Satàn

lu, vu, entendu par Juliette A - le 28/05/2025

Arthur Satàn nous avait impressionnés et surpris avec son premier album solo So Far so Good : il revient avec A journey that never was, un trip musical de 17 titres dans un univers singulier et assumé.

Il nous avait déjà embarqués en 2021 dans un album chatoyant et touffu composé en plein confinement : écrit en solo, c’était l’oeuvre très prometteuse d’un musicien multiple, aux compositions complexes et solaires. Avec A journey that never was, Arthur Satàn va encore plus loin dans son écriture pop symphonique, où il joue avec les mélodies et instrumentations avec brio.

Difficile de ne pas être surpris par le premier titre “A death of a king” : une introduction très théâtrale au clavecin, puis une superposition d’harmonies et de choeurs, à la fois denses et mouvants, menant vers le deuxième titre beaucoup plus électrique The Killer. On appréciera au passage les talents graphiques de l’artiste, dont l’univers baroque se décline aussi dans le triptyque de la pochette et ses clips.

C’est ce qu’on aime par-dessus tout chez Arthur Satàn, ce mélange de mélodies ciselées et complexes et de guitares saturées, comme dans “Crucify me” et son riff final qui tournera longtemps en boucle dans vos oreilles.

On pensera bien sûr souvent aux Beatles et plus particulièrement à Rubber soul avec l’alliance du clavecin et de la guitare dans “Lovely Suzy” ou dans la douce ballade “My Valentine”. Mais ça n’en est qu’un écho, car Arthur Satàn fait avant tout preuve d’une immense liberté dans son écriture, une extravagance réjouissante qui nous emmène très loin dans son univers personnel.

Frisant par exemple avec le krautrock dans “Pagan truth” et ses entremêlements hypnotisants, l’avant dernier morceau “Life goes wrong” est une balade contemplative et planante, dans laquelle on entend le son lointain de la trompette, comme un appel mélancolique annonçant la fin de l’album, qui s’achève avec “It’s over”, qui nous mène délicatement jusqu’au réveil de cette douce songerie pop.