Le cannabis : prohibition ou légalisation ?

- temps de lecture approximatif de 23 minutes 23 min - Modifié le 04/07/2016 par Bib4

Depuis le XIXe siècle le cannabis divise, avec d'un côté ceux qui l'étudient et lui prêtent des effets redoutables, et de l'autre ceux qui l'expérimentent et se montrent plus rassurants. Aujourd'hui, la polémique reste toute aussi vive et le cannabis continue à dominer le marché mondial des drogues illicites, tant en surface de culture qu'en volume de production et en nombre de consommateurs.

Cannabis
Cannabis
Les jeunes Français font partie des plus gros consommateurs européens de cannabis, malgré une législation française parmi les plus répressives. C’est cette inquiétante augmentation de la consommation qui a incité de nombreux chercheurs et médecins à s’intéresser objectivement et scientifiquement aux effets du cannabis sur la santé. Pharmacologue, neurobiologiste, médecin du travail, psychiatre, psychologue, policier, homme politique : chacun a son avis sur la question. Le problème est que ces avis, largement diffusés, ne se situent pas sur un même plan : le discours scientifique biologique n’est pas toujours superposable au discours idéologique et politique. Notre propos ici, est de mettre en exergue les travaux les plus récents inhérents à la consommation de cannabis, ceci dans le but de participer au débat, sans toutefois prétendre le trancher.
photo cigarette 2c keystone

Sommaire :

1. Qui sont aujourd’hui les consommateurs français ?
2. Le cannabis sous l’œil des scientifiques
3. Interdit, loi et prévention
4. Pourquoi légaliser le cannabis ?
5. Les représentations sociales du cannabis
6. Quand le cannabis entre dans la famille
7. Le cannabis et ses vertus thérapeutiques
8. Le cannabis sous l’œil de la caméra


1. Qui sont aujourd’hui les consommateurs français ?

Aujourd’hui des enquêtes représentatives par questionnaire permettent de mesurer régulièrement les niveaux d’usage du cannabis.
Le cannabis est de loin la drogue illicite la plus consommée et la plus disponible en France. Parmi les personnes âgées de 15 à 64 ans, trois sur dix déclarent en avoir déjà consommé et quatre sur dix disent s’en être déjà vu proposer, ce qui porte la part de la population ayant été en contact avec la substance de l’une ou l’autre de ces manières à près de 46 %.
La consommation régulière concerne plus d’un million de personnes – une consommation qui nous place dans le peloton de tête des pays de l’Union européenne !



Cannabis, données essentielles
Rapport de l’OFDT (Observatoire français des drogues et toxicomanies), 2007.

Cet ouvrage permet de prendre connaissance des résultats d’études les plus récents dans des domaines tels que l’analyse des consommations intensives, l’impact des usages du produit en matière de sécurité routière, ou encore l’estimation du chiffre d’affaires du cannabis en France. Il aborde les thématiques clés liées à cette substance : consommation (niveau, évolution, géographie) ; usages réguliers, usages problématiques ; le marché du cannabis en France ; les risques, conséquences et effets liés aux usages du cannabis ; la réponse publique en France et enfin, comment est perçue cette substance en France.



Les habitués du cannabis – une enquête qualitative auprès des usagers réguliers
Par Catherine Reynaud-Maurupt, OFDT, 2009.

À partir de l’analyse d’entretiens approfondis réalisés en face à face avec 70 usagers réguliers de cannabis, l’étude propose une description et une analyse des pratiques et des conséquences de l’usage régulier selon le discours des usagers eux-mêmes. L’objectif est de mieux comprendre la place du cannabis dans leur vie quotidienne, en se focalisant particulièrement sur les motivations de l’usage, les carrières de consommation, les stratégies de gestion de l’usage qui permettent de concilier la pratique avec leurs contraintes personnelles et sociales et leur perception des conséquences sociales et sanitaires de la pratique.


2. Le cannabis sous l’oeil des scientifiques

Risques, conséquences et effets liés aux usages de cannabis : malgré des connaissances avérées, des incertitudes persistent.

On entend tout et son contraire sur le cannabis. Il est une drogue récréative ou un fléau social. Il crée ou non une dépendance. Il est ou n’est pas la porte d’entrée vers les drogues dures. Il provoque ou non schizophrénies et dépressions…
Le cannabis n’est pas le mal absolu mais sa consommation comporte des risques.

Selon l’avis des scientifiques, l’utilisation de cannabis fumé, de manière ponctuelle ou au long cours, peut avoir un impact sur la santé physique et psychologique des individus sans que les études explicitent toujours à quels niveaux de consommation ces risques sont susceptibles d’apparaître.
Les effets peuvent être liés soit au principe actif du cannabis soit aux substances résultant de sa combustion comme les goudrons. Les produits ajoutés au cannabis de façon intentionnelle (produits de coupe) ou involontaire (contaminants) pourraient également être des cofacteurs d’occurrences pathologiques.Une consommation ponctuelle de cannabis n’entraîne pas de surdoses.Des risques de mort violente existent toutefois, notamment avec les accidents de la route.
Des symptômes psychiatriques (troubles anxieux, intoxication aiguë à forme psychotique aussi appelée « psychose cannabinique ») peuvent également survenir de façon aiguë. Régressifs le plus souvent en quelques heures ou semaines, il arrive qu’ils correspondent à des symptômes inauguraux de pathologies chroniques. Des troubles anxieux et dépressifs peuvent ainsi être retrouvés lors d’une consommation chronique de cannabis comme des troubles psychotiques de type schizophrénique, même si cette pathologie est rare dans la population générale et souvent d’origine multifactorielle.
Quant au niveau somatique, les conséquences d’une consommation chronique de cannabis fumé se rapprochent des tableaux cliniques observés avec le tabac puisque sont retrouvés des risques de cancers (poumon, voies aérodigestives supérieures), de pathologies vasculaires et de maladies respiratoires chroniques (bronchopathies).



La Recherche
Article extrait de la revue La Recherche, n°362 de mars 2003.

Le débat sur le cannabis est passionné et confus. Pourtant, la recherche a beaucoup progressé, sur tous les fronts. Et, contrairement à ce que l’on pourrait croire, la plupart des scientifiques sont d’accord entre eux. C’est ce consensus qui est présenté ici, en prenant le parti de répondre aux questions que tout le monde se pose.



Le cannabis du plaisir au risque
Sous la direction de Jérôme Palazzolo et Louis Roure, aux éditions Med-Line, 2005.

Ce livre dresse un état des lieux de ce que l’on sait aujourd’hui sur le cannabis. Il réunit une quinzaine de spécialistes : pharmacologues, neurobiologistes, psychiatres, psychologues, infirmiers…qui confrontent leurs points de vue.
Ils abordent, tour à tour, les aspects biologiques et pharmacologiques du produit, les mécanismes neurobiologiques mis en œuvre, les signes cliniques de l’imprégnation au cannabis. Ils étudient l’impact du cannabis sur l’aptitude au travail, les conduites additives des adolescents, les troubles du comportement ou encore l’utilisation clinique et thérapeutique du cannabis…



Cannabis santé : vulnérabilité, dépistage, évaluation et prise en charge
Par Michel Reynaud, aux éditions Flammarion, 2004.

Il est clairement établi que la consommation de cannabis a considérablement augmenté ces dernières années, d’où l’augmentation des complications liées à son usage et, partant, une meilleure connaissance et une prise en charge plus adaptée de ses dommages ; l’accent a aussi été mis sur l’aspect passionnel de cette toxicomanie, le cannabis venant cristalliser des représentations sociales contradictoires : d’une part, la fête, la liberté, la jeunesse, de l’autre l’insécurité, la toxicomanie, la délinquance.
Il apparaît donc nécessaire de faire un point aussi précis et argumenté que possible sur les effets et les dommages du cannabis, les moyens de repérage et d’évaluation, les possibilités de traitement mais aussi sur les modalités sociales de consommation.



La consommation de cannabis : de l’information à la prise en charge clinique
Par Emmanuel Streel et Paul Verbanck, aux éditions De Boeck, 2007.

Loin de juger ou d’imposer un modèle clinique d’intervention, les auteurs proposent un ensemble d’évidences scientifiques agrémentées de réflexions personnelles et de conseils issus de leur pratique clinique avec les consommateurs de cannabis.


3. Interdit, loi et prévention


Le statut légal de la détention de cannabis pour usage personnel est l’un des thèmes les plus controversés au sein des États membres de l’Union européenne.
L’usage du cannabis, produit classé stupéfiant, reste interdit en France (loi du 31 décembre 1970) : en acheter, en consommer, en détenir, en donner, en revendre, en cultiver, en transporter ou conduire après en avoir consommé sont passibles des tribunaux.
Ces vingt dernières années ont démontré que ni les politiques majoritairement répressives, ni l’adoption de chartes du consommateur plus libérales n’ont fait diminuer de manière importante la consommation de cannabis chez les jeunes.
Une règlementation en décalage face à une consommation aussi répandue !

En Europe : des politiques différentes selon les pays


Tous les pays européens n’ont pas la même politique vis-à-vis du cannabis.
Certains pays, comme la France, la Finlande, la Grèce et la Suède sanctionnent sévèrement son usage (jusqu’à des peines de prison). D’autres pays, comme le Luxembourg, le Royaume-Uni et la Belgique ont assoupli leur législation. Les Pays-Bas représentent un cas à part. Leur loi n’aborde pas la question de la consommation de cannabis mais elle pénalise, comme la loi française, la possession de toutes les drogues, y compris le cannabis. L’existence des « coffeeshops » dans lesquels toute personne majeure peut se procurer et consommer jusqu’à 5 grammes de cannabis sont révélateurs d’une certaine forme de tolérance… non inscrite dans la loi. Néanmoins, depuis quelques années, les autorités se font moins permissives, suite à un renforcement des contrôles, 15 % de ces établissements ont dû fermer.



Drogues : ne fermons pas les yeux

Afin de sensibiliser le grand public à la réalité des risques liés à la consommation de drogues, l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) lance un dispositif de communication sur la dangerosité des produits. L’objectif est de lutter contre l’image positive de l’ensemble des substances et de rappeler les conséquences terribles qu’elles peuvent avoir sur la santé physique et mentale, ainsi que sur la vie sociale.
Lancée par l’INPES, en collaboration avec la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), en octobre 2009, cette campagne d’information s’inscrit dans le cadre du :


Plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les toxicomanies, 2008-2011
En février 2008, la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) a publié un rapport complet sur les mesures gouvernementales à venir concernant la lutte contre les toxicomanies.
L’objectif principal de ce rapport est la baisse du nombre d’usagers de produits illicites et de personnes ayant une consommation problématique d’alcool d’ici à 2011 !



Alcool, tabac, cannabis… Quelle prévention pour les jeunes en espace de loisirs ?
Par la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie, publication de l’INJEP, 2009.

Autour d’enquêtes et d’entretiens sur la santé et la consommation de produits psycho actifs, le dossier présenté dans cet ouvrage rend compte, au travers d’éléments de discours et de pratiques recueillis lors de séminaires interrégionaux, du travail accompli sur l’ensemble du territoire par des acteurs reconnus pour leurs compétences en matière de prévention de la toxicomanie, notamment auprès des jeunes. Cette approche met en évidence la multifactorialité des risques, la vulnérabilité de certains adolescents ainsi que les différents modes et temps de consommation qui ponctuent leur vie ; se dégagent également les raisons qui peuvent les conduire à consommer d’abord de façon occasionnelle, puis régulièrement. Il dessine le cadre institutionnel dans lequel peut s’inscrire une action de prévention en direction des jeunes, notamment dans les espaces de loisirs collectifs où il faut savoir concilier projet éducatif et stratégies de prévention pour sensibiliser les jeunes pendant leur temps de loisirs.


4. Pourquoi légaliser le cannabis ?

De nombreuses voix réclament la légalisation du cannabis – tout au moins sa dépénalisation.
Il convient de bien définir ces deux termes :
Légaliser : action de rendre légal (conforme et défini par la loi)
La légalisation est un dispositif qui rend légal, et donc non soumis à quelque poursuite judiciaire ; que ce soit la possession, l’usage et la vente de cannabis.
Dépénaliser : action de faire disparaître le caractère pénal qui était attribué à une infraction.
La consommation reste interdite mais on n’encourt plus de sanctions pénales.

Selon les partisans de la légalisation, la prohibition du cannabis entretient le traffic illicite et met les acheteurs au contact de revendeurs potentiels de drogues plus dures.
Le fait que le marché soit illégal interdit tout contrôle de la qualité du cannabis qui est parfois coupé avec des produits toxiques.
L’alcool est un produit légal et des règles ont été édictées autour de son utilisation et de sa consommation. Le paradoxe pour le cannabis est qu’il ne peut bénéficier d’un cadre règlementaire parce qu’il est illégal.
Et il ne faut pas non plus sous-estimer l’importance de l’économie souterraine qu’engendre le commerce du cannabis, car celle-ci existe bel et bien.

L’association CIRC, fondée en 1991, réclame l’abrogation de la loi de 1970. Elle milite pour le retrait du cannabis et de ses dérivés du tableau des stupéfiants.
L’appel du 18 joint par l’association CIRC (Collectif d’Information et de Recherche Cannabique)



La dépénalisation du cannabis, analyse économique
Par Sophie Massin, aux éditions l’Harmattan, 2006.

Depuis une trentaine d’années, les débats se multiplient autour de la question de la dépénalisation du cannabis.
Pourtant, les slogans manichéens échangés entre les partisans et les opposants à cette législation ne permettent guère de donner une image nette des véritables enjeux que soulève ce sujet. Cet ouvrage a pour objectif d’éclairer le débat en adoptant un angle d’analyse économique. Pour cela, il examine les caractéristiques microéconomiques de la consommation de cannabis (élasticité-prix, externalités, addiction, courbes d’indifférences…) afin d’étudier la pertinence de sa dépénalisation.


5. Les représentations sociales du cannabis

La question de l’usage de drogue – ou, plutôt, des usages de drogues – et de leur place dans la société a beaucoup évolué au cours de ces vingt dernières années. Les représentations de ces usages ont changé avec l’amélioration de leur description et, de strictement médicales, elles en sont venues à en admettre leur caractère social.
L’augmentation des usages, surtout à l’adolescence, l’apparition de nouveaux produits, l’inclusion de l’alcool et du tabac dans le champ des drogues et des politiques publiques sont autant d’éléments qui vont aider au déploiement de nouvelle recherches qui étudient les usages des drogues pour eux-mêmes, comme des faits culturels marqueurs de certains modes de vie, en mettant notamment l’accent sur leur caractère fonctionnel : émerge ainsi l’idée que certains usages de drogues viseraient plus à favoriser l’intégration sociale de l’usager, qu’à l’aider à fuir hors de la réalité.



Les usages sociaux des drogues
Par Patrick Peretti – Watel, François Beck et Stéphane Legleye, aux éditions Puf, 2007.

En quoi les usages de drogues telles que le cannabis, l’alcool ou le tabac peuvent-ils être considérés comme sociaux ?
Cet ouvrage étudie les produits les plus consommés par les jeunes et met en perspective quelques-uns des principaux problèmes liés aux addictions dans la société française contemporaine. La dimension sociale des usages de drogues apparaît ainsi comme une caractéristique essentielle, trop souvent oubliée ou sous-estimée : sa prise en compte permet de mieux comprendre les demi-succès, les difficultés et les échecs de la prévention.



Cannabis, haschich & Cie : un enjeu pour l’individu, la famille et la société
Par Nicolas Donzé et Marc Augsburger, Editions Saint-Augustin, 2008

Tous deux biologistes et responsables d’unités de toxicologie forensique et médicale, les auteurs proposent un panorama d’informations utiles sur le cannabis.
Le cannabis n’est pas seulement un produit psychotrope, c’est un problème complexe qui, au-delà des questions de composition chimique et des relations entre le produit et le cerveau, touche à de nombreux autres aspects sociaux, éducatifs, économiques, thérapeutiques et légaux. L’ouvrage aborde de manière très factuelle et concrète les enjeux de sa consommation, tout comme ses aspects scientifiques et de santé publique.



Un écran de fumée : le cannabis dans la famille
Par Serge Hefz et Béatrice Bantman, aux éditions Hachette, 2005.

Familier mais mystérieux, interdit mais banal, le cannabis cultive la contradiction.
Festive et inoffensive pour les uns, inquiétante, synonyme d’échec et d’exclusion pour les autres, cette petite plante est devenue en quelques décennies le produit chéri des adolescents. Des millions d’adultes en consomment plus ou moins régulièrement sans dommage, mais la fragilité de l’adolescence et l’augmentation incessante du nombre des usagers attisent les inquiétudes, dans une société vouée au culte de la réussite et de la forme.
A travers son expérience de clinicien, Serge Hefez, psychiatre et thérapeute familial, décrit et décrypte les contextes psychiques et familiaux des consommations de haschich. A travers l’histoire du cannabis et des enjeux politiques et sociaux, Béatrice Bantman, médecin et journaliste, plante le décor de ces consommations.



Histoires de fumeurs de joints : un psy à l’écoute des jeunes
Par Pascal Hachet, aux éditions In Press, 2005.

Un quart des adolescents de 14-15 ans a déjà “essayé le joint”.
La consommation de cannabis chez les jeunes connaît un développement spectaculaire. Et on fume de plus en plus tôt : 14 ans en moyenne pour le premier joint ! Quelles sont donc les raisons qui poussent de plus en plus d’adolescents et d’adultes à fumer du cannabis ?
L’auteur nous fait partager sa pratique de psychologue. Professionnel de l’écoute, il donne longuement la parole aux fumeurs de joints, qui témoignent de leur expérience. A partir de ces histoires de vie, Pascal Hachet dresse un état des lieux de l’usage réel du cannabis.



Double vie : les drogues et le travail
Par Astrid Fontaine, aux éditions Les empêcheurs de penser en rond, 2006.

Peut-on se droguer et travailler ? En enquêtant sur des usagers de drogues exerçant une activité professionnelle depuis de nombreuses années, Astrid Fontaine montre que drogue ne rime pas nécessairement avec dérive.
La consommation de drogues n’est pas obligatoirement un élément central dans la vie des personnes. Et lorsqu’elle l’est, ou le devient par moments, ces hommes et ces femmes parviennent à gérer leur consommation de telle sorte qu’elle ne mette pas en péril leur statut social. Cela requiert une véritable rigueur dans l’établissement de règles tout à fait pratiques : un savoir expérimental longuement acquis.
Or, ce savoir, est la plupart du temps, interdit ou recouvert par l’image d’Epinal du toxico. La diffusion d’un tel savoir pourrait aider ceux qui n’ont pas réussi à contrôler leurs consommations, mais permettrait aussi aux proches, aux thérapeutes et aux employeurs de relativiser l’alternative infernale entre abstinence totale et déchéance. Ce livre va à l’encontre des idées préconçues qui fondent les représentations sociales de “La drogue”.


6. Quand le cannabis entre dans la famille

Votre ado fume-t-il ?
C’est la question, celle que tout parent est amené à se poser un jour par curiosité ou parce qu’il se sent vaguement inquiet.
Et les premières conversations sur le sujet commencent !



Cannabis, mieux vaut être informé
Par David Pouilloux, aux éditions La Martinière Jeunesse, 2004.

À la sortie du collège, un copain sort un joint de sa poche, commence à fumer, et vous propose de faire pareil. Le cannabis, c’est sûr, vous en avez entendu parler mais là, vous ne savez plus quoi penser. J’essaie ? J’essaie pas ? Je fais comme les autres ? Et si j’en prends, qu’est-ce que ça va me faire ? Quels sont les dangers ?
Ce livre propose des réponses aux questions qu’il faut vous poser sur le cannabis.



Qu’est-ce que ça sent dans ta chambre ? Votre ado fume-t-il du hasch ?
Par Daniel Marcelli et Christine Baudry, aux éditions Albin Michel, 2006.
La chambre d’un ado ressemble souvent à la tanière d’un ours mal léché, où l’on sent l’odeur du tabac froid et peut-être même du haschich…
Les parents qui s’interrogent ne savent pas toujours comment réagir ni quelle attitude adopter face à leurs enfants, surtout lorsqu’ils ont eux-mêmes consommé du cannabis dans leur jeunesse.
Ce livre aborde toutes les questions qu’ils se posent à propos de ce que l’on appelle bien improprement les ” drogues douces ” : Faut-il tolérer une substance illicite, bien que banalisée ? Que penser aujourd’hui du cannabis ? Quels sont les vrais dangers ? Est-ce que votre ado fume ? Comment en discuter avec lui ? Pourquoi fume-t-il ? Comment l’aider à dire non ?

Le cannabis expliqué aux parents en 60 questions
Par Gaëlle Hybord et Denis Manigand, aux éditions Retz, 2007.

La consommation de cannabis, drogue illicite la plus utilisée en Europe, est en constante augmentation chez les adolescents.
Face à ce problème, les adultes ne savent pas toujours quelle attitude adopter, faute de connaissances sur le produit, sur l’intérêt que l’adolescent trouve dans son usage, et sur ses conséquences à court et à long termes. En outre, les représentations et les tabous sur les drogues rendent difficile l’évocation de cette consommation et le statut interdit du cannabis génère des silences, des secrets et des difficultés pour en parler.
Grand nombre de parents se trouvent ainsi désemparés devant les attitudes et les provocations de leur(s) enfant(s) sous l’emprise du cannabis. Dans ce cas, le sentiment d’isolement qu’ils ressentent provient d’un manque d’informations et de conseils. Les auteurs de cet ouvrage, tous deux engagés dans la prévention et la lutte contre la toxicomanie, l’ont conçu pour leur venir en aide. Ont été réunies les 60 questions les plus couramment posées par les parents à propos de la consommation de cannabis de leur(s) adolescent(s).

Succès des consultations cannabis
Depuis 2005, un réseau de consultations spécifiques a été mis en place dans l’ensemble des départements. Gratuites et anonymes, elles sont destinées aux jeunes consommateurs de cannabis et autres substances psycho actives et à leur famille.



Cannabis : approches thérapeutiques contemporaines
Sous la direction de Emmanuel Streel et Léonie Chinet, aux éditions De Boeck, 2008.

Cet ouvrage offre une présentation des approches contemporaines en matière de prise en charge et de traitement de la consommation de cannabis.
Les auteurs, un ensemble d’experts internationaux, visent à apporter des réponses originales et précises à diverses questions cliniques et expérimentales tout en proposant des indications claires au niveau thérapeutique. Le lecteur y trouvera également des données inédites concernant l’utilisation d’un module de ” self help ” par Internet, la mise en place d’un atelier ” autoportrait ” avec accompagnement pédagogique pour des adolescents dépendants au cannabis ainsi qu’un exemple de prise en charge interdisciplinaire et en réseau auprès d’adolescents.
L’ouvrage couvre également les résultats de 15 ans de recherches multidisciplinaires au Québec, le suivi de la problématique du cannabis en Suisse de 2004 à 2008, l’historique et les études épidémiologiques réalisées au Maroc. Il comporte par ailleurs les données les plus récentes en ce qui concerne les aspects neurobiologiques du cannabis, l’influence des troubles cognitifs dans la prise en charge des consommateurs de cannabis et les comportements et motivations des jeunes Français en ce qui concerne le cannabis.


7. Le cannabis et ses vertus thérapeutiques

Utilisation de cannabis à des fins médicales : pour quelles indications ?

En dépit de ses risques pour la santé, le cannabis est connu de longue date comme ayant des vertus thérapeutiques.
Il existe actuellement, malgré les controverses, plusieurs indications bien précises dans lesquelles ce produit serait efficace : les nausées et les vomissements chez des sujets recevant une chimiothérapie anticancéreuse ou atteints du Sida, l’anorexie,chez des patients en fin de vie et certaines affections neurologiques douloureuses (sclérose en plaques, atteinte de la moelle épinière).
L’usage thérapeutique de cannabis reste illicite en France.



Du cannabis pour se soigner
Par Ed Rosenthal, aux éditions l’Esprit frappeur, 2003.

Trente ans d’une propagande intense de diabolisation du cannabis ont trouvé leur limite face à cette simple constatation : cette plante a de multiples usages thérapeutiques, y compris dans le traitement de maladies graves. Elle permet de combattre les nausées dues aux chimiothérapies ou au traitement du sida. Elle est utile également contre la sclérose en plaques ou le glaucome. Ce livre, clair et précis, recense ces différents usages. Scandaleusement, ces usages sont toujours hors-la-loi, laissant les malades dans l’ignorance des remèdes qui leur conviennent !



Le cannabis : un défi pour la science
Un film réalisé par Christine carrière, Stéphane Horel et Jean-Pierre Lentin, Arte, 2005.

L’action du cannabis sur le cerveau n’est vraiment comprise que depuis quelques années. En observant ses mécanismes d’action, les scientifiques ont découvert un système dont personne ne soupçonnait l’existence. Leurs résultats, encore peu connus du grand public, devraient profondément modifier notre regard sur cette drogue. Ils ouvrent des perspectives inédites sur de nouveaux traitements médicaux contre la douleur, l’obésité, l’anxiété ou encore la sclérose en plaques.


8. Le cannabis sous l’oeil de la caméra



Weeds
Une série créée par Jenji Kohan.
Dans une banlieue respectable de Los Angeles, les apparences sont parfois trompeuses. Les sales petits secrets des uns et des autres vont peu à peu faire surface. Nancy Botwin, une mère célibataire, vend de la marijuana depuis la mort de son mari, pour subvenir aux besoins de la famille…



Jesus’son
Un film réalisé par Alison Maclean.
Gentil, naïf, raté, poisseux et définitivement stone, tel est F.H., dit Fuckhead. Sa rencontre avec Michelle ne l’arrange pas car, tout à son amour, le pauvre bascule du hasch à l’héro. Dès lors, il vit entre mauvais trips et super délires à tendance poétique. Peu à peu, la rédemption viendra à lui… au milieu de malades psychiatriques.



Blow
Un film réalisé par Ted Demme.
A la fin des années soixante, sur la côte Ouest, le commerce des stupéfiants connaît un véritable essor. C’est dans ce contexte que George Jung, un Américain moyen, souhaite mener une vie trépidante et divertissante. George voyage alors en Californie, Etat du soleil et de la nonchalance. La marijuana étant lucrative et facile à revendre, il compte tirer profit de ce commerce florissant. Avec un sens inné des affaires et la complicité de Barbara et Derek Foreal, il met sur pied le premier réseau californien de drogues douces. La soif de richesse le gagne rapidement, mais la réalité le freine aussi vite : il est arrêté et mis en prison…

Partager cet article