Du bio dans l’assiette

- temps de lecture approximatif de 13 minutes 13 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

Les produits bio ont le vent en poupe ! Cette nouvelle façon de consommer illustre la volonté, d'une partie grandissante de la population, de revenir à une alimentation plus saine et naturelle, un mode de vie moins consumériste, tout en respectant davantage l'environnement.

© Pixabay
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Selon un sondage CSA, 96% des consommateurs achèteraient plus de produits bio s’ils étaient moins chers. Depuis 1999, le marché français du bio a progressé chaque année de presque 10%. Selon l’Agence bio, Rhône-Alpes reste la première région de France en nombre d’exploitations bio, soit près de 1500. Elle compte 38% d’exploitations mixtes contre 25% au niveau national. La région est également phare en matière de distribution spécialisée puisque fin 2007, elle comptait 280 magasins bio. Si les crises alimentaires des années 90 ont joué un grand rôle dans le décollage du bio, aujourd’hui on sait qu’acheter bio est meilleur sur le plan environnemental mais on reste plus prudent quant à l’intérêt pour la santé de l’agriculture biologique.

image bio

1) Le bio à la loupe

Un produit bio est élaboré à partir de matières premières issues au moins à 95% de l’agriculture biologique, répondant à des critères précis de respect de l’environnement. Son mode de culture exclut l’emploi de produits chimiques types pesticides, herbicides et engrais chimiques. La garantie « sans OGM » fait également partie des engagements des exploitants, fabricants et distributeurs de produits bio. Chaque étape de transformation du produit doit aussi être entièrement bio : stockage, conditionnement, transport. Pour l’élevage, le nombre d’animaux par unité de surface est limité, et leur alimentation doit être bio. L’éleveur doit également assurer un lien étroit entre son élevage et ses terres agricoles.

logo ab

Le logo « AB » français est facultatif bien que souvent présent mais le consommateur doit voir clairement la mention « agriculture biologique » ou « produit de l’agriculture biologique » ou « produit issu de l’agriculture biologique » et le nom de l’organisme certificateur (Ecocert, agrocert, aclave, qualité-France, ulase, certipaq)

Agriculture « bio » et agriculture « raisonnée »

L’agriculture raisonnée se trouve à mi-chemin entre les exigences de l’agriculture bio et les excès de l’agriculture intensive. Elle se veut plus raisonnable : emploi modéré de pesticides, diminution des quantités d’engrais, consommation limitée d’eau…mais doit et veut rester rentable à une grande échelle. Cette nouvelle forme d’agriculture souffre toutefois de l’absence de contrôle réglementaire et de contrôles par un organisme extérieur. Résultat, les produits sont difficiles à identifier (ni sigle, ni logo) et ils peuvent correspondre à des niveaux d’exigence très variables.

guide de l'alimentation bio
Le Guide de l’alimentation bio de Solveig Darrigo-Dartinet, ed. Vigot, après cette définition du bio, vous aidera à vous y retrouver parmi l’offre croissante de produits bio. Toutes les familles d’aliments y sont abordées, et de nombreux conseils d’achats et de préparation vous permettront de vous nourrir bio avec simplicité, en découvrant de nouvelles saveurs et de nouvelles recettes. C’est le livre indispensable pour découvrir quels sont les enjeux réels de l’alimentation bio sur notre santé et sur celle de notre planète.

L’article “Comment la bio a germé” dans le numéro d’avril-mai 2008 de la revue Politis retrace les origines de l’agriculture biologique en France.

bio raisonnée
Bio raisonnée, OGM : quelle agriculture dans notre assiette ? par Claude Aubert, Blaise Leclerc, ed. Terre Vivante
Ni l’agriculture raisonnée, ni les OGM ne répondent aux exigences d’une agriculture durable, dont pourtant tout le monde se réclame. Selon les auteurs, l’agriculture biologique reste aujourd’hui la seule alternative crédible au modèle intensif actuel.

Bio attitude sans béatitude, D.V.D., réal. Olivier Sarrazin, ed. réal productions
Sur le mode de l’enquête, ce film nous emmène à la découverte de la production bio dans plusieurs régions de France. Sans passéisme ni béatitude, le propos est de battre en brèche quelques rumeurs infondées qui voudraient cantonner le bio à une consommation élitiste ou marginale.

manger bio pourquoi comment
Manger bio, pourquoi ? Comment ? : le guide du consommateur éco-responsable par Pascal Pavie et Moutsie, ed. Edisud
Ce guide permet de comprendre quels problèmes les pratiques alimentaires modernes posent à la santé et à l’environnement. De nombreux conseils pour consommer autrement, avec un choix de recettes pratiques et de moyens concrets pour le citoyen responsable.

D’après le baromètre de l’agence BIO /CSA 2007, les français affichent un intérêt croissant pour cette agriculture durable et citoyenne : +10% par an depuis 5 ans ! Aujourd’hui 42 % des français consomment des produits bio, soit plus de 4 français sur 10, à raison d’au moins un produit bio une fois par mois. Les produits frais sont en tête des ventes alimentaires bio. Le rayon crémerie, avec les produits laitiers, représente 21% de la consommation des aliments bio. Les fruits et les légumes bio suivent avec 16% du marché alimentaire du bio.

2. Le bio du panier au resto

acheter bio, guide hachette
Acheter bio : le guide Hachette des produits bio ; avec la collaboration de Philippe Desbrosses, ed. Hachette pratique
Guide de la consommation bio qui présente les meilleurs produits bio de l’année, 2.000 adresses de marchés, producteurs, transformateurs et distributeurs de produits 100% bio. Avec des informations sur les nouveaux produits bien-être et les produits bébés et enfants.

potager bio
Le potager bio d’Agnès Gedda, ed. Eyrolles pratiques
Ce livre s’adresse à tous ceux qui veulent manger sain… et même à ceux qui n’ont pas la main verte ! Il présente les bases de la culture biologique et passe ensuite en revue l’ensemble des légumes que l’on peut cultiver, en indiquant, pour chacun d’eux, les conditions d’un plant réussi.

MonBebeBio

Mon bébé bio : l’alimentation naturelle de la maman et du bébé par Ralf Moll, Ute Schain-Emmerich, ed. Terre Vivante
Voici un livre à lire en attendant bébé ! Que manger lorsqu’on attend un bébé, puis lorsqu’on l’allaite ? Comment le sevrer ? Que lui donner ensuite ? Que faire si on ne peut pas l’allaiter ? Par quoi remplacer le lait de vache si besoin ? Ce livre répond à toutes ces questions et à bien d’autres.

mes p'tites gamelles
Mes p’tites gamelles : manger bio au bureau par Clea, ed. La Plage
Des recettes saines et bio conçues pour être facilement emportées, n’ayant pas besoin d’être réchauffées et nécessitant un temps de préparation réaliste. Avec également des recettes anglo-saxonnes (smoothies, wrap, scone…) et japonaises (le bento, lunch-box japonais est très courant : sushi, onigiri, soba…).

guide La Plage des restaurants bio
Guide La Plage des restaurants bio 2008 : végétariens – équitable – cours de cuisine – traiteurs bio, ed. La plage
Adresses de restaurants biologiques classés par région et par département. Pour chacun d’eux, sont donnés des informations pratiques (horaires, prix, emplacements…), le détail des menus (style de cuisine, plats sans gluten, végétariens…) ainsi que le pourcentage des ingrédients bio utilisés et les lieux d’approvisionnement du restaurateur.

recette de cléa
Le blog Cléa cuisine propose également des recettes bio salées et sucrées et sa rubrique cuisiner les légumes autrement saura convaincre les plus récalcitrants d’entre vous.

Même si on est loin du raz-de-marée, les produits bio font une percée dans les cantines scolaires. Entre 2004 et 2007, le nombre de repas a presque été multiplé par dix. Ce sont les villes de Lons-le-Saunier dans le Jura et de Lorient qui ont font figure de pionnières. Toutes deux ont introduit les denrées 100% naturelles dans la restauration collective depuis près de 10 ans. Premier département bio de France, la Drôme a lancé, en 2004, le programme Manger mieux, manger bio qui concerne aujourd’hui la moitié des collèges.
La région Rhône-Alpes a lancé, de son côté, le dispositif du bio dans les assiettes suivi par deux dizaines de lycées. La région a prévu le coût : lorsqu’un repas bio est servi, elle prend à sa charge 25% de la facture. Si l’offre peine à suivre, surtout pour certains produits, et rend l’objectif de faire manger du bio dans toutes les cantines de la région Rhône-Alpes bien lointain, l’opération a au moins pour visée d’éduquer les élèves au goût, sans les forcer.

3) Le bio sur la sellette

Le prix du bio, réputé très coûteux, reste un frein à sa consommation et à son développement mais cette réputation est-elle fondée ?
Consoglobe a comparé les prix d’un panier de produits bio à ceux d’un panier de produits de grandes marques et d’un panier de produits de la marque du distributeur. Sur le coût total du panier, la différence de prix entre les produits bio achetés en ligne et ceux de la marque distributeur est de 35 %. Par contre, cette différence est quasi nulle entre le panier bio et celui issu de grandes marques : seuls 61 petits centimes séparent les deux paniers !

manger bio c'est pas du luxe
Manger bio, c’est pas du luxe par Lylian Le Goff, ed. Terre Vivante
Manger bio, est-ce vraiment du luxe ? Comment comparer les coûts entre bio et non bio ? Dans ce livre, l’auteur met tout sur la table et apporte des réponses sans ambiguïté. Disons-le d’emblée : manger bio n’est pas plus cher que consommer des produits ” conventionnels ” à condition de mieux équilibrer ses repas. L’auteur démontre même que les aliments non bio coûtent plus cher au contribuable en raison des subventions versées aux agriculteurs conventionnels. Bien sûr, il faut ajouter à cela le coût des dégâts infligés à notre planète et des soins donnés à ses habitants, malades des pollutions dues à l’agriculture conventionnelle. Manger bio, c’est aussi faire le choix du développement durable. Pour passer immédiatement à l’action, préserver sa santé et celle de la planète, Lylian Le Goff apporte des conseils nutritionnels, des recettes et des menus chiffrés.

cuisiner bio et pas cher
Cuisiner bio et pas cher par Valérie Vidal, ed. Annagramme
Des conseils pour manger bio sans dépenser plus : acheter les bons produits aux bons endroits, consommer les fruits et légumes de saison, augmenter la densité nutritionnelle de son assiette, manger moins de viande et de plats préparés. Des recettes faciles à réaliser, de l’entrée au dessert, classées par prix.

La moitié des produits bio consommés en France sont importés, affirmait Nathalie Kosciusko-Morizet, alors secrétaire d’Etat chargée de l’écologie, lors des Assises de la bio en 2007. Or un fruit importé hors saison par avion consomme 10 à 20 fois plus de pétrole que le même fruit produit localement. Ainsi, un kilo de pommes provenant d’Afrique du Sud correspond à 5 litres de gasoil, soit 20 fois plus qu’un kilo de pommes cultivées en France. Aussi mieux vaut-il privilégier des produits locaux et de saison comme le rappelait l’opération Des fraises en printemps lancée par la fondation Nicolas Hulot lors de la semaine du goût 2008. Une autre source de gaspillage d’énergie et de matières premières à laquelle le bio n’échappe pas toujours est l’excès d’emballage.

vin bio mythe ou réalité
Le vin bio : mythe ou réalité ? par Jean-François Bazin, ed. Dunod
A l’heure où le bio devient un phénomène alimentaire de plus en plus invoqué et pratiqué, une question se pose : le vin bio existe t il ? Peut-on combattre les maux dont souffre la vigne sans recourir aux produits de synthèse ? Perturbant la microbiologie des sols, ceux-ci ne modifient-ils pas la notion même de terroir ? Peut-on parler d’une vinification bio, d’une œnologie bio ? Ce livre explique les origines ésotériques et peu connues de l’agriculture biologique (l’anthroposophie de Rudolf Steiner), montre l’évolution depuis un siècle des différents courants du mouvement et décrit la présence de la vigne et du vin au sein de ces écoles de pensées et d’action. Quelles garanties offertes au consommateur ? Quelles influences sur le goût et la santé ? Comment les réglementations européennes et nationales tiennent-elles compte du phénomène ? Quels contrôles, quelles certifications, quels labels ? Faisant le tour des vignobles français, des plus célèbres comme des plus modestes, l’auteur raconte ce voyage au pays du vin bio avec esprit et vivacité, sans quitter son parti pris de neutralité et d’objectivité. Il ne plaide pas une cause mais nous livre une enquête passionnante et inédite sur un sujet d’actualité, illustrant la diversité des sensibilités et des pratiques, de la biodynamie la plus absolue jusqu’au simple retour au bon sens agronomique.

La nouvelle réglementation européenne en matière d’agriculture biologique est entrée en vigueur le 1er janvier 2009. Elle abroge le règlement (CEE) n°2092/91 applicable depuis 1991. Une des évolutions de cette nouvelle réglementation est l’harmonisation et l’extension des normes au plan européen, qui fait craindre aux partisans du bio une baisse d’exigence en matière de protection de l’environnement.

4) Le bio, meilleur pour la santé ?

L’article Le bio n’est pas forcément bon pour la santé ! paru dans l’hebdomadaire Courrier international daté du 6 septembre 2007 pointe le fait que les produits vendus sous le label “bio” regorgent souvent de graisses, de sucres, de sel et d’additifs avant de conclure que déterminer si le bio est plus sûr et sain est un sac de noeuds difficile à démêler car aucune donnée scientifique n’est aujourd’hui en mesure de le confirmer ou de le démentir.

Si aucune étude d’envergure ne plaide de façon catégorique en faveur du bio, les scientifiques et consommateurs y voient des intérêts majeurs pour la santé :
– moins de pesticides
Ce mode de production prévient les risques de maladies liées à la toxicité des produits de synthèse notamment auprès des agricultuers, viticulteurs et autres utilisateurs mis directement en contact avec eux.
– refus des OGM
Les professionnels de l’agriculture biologique refusent catégoriquement l’utilisation des OGM ou des dérivés d’OGM de manière officielle depuis le 24 août 1999.
– valeur nutritionnelle
Au delà de l’absence de polluants qui les caractérise, les produits bio sont de plus en plus analysés concenrant leur teneur en micronutriments. Au fil des années, les résultats semblent moins contradictoires et penchent de plus en plus en faveur d’une qualité nutritive supérieure des produits bio. Ainsi un rapport de l’AFSSA en juillet 2003 indique que les produits biologiques présentent généralement des teneurs supérieures en matière sèche. Une analyse effectuée sur des pommes de terre, tomates, pêches, pommes, salades, choux, épinards, a conclu à des taux supérieurs en vitamine C, magnésium, fer et polyphénols (antioxydants) des légumes et fruits bio.

faut-il manger bio
Changez d’alimentation : prévention des cancers : faut-il manger bio ? par Henri Joyeux, Ed. F.-X .de Guibert
Une information et des conseils sur ce sujet essentiel de notre vie quotidienne. Il faut changer d’alimentation et s’y mettre tôt pour éviter les mauvaises habitudes.
nos enfants nous accuseront

Le réalisateur du film Nos enfants nous accuseront brosse un portrait sans concession sur la tragédie environnementale qui guette la jeune génération : l’empoisonnement de nos campagnes par la chimie agricole (76 000 tonnes de pesticides déversées chaque année sur notre pays) et les dégâts occasionnés sur la santé publique. Un seul mot d’ordre : Ne pas seulement constater les ravages, mais trouver tout de suite les moyens d’agir, pour que, demain, nos enfants ne nous accusent pas.
Sentencieux et alarmiste pour les uns, confondant militantisme et propagande pour les autres, ce documentaire a au moins le mérite de poser la question des conséquences de l’agriculture intensive sur la santé des consommateurs.

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