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Un cobot partenaire de soins

- temps de lecture approximatif de 5 minutes 5 min - Modifié le 11/10/2018 par Département Sciences

Avoir un robot pour compagnon de vie, assistant thérapeutique ou surveillant n’est plus un sujet de science-fiction. Vous connaissiez les robots, voici venu l’aire des cobots. Les cobots ou « robots sociaux », programmés pour interagir avec l’homme en reproduisant des comportements affectifs, sont en passe d’intégrer nos écoles, nos hôpitaux et nos foyers.

Illustration Eugénie Fauny

La cobotique ou la rencontre du collaboratif et de la robotique

Depuis plus de vingt ans, la robotique s’est largement répandue dans l’industrie. Développée à l’origine pour être autonome, dans un souci de travailler à la place de l’Humain et d’effectuer des tâches difficiles ou rébarbatives, elle devient aujourd’hui collaborative. En témoigne l’arrivée d’un nouveau secteur : la cobotique. Le robot travaille désormais pince dans la main avec l’Homme.

 

 

Ces robots collaboratifs, appelés « cobots », ont pour principales utilité et fonction d’interagir physiquement avec l’Humain dans un environnement de travail partagé. Leur particularité n’est pas de se substituer à l’humain, mais de travailler de concert avec lui. Leur cerveau est celui de leur opérateur.

La robotique collaborative est, sans aucun doute, le champ le plus florissant pour la recherche robotique en général.

Sortis de leurs « cages », ces nouveaux types de robots se sont développés pour travailler plus étroitement avec les humains.

Les opportunités de la cobotique dans le domaine médical

Applications industrielles, médicales ou communicationnelles, les cobots sont progressivement considérés comme une réponse pratique à des situations particulières de travail. La robotique collaborative est une technologie qui utilise la robotique, la mécanique, l’électronique et les sciences cognitives pour assister l’homme dans ses tâches quotidiennes.

Dans le milieu médical, des cobots aident d’ores et déjà des patients à se lever, à être plus attentifs à des séances de rééducation, et remplissent une fonction de soutien émotionnel vis-à-vis de personnes handicapées ou déprimées.

Les enfants qui présentent des troubles du spectre autistique (TSA) sont aujourd’hui, avec les personnes âgées, les principaux bénéficiaires du développement de la robotique dans le domaine de la santé mentale. Leurs pathologie sont très diverses, mais ils ont en commun des problèmes de communication et d’interaction sociale, ainsi qu’un répertoire comportemental restreint et stéréotypé.

Dans tous les cas, une relation à trois s’établit. Le cobot, qui n’a pas vocation à remplacer le thérapeute, met à la disposition des ressources supplémentaires.

Les cobots peuvent être aussi des auxiliaires thérapeutiques au service de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

 

Des scénarios déjà validés

 Nao, Oscar, Pepper et Paro : ces robots sont arrivés à l’hôpital et dans les maisons de retraite médicalisées pour tenir compagnie aux patients.

 

 

Nao avec les enfants autistes

 

Robot créé par la société française Aldebaran Robotics

 

Nao est sans doute le plus célèbre des cobots médicalisés. Dès l’origine il a été pensé pour aider les enfants autistes à com­muniquer. Si ces enfants ont du mal à décrypter les émotions humaines, ils ont plus de facilités à interagir avec un robot. D’autant que Nao, avec sa bouille ronde et ses grands yeux, attire la sympathie. C’est ainsi qu’il a investi plusieurs services de pédopsychia­trie en Europe, comme le centre Samothrace du CHU de Nantes. Grâce à un logiciel, l’enfant peut faire parler le cobot à sa place, lui prêter des histoires, des sentiments… C’est Nao qui affronte le regard des autres!

 

Oscar aux urgences pédiatriques

Nao rebaptisé Oscar, est arrivé au Centre Oscar Lambret de Lille, une première en France.

Ce robot humanoïde à la particularité d’être ludique, c’est le partenaire idéal de l’équipe soignante, sans toutefois la remplacer, pour aider les enfants à vivre leurs soins dans les meilleures conditions possibles et réduire le stress inhérent à leur hospitalisation. Danse chorégraphiée, Tai Chi, chanson, conversation… Nao sait tout faire et surtout il aime faire rire les plus jeunes.

Pour l’heure, Oscar est commandé à distance par une auxiliaire de puériculture qui initie les dialogues et déclenche les réponses.

 

Paro auprès des malades d’Alzheimer

 

Robot créé par la Société japonaise AIST

 

Ce cobot socio-thérapeutique se présente sous la forme animaloïde d’un bébé phoque. Il s’adresse aux personnes ayant des troubles du comportement et de la communication. Il est beaucoup utilisé dans les maisons de retraite auprès de malades d’Alzheimer chez qui il a un effet d’apaisement. Il est équipé de capteurs et peut grâce à un logiciel analyser l’état mental du patient et adapter ses mouvements et intonations en conséquence pour transmettre une émotion de joie, de surprise ou de mécontentement.

 

 Matilda assistante des personnes âgées

Robots créés par un australien Rajiv Khosla

 

Matilda est un « Papero », Partner Personal Robot. Ce cobot compagnon destiné à la communication a vocation à tenir compagnie aux personnes âgées et handicapées dans les centres hospitaliers. Matilda mémorise les visages, rappelle l’heure de la prise des médicaments, manifeste une satisfaction en cas de contact et anime des séances de jeux.

 

Pepper le nouveau compagnon

 

Robot créé par la Société Aldebaran Robotics et Softbank

 

Défini comme « bienveillant, attachant et surprenant » par ses créateurs, ce robot humanoïde est le dernier né des cobots. Pepper est capable d’analyser les émotions de son interlocuteur et de répondre en conséquence. Mais Pepper est aussi capable de danser, de plaisanter et même de mener une conversation en s’appuyant sur une base de données online.

 

Intelligence artificielle et cobotique

Les cobots sont pour l’instant dotés d’intelligence artificielle dite « faible » ; ils ne pensent pas, ils exécutent seulement les tâches qui leur ont été assignées. Ces nouveaux robots sont clairement destinés à la coopération avec l’homme, et si l’on développe leur intelligence artificielle à un degré trop élevé, ils pourraient alors travailler toujours plus indépendamment de l’humain voire le remplacer, créant ainsi l’effet inverse voulu par l’actuel concept collaboratif.

 

Une bibliographie pour aller plus loin :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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