Arctique

Quelques nouvelles venues du froid

- temps de lecture approximatif de 5 minutes 5 min - Modifié le 17/12/2019 par Silo moderne

L’hiver approche. Les premiers frimas sont là, sans que pour autant l’on ait à subir des froids polaires comme l’annonce parfois la météo. Et si nous allions voir un peu plus au nord, vers le cercle polaire arctique ? Que s’y passe-t-il ? Quelles sont les dernières nouvelles sur ce « continent blanc », alors que vient de s’achever la semaine de l’arctique ?

Arctique (Pixabay)

Un peu de vocabulaire

Arctique et Antarctique : Entre l’Arctique et l’Antarctique, on peut parfois s’y perdre. Ces deux endroits de la planète situés aux antipodes l’un de l’autre présentent de nombreuses différences, avec comme point commun leur étymologie. Le terme “arctique” vient du grec arktos qui signifie ours. Dans l’antiquité, les navigateurs prenaient la direction de la Grande Ourse et de la Petite Ourse pour s’y rendre. Celles-ci brillent en effet toujours au-dessus de l’horizon nord. Et les ours polaires se trouvent seulement en Arctique…

Constellations

La Grande Ourse (ou casserole) est la constellation la plus facilement repérable dans le ciel de l’hémisphère nord : elle permet de retrouver l’étoile polaire (Alpha Ursae Minoris) qui indique le nord. Le schéma ci-dessous vous explique comment.

Source : wikipedia

Semaine de l’Arctique

La communauté scientifique internationale est unanime : le changement climatique est deux fois plus intense dans la région Arctique que nulle part ailleurs sur la planète. Les prévisions indiquent que le Pôle Nord pourrait connaitre des été sans aucune glace d’ici 2030.

Le sujet a été abordé lors de la Semaine de l’Arctique : conférence internationale et transdisciplinaire associant les connaissances indigènes et scientifiques. Il s’agit de donner une vue d’ensemble des différents défis des régions arctiques, tels qu’ils sont compris par les peuples et les chercheurs de l’Arctique. Les participants poursuivront l’approche interdisciplinaire des changements environnementaux et climatiques initiée lors de la première édition, associant sciences humaines et sociales, sciences de l’environnement, peuples autochtones et étudiants internationaux. Elle réunira pour sa 2e édition des experts scientifiques académiques et experts autochtones.

Cette région du monde fait l’objet de beaucoup d’attention mais aussi de toutes les convoitises. Les spécificités environnementales de l’Arctique, son aménagement et ses activités économiques, son urbanisation, le devenir des sociétés autochtones, les conséquences du réchauffement climatique, ou bien les évolutions politiques et géopolitiques sont les véritables enjeux de demain. L’ouvrage de Clara Loïzzo et Camille Tiano en fait l’analyse : L’Arctique : à l’épreuve de la mondialisation et du réchauffement climatique. Les contentieux tendent à se multiplier entre pays riverains de l’océan glacial Arctique en ce qui concerne les ressources pétrolifères ou les eaux territoriales. Les populations locales comme les Inuits du Nord du Canada revendiquent une cogestion territoriale.

Biodiversité

Avec 18 millions de km² et 6 pays dans la région Arctique (la Russie, la Norvège, le Danemark (Groenland), l’Islande, le Canada, et les États-Unis (Alaska)), la région abrite une faune variée et menacée : ours polaire, loup arctique, renard arctique, saumon du Pacifique, phoque, baleine, dauphin, béluga, morse, lemming, bœuf musqué, renne, harfang des neiges…

Cet écosystème est observé en particulier par le WWF. L’Institut de l’Information Scientifique et Technique (CNRS) propose également de nombreux articles scientifiques sur son site Recherches polaires.

Source : wikipedia

Entrepôt

Outre la faune évoquée ci-dessus, l’Arctique abrite depuis 2008 un entrepôt à semences : La Réserve mondiale de semences du Svalbard. Cette chambre forte souterraine sur l’île norvégienne du Spitzberg destinée à conserver dans un lieu sécurisé des graines de toutes les cultures vivrières de la planète et ainsi de préserver la diversité génétique.

Parallèlement, la mission Github Archive Program quant à elle, a mis en place un programme similaire afin de sauvegarder des logiciels en open source : L’archivage par GitHub se répartira entre le chaud, le tiède et le froid. Le chaud est enregistré et copié en temps réel ou presque, le tiède, entre une fois par mois et une fois par an (sur Internet Archive et la Software Heritage Foundation) et le froid tous les cinq ans dans l’archive Arctique. Cette dernière sera réalisée par Piql, une entreprise norvégienne spécialisée dans le stockage de données à très long terme, dont les films sur polyester auraient une durée d’environ 1.000 ans. De plus, le Projet Silice (Project Silica), également partenaire, gravera les dépôts publics au laser sur des plaques de quartz, un archivage qui dépasserait 10.000 ans.

Climat

La compréhension du climat de la Terre et son évolution est rendue possible par une technique très utilisée, bien qu’assez récente : les calottes de glace sont de véritables archives de l’environnement passé. L’analyse des carottes de glace (principe du carottage) permet de connaître l’activité solaire ou volcanique, mais aussi l’émission anthropique des gaz à effet de serre ou les changements de température.

Carottage. Photo Eli Duke CC BY-SA 2.0

La fonte de ces glaces a des effets sur le trafic maritime : la « route du Nord » risque de devenir le nouvel itinéraire pour des porte-conteneurs.

Enfin, le développement du tourisme, pas encore de masse, mais qui déjà fait poindre des menaces pourrait avoir de graves conséquences. Cette attirance pour les paysages glacés se nomme le cryotropisme.

Pour aller plus loin, quelques ressources qui ont été utilisées pour la rédaction de cet article.

 

Ce petit aperçu de l’Arctique pourrait vous donner envie de découvrir l’Antarctique…

Ce sera possible à la bibliothèque de la Part Dieu dès le mois de janvier 2020 avec le cycle de conférences organisées par la bibliothèque et l’Université Ouverte Lyon 1.

Partager cet article