Théâtre des villes, théâtre des champs

- temps de lecture approximatif de 1 minutes 1 min - Modifié le 25/08/2023 par Clémence

A Avignon, un spectacle entre friches et vallées qui invite à prendre son temps.

Garrigue © Guillaume Fernez
Garrigue © Guillaume Fernez

Pendant le festival d’Avignon, arpenter le dédale des petites rues, braver la foule et admirer le palais des Papes font partie intégrante du charme de l’événement. Mais il offre parfois un décor bien différent. C’est le cas avec la déambulation entre friches et vallées proposée par Clara Hédouin et son collectif 49 701.

C’est à une adaptation du roman de Jean Giono « Que ma joie demeure », soit 7 heures de déambulation, démarrée à 5 heures du matin, que la metteuse en scène invite le public.

Clara Hédouin propose depuis une quinzaine d’années des spectacles en extérieur, près des champs de culture intensive ou dans les cours d’immeuble. Le repérage des décors est un énorme travail, comme au cinéma. Il faut avoir le gout du système D, ne pas craindre les galères, savoir plus que tout s’adapter. Ici, sur les hauteurs du village de Barbentane, la zone a brûlé en 2022, devenant interdite aux promeneurs. L’équipe et les spectateurs sont donc pistés par une grosse équipe de sécurité.

Ce projet n’a rien d’artificiel, car l’œuvre d’origine est intimement liée à la nature, transformée ici en paysage théâtral. Sélectionnés avec le plus grand soin, les différents espaces de jeu alternent gros plan et grand angle, proximité et distance. Petites clairières, champs immenses, sentiers balisés, le tout dans l’odeur du thym : la nature s’impose dans toute sa splendeur, la randonnée permettant de s’y (re)connecter. Le travail et l’énergie débordante des six comédiens-ennes y trouvent un véritable écrin pour s’épanouir.

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