L’Atelier d’Arketal
Marionnettes
Publié le 06/12/2019 à 18:30 - 4 min - Modifié le 07/12/2019 par Hélèna D.
Contrairement au théâtre, rares sont les lieux qui forment à la marionnette et dispensent des stages. L’Atelier d’Arketal, lieu de transmission de savoirs et de partage autour de la marionnette, en fait partie. Visite dans les coulisses...
L’Institut de la Marionnette de Charleville-Mézières reste la référence en France pour une formation complète dans le domaine des arts de la marionnette. Cette dernière est de 3 ans et sur concours. Ses stages d’été s’adressent à des professionnels sélectionnés sur dossier. Pour des stages restant à vocation professionnelle mais de durée plus courte, il est possible de se tourner vers l’Atelier d’Arketal. Il dispense des stages professionnels et des stages ouverts à tous.
Avant tout une compagnie
Greta Bruggeman et Sylvie Osman, toutes deux formées à l’Institut International de la Marionnette de Charleville-Mézières, fondent à Cannes la compagnie Arketal en 1984. La compagnie réalise des créations pour adultes ou enfants, qui associent marionnettistes, auteurs, scénographes et artistes divers.
Les spectacles parlent entre autres d’identité, de mémoire, d’exil, de la famille et de la place de l’homme dans le monde. Ils tournent dans la France entière et également énormément à l’étranger.
La compagnie Arketal a bénéficié de la recherche avant-gardiste des peintres, plasticiens et théoriciens de l’art dramatique du début du XXe siècle. Elle explore, depuis ses débuts, l’univers d’artistes tels que Fernand Léger, Théo Tobiasse, Marius Rech, Rolf Ball, Martin Jarrie… Leurs marionnettes en ont tiré un profit esthétique.
La compagnie a également travaillé avec de nombreux auteurs notamment en leur commandant des textes pour marionnettes. C’est le cas par exemple de Jean Cagnard pour entre autre ses pièces Les Gens légers ou Des papillons sous les pas.
Les fondatrices
Pour Greta Bruggeman, les figures qu’elle construit pour le théâtre de marionnettes sont des “matières à vivre”. Chez elle, le papier occupe une place privilégiée, mais elle utilise des matériaux divers (bois flottés, sable, bambou…). Elle passe d’abord par des dessins ou des peintures de ses personnages en taille réelle et sous tous les angles avant de s’attaquer à leur construction. Ses sources d’inspiration sont les lieux dans lesquels elle vit et ses rencontres avec d’autres artistes.
Sylvie Osman est la comédienne de la compagnie. Pour elle, tel que c’est le cas pour le kabuki, au Japon, et le wayang orang, en Indonésie, le jeu de l’acteur est directement inspiré de la marionnette.
Elle met en scène aussi bien des textes d’auteurs classiques que contemporains. Elle enseigne le jeu de marionnettes dans des organismes de formations artistiques en France et à l’étranger. Elle intervient également à l’Ecole régionale d’acteurs de Cannes et de Marseille.
Elles interviennent toutes les deux à l’ESNAM, Ecole Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette à Charleville-Mézières.
L’Atelier d’Arketal, centre de formation pour tous
Parallèlement à leur travail de création, la compagnie ouvre, à Cannes, en 2002, l’Atelier d’Arketal dans une ancienne usine de chaussures. Il est équipé de machines et de l’outillage nécessaires à la construction de marionnettes, ainsi qu’un espace de répétition.
Ce centre international de recherche et de formation des arts de la marionnette est à destination des professionnels du spectacle vivant : marionnettistes, acteurs, plasticiens, scénographes… L’Atelier propose aussi des stages aux personnes intervenants auprès d’enfants : éducateurs, professeurs, animateurs, acteurs du social et de la santé…
Il peut recevoir des stagiaires, déjà passés par l’Atelier, pour poursuivre leur apprentissage ou pour mener à bien un projet personnel. Ces stages ou résidences, permettent une formation individuelle et personnalisée.
Greta Bruggeman intervient pendant les stages pour la construction des marionnettes et Sylvie Osman, comédienne, pour le jeu. Chaque année, de nouveaux artistes ou des dramaturges de toutes nationalités viennent animer des ateliers. Citons par exemple Alain Lecucq et son association Papierthéâtre, Thomas Lundqvist (le maître du Bunraku), Frank Soehnle, Emilie Flacher de la cie Arnica, Joan Baixas ou encore Narguess Majd…
L’Atelier est toujours en constante évolution. A la construction de divers types de marionnettes et à la pratique du jeu, se sont ajouté : l’interprétation, la mise en scène, l’exploration de l’écriture et la scénographie. L’Atelier est aussi un lieu de rencontre, de mise en commun des savoirs et de partage d’expériences artistiques entre les participants aux stages.
Les stages sont conventionnés AFDAS. L’Atelier d’Arketal est un centre de formation référencé dans le Datadock. Il accueille des élèves de toutes les nationalités et dispense même des stages à l’étranger. Ce lieu-ressource, unique en région PACA, est un lieu incontournable dans le monde de la formation et la création autour de la marionnette.
Pour aller plus loin
- L’Atelier d’Arketal : un centre international de formation et de recherche pour les arts de la marionnette / Hélène Cruciani / Compagnie Arketal / 2015 [Livre]
- Notre page ressource sur les arts de la marionnette [Article sur linflux.com]
- Mais qui est donc Arnica ? [Article sur linflux.com]
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