Lyon et son agglomération fêtent l'Arménie
Publié le 23/04/2007 à 23:00
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10 min -
Modifié le 30/09/2022
par
Admin linflux
L’Année de l’Arménie en France a débuté à l’automne 2006 par un grand concert donné par Charles Aznavour à Erevan, capitale de l’Arménie. Plus de 400 manifestations ont été programmées dans toute la France. On peut suivre leur déroulement sur le site officiel : Arménie mon amie qui propose également des pages très intéressantes sur la culture arménienne, l’histoire des relations d’amitié entre la France et l’Arménie…
[*L’année de l’Arménie à Lyon*]

- (Ville de Lyon)
Institutions culturelles et associations ont uni leurs efforts pour présenter différents aspects de la culture arménienne. Tout le programme est visible et téléchargeable sur le site de la Ville de Lyon. Voici quelques rendez-vous :
* Le patrimoine est illustré par l’exposition : Ors et trésors d’Arménie dédiée à l’art religieux arménien et présentée conjointement dans 2 musées. Le Musée de Fourvière accueille un ensemble de 70 pièces d’art liturgique tandis que le Musée des tissus et des arts décoratifs de Lyon sert d’écrin, en particulier à de très beaux rideaux de chœur. Destinés à décorer et voiler le chœur des églises au cours de la liturgie, ce sont de véritables tableaux mettant en valeur diverses techniques : tissage, broderie, teinture à l’indigo, peinture, impression à la planche… Tous ces trésors proviennent d’Erevan et d’Etchmiadzine (la capitale religieuse) et sont présentés pour la première fois hors d’Arménie

- Ors et trésors
d’Arménie
* Pour la création contemporaine, Le Musée d’art contemporain de Lyon a choisi de présenter les travaux de jeunes vidéastes arméniens. Tandis que La Fondation Bullukian, partenaire et mécène de l’Année de l’Arménie, expose les toiles très colorées d’une artiste stéphanoise d’origine arménienne, Madeleine Ossikian. Une occasion d’échanges et de découvertes autour de l’Arménie
* Le cinéma arménien est à l’honneur au mois de mai à L’Institut Lumière avec une rétrospective Serguei Paradjanov et une soirée spéciale consacrée à Atom Egoyan
* Des concerts de musique classique, traditionnelle, sans oublier le jazz, rythment cette saison culturelle
[*Dans l’agglomération, quelques temps forts*]
* Le Mois de l’Arménie à Décines (terre d’accueil de nombreux Arméniens) du 2 mars au 4 avril, a constitué une manifestation importante de l’Année de l’Arménie. Concerts, projections cinématographiques, expositions, rencontres et échanges se sont succédés.

- Mois de l’Arménie
Décines
* En avril, Villeurbanne fête l’Arménie en musique, au cinéma, avant un hommage aux victimes du génocide le 23 avril, veille de la journée du souvenir pour tous les Arméniens. Du 16 au 28 avril, la ville de Vaulx-en-Velin organise également un festival de manifestations autour de l’Arménie
* Dans toute l’agglomération, la photographie, si importante pour les Arméniens est particulièrement mise à l’honneur. Ainsi Pascal Maguesyan a exposé ses clichés sur une Arménie multiple à Saint-Romain-au-Mont-d’Or en février. Antoine Agoudjian qui parcourt le monde dans les pas de la mémoire des Arméniens, a présenté ses photos à Meyzieu, Décines… Auparavant, en 2006, ses « Yeux brûlants » avaient fait l’objet d’une exposition à la Bibliothèque municipale de Lyon, en prélude à l’Année de l’Arménie
* Des lectures de textes, des conférences sur l’histoire, le génocide des Arméniens ponctuent cette Année de l’Arménie. Un symposium européen sur la mémoire arménienne, organisé par la Maison de la culture arménienne de Décines, doit se tenir les 25 et 26 mai à la Préfecture du Rhône tandis que la Maison de la culture arménienne de Villeurbanne va participer au Salon du livre Jeunesse . Il est possible de retrouver des articles à la Bibliothèque municipale, sur la base Europresse ainsi que dans les bulletins municipaux des villes concernées

- Arménie : fête
(Antoine Agoudjian) - (co. BM de Lyon)
[*Une histoire partagée*]
Plus de 60000 français d’origine arménienne vivent aujourd’hui en région lyonnaise (sur quelques 500000 en France)
La communauté arménienne de Lyon et de la région Rhône-Alpes, Impr. Grafica
-C’est à la suite du génocide de 1915 perpétré par les Turcs dans l’Empire ottoman que les Arméniens rescapés vinrent s’installer en France, principalement dans 3 agglomérations : Marseille, Lyon et Paris. La région lyonnaise attira un grand nombre de réfugiés à cause de sa situation géographique et des nombreuses entreprises (textiles, chimiques…) en quête de main-d’œuvre. Ce livre relate avec beaucoup d’émotion quelques dates importantes : la pose de la première pierre de l’église arménienne de Lyon par Edouard Herriot le 26 juin 1954, l’inauguration de la rue d’Arménie à Lyon en 1977, la création d’une école arménienne…
Ces Français arméniens : 90 ans d’histoire partagée, Le Progrès
-« Enracinée dans la métropole lyonnaise, la communauté arménienne a su prendre toute sa place au fil des générations. Elle est un exemple d’intégration réussie ». Ce dossier nous permet de faire connaissance avec quelques grandes figures comme Djébrail Bahadourian, le créateur des fameux magasins ; les institutions civiles, cultuelles, les relais tels le magazine France-Arménie ou Radio Arménie. Dans les villes terres d’accueil comme Décines, Villeurbanne, Lyon, les Arméniens participent pleinement à la vie politique, économique, culturelle, sportive…
La communauté arménienne de Décines (1925-1971), par Geneviève Bardakjian
-L’histoire des Arméniens de Décines depuis leur arrivée dans les années 20 jusqu’à leur intégration à la société française. Employés à la Société lyonnaise de soie artificielle, ils habitèrent d’abord le quartier de la Soie. Pendant une longue période, Décines porta le nom de « petite Arménie »

- (Ed. lyonnaises d’art et d’histoire)
De l’Ararat à Napoléon, par Napoléon Bullukian, Ed. lyonnaises d’art et d’histoire Récit d’un Arménien hors du commun qui devint, à force de travail et de ténacité un grand industriel et une personnalité incontournable de la vie lyonnaise au milieu du 20e siècle. Né à Malatia en 1905, victime du génocide, son témoignage de ses premières années de vie est particulièrement poignant. La fondation qui porte son nom soutient la recherche médicale, l’art et l’Arménie
Une aventure archéologique : Antoine Poidebard, photographe et aviateur, sous la dir. de Fabrice Denise, Lévon Nordiguian, Ed. Parenthèses
-Portrait d’un personnage étonnant, Antoine Poidebard (1878-1955), jésuite et pionnier de l’archéologie aérienne. Né à Lyon, il se rendra régulièrement dans le Caucase, en Arménie. Il sera l’un des « acteurs humanitaires de la renaissance arménienne » après la 1ère Guerre mondiale.
La Foire internationale de Lyon qui s’est tenue au mois de mars a honoré sa mémoire ainsi que celle de Napoléon Bullukian

- (Ed. Parenthèses)
[*Une amitié, des relations toujours bien vivantes*]
Plusieurs monuments commémoratifs dédiés à la mémoire des victimes du génocide de 1915 ont été édifiés dans l’agglomération lyonnaise. Le plus ancien, celui de Décines date de 1972. Œuvre du sculpteur lyonnais Robert Darnas, il fut l’un des tout premiers érigés en Europe et symbolise la fraternité de 2 peuples. Une stèle existe à Meyzieu. En avril 2005, Villeurbanne inaugura son Mémorial du génocide arménien. En 2006, ce fut au tour de Lyon, place Antonin-Poncet, comme l’a évoqué un précédent point d’actu :le 24 avril : inauguration du mémorial lyonnais.Depuis longtemps, les élus des villes de l’agglomération, Villeurbanne, Lyon, oeuvrent aux côtés de l’Arménie et des Arméniens pour la reconnaissance du génocide de 1915, le premier du 20e siècle, toujours nié par la Turquie.
Accords, jumelages et échanges se sont multipliés dans toute l’agglomération. Décines est jumelée avec Stepanavan, Villeurbanne avec Apovian, Lyon avec Erevan…
Lyon – Erevan, Mad-Media
-Depuis de nombreuses années, Lyon entretient des liens étroits avec Erevan. Un accord de coopération a été signé en 1993 entre les 2 villes concernant les services urbains, la santé…. En juin 2002, le maire de Lyon, Gérard Collomb a inauguré avec le maire d’Erevan, le lycée professionnel franco-arménien qui forme des élèves à de nombreux métiers avec le soutien de la SEPR (Société d’enseignement professionnel du Rhône). En ce moment , un jardin de Lyon est entrain de prendre forme à Erevan (Le Progrès, 19-3-20007)

- Lac Sevan, Arménie
- (Wikimedia-licence GNU)
De nombreuses associations s’efforcent de faire vivre la culture arménienne et maintiennent fortement des liens de solidarité entre la région et l’Arménie. Il en a été ainsi par exemple après le tremblement de terre qui a ravagé l’Arménie en décembre 1988. Le site du Centre de recherches sur la diaspora arménienne donne un aperçu de la richesse du tissu associatif franco-arménien
Envies d’Arménie, in L’Express, 11 janvier 2007
-Un hommage à la capacité créatrice de la communauté arménienne : cinéastes, stylistes, parfumeurs… Et, à l’occasion de l’Année de l’Arménie en France, un bel article de Marie Desplechin : « Ils ont pensé qu’ils allaient disparaître. Et ils sont revenus, à eux-mêmes et au monde. Dans les pays d’Europe et des Etats-Unis où ils se sont réfugiés et puis établis, leur présence est aujourd’hui plus vivante que jamais… »
Dans le cadre de l’Année de l’Arménie, choix de textes pour des lectures Voir
Langue arménienne – Langue bretonne : points communs Voir
La Question arménienne et la Turquie Voir
Missak et Mélinée Manouchian Voir
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