FIGURES DE L'OUD

Un instrument de prédilection : l’oud

- temps de lecture approximatif de 18 minutes 18 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

Instrument phare du monde arabo-persan, l'oud, répandu dans tout le sud du bassin méditerranéen et le Moyen-Orient est aujourd'hui très présent sur les scènes du monde entier, dans les répertoires d'Orient et d'Occident et dans différents styles de musique : jazz, musique électronique ...

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L’oud, العو al-‘ūd, symbole même de la musique arabe traditionnelle, est probablement né en Basse-Mésopotamie et fut introduit dans l’Arabie antéislamique sous l’influence des perses.
Cet instrument ancien, dont l’ancêtre est présent sur les peintures du temps des pharaons, s’appelait barbat, et fut nommé par les arabes oud qui signifie bois.
L’oud est un luth à manche court, dépourvu de frettes, à cordes pincées et dont la caisse de résonance en bois très fin (noyer ou érable) affecte la forme d’une demi-poire.

Sous sa forme actuelle, issue de multiples perfectionnements, il fut véhiculé dans les pays du Proche Orient, du Moyen Orient et dans ceux du Maghreb.
Plusieurs étapes rythmèrent son évolution.
Il devint au IXe siècle l’instrument savant, celui des grands musiciens d’al-Andalus, de Ziryâb à Ibn Nâjja.
Ziryâb, grand musicien de Bagdad, émigré en Andalousie en 822, fit passer de quatre à cinq le nombre des cordes de l’oud.

Les cordes portaient initialement le nom des quatre humeurs, ces piliers de la médecine ancienne correspondant aux quatre tempéraments humains. Ziryab peignit en jaune la corde la plus aiguë (zir), symbole de la bile ; en rouge la deuxième corde à partir du sommet (mathna), symbole du sang ; en blanc la corde suivante (mathlath), symbole du phlegme et enfin en noir la corde la plus grâve (bamm), symbole de l’atrabile. Et comme les quatre humeurs ne peuvent exister sans l’âme, il ajouta une cinquième corde correspondant à l’âme.”
(extrait du livre de Habib Hassan Touma : La musique arabe)

Le joueur de oud tient entre le pouce et l’index, placés en croix, le tuyau fendu d’une plume d’aigle (plectre aujourd’hui en plastique) et en pince les cordes de l’instrument… Le pincement des cordes peut être simple ou double ; la virtuosité d’un joueur de ‘ud se reconnait à l’utilisation équilibrée qu’il fait de ces deux manières possibles de pincer les cordes.” “L’auditeur arabe, fasciné par les doux sons du oud compare souvent cet instrument à la voix du rossigol.” (extraits du même livre de Habib Hassan Touma : La musique arabe)

Plus connu aujourd’hui comme instrument solo, l’oud accompagne aussi le chant classique, et a sa place au sein d’orchestres dans le répertoire des maqamat.

Les maqamat sont des formules d’improvisations mélodiques se déroulant selon des règles fondamentales de la musique arabe savante. Chaque maqâm possède son propre contenu affectif et son éxécution a lieu dans une ambiance émotionnelle particulière.” (Les instruments de musique dans le monde / F-R Tranchefort p.153)

Cet instrument sert aussi de base à l’enseignement de la théorie musicale et du système tonal arabe, il est joué couramment y compris par les enfants.



2Quelques sites à consulter2

- Oud eclipse, de David Parfitt, un site en anglais, très complet : histoire, description de l’instrument, notions de théorie musicale, une liste d’instrumentistes, une galerie photos et pour suivre toutes les pistes : une page de liens.
- Classic arabic music, sa page sur l’oud, la possibilité d’écouter des takseem.
- Maqam World, pour aider les musiciens à comprendre le système modal.
- Khalaf le site d’un luthier.
- L’article de wikipedia.
- Mike’s oud : des biographies, des écoutes.
- Oudmigrations, en anglais, des galeries photos de oudistes, de fabricants …
- Oud, site de Nikos Dimitriadis.

2Des livres2

- Les instruments de musique dans le monde / François-René Tranchefort.
- Instruments de musique du Maroc et d’al-Andalus.
- La musique arabe / Habib Hassan Touma.
- La musique arabe / Simon Jargy.

2Et pour apprendre à jouer du oud2

- La méthode de oud de Abdelhak Ouardi, la première méthode en français qui donne les clefs pour aborder l’oud et progresser … tous les secrets pour bien jouer (suite d’exercices, standards de la musique arabe avec photos et schémas, accompagnée d’un CD audio).
En parallèle à cette méthode, pour une introduction aux gammes arabes voir Maqamworld
- Oriental songbbok, de Qais Saadi .
- des vidéos.

  • Des interprètes renommés ont perpétué la pratique de cet instrument, que ce soit en accompagnement du chant classique, au sein d’un orchestre ou en solo.

3L’oud en solo ou en accompagnement du chant, quelques grands oudistes d’hier et d’aujourd’hui.3

  • Mounir Bachir
    Né à Mossul en Irak, en 1930, il meurt en 1997.
    Il fut élève de Sharîf Muhyiddin Haydar. Une dimension mystique est présente dans l’art de Munir Bashir qui imposa l’oud comme instrument de récital solo. « Son art épuré révèle la dimension ésotérique de la musique proche-orientale » (Laurent Aubert).
    Il devint l’ambassadeur du ‘ûd en Occident, il fut compositeur et surtout grand improvisateur.
    - Quelques titres :
    Mesopotamia, un coffret longbox paru en 2003 qui contient un enregistrement en studio à Baghdad de 1987, un entretien avec Munir Bashir et un hommage de Simon Jargy.
    L’art du ‘ud.
    Méditations enregistré en Novembre 1995 en Jordanie.- Une vidéo.
  • Naseer Shamma


    Né en 1963 en Irak, il a étudié à l’institut de musique de Bagdad. Compositeur, il a construit un luth à 8 cordes (au lieu de 6)
    Un enregistrement remarquable le luth de Bagdad
    - « Ses doigts font naître des mélodies évoquant les quatre éléments avec, tour à tour, leur déchainement qui enflamme et qui inquiète, leur apaisement qui rassérène, le calme et la beauté qui consolent et réjouissent … Chacun des morceaux plus qu’une invitation au voyage, de Bagdad à Grenade, est un appel à l’imaginaire et une échappée poétique. » (extrait de la présentation).
  • Trio Joubran (Palestine)
    Un album chez Daqui en 2003 Tamaas », fit connaître tout d’abord Samir et Wissam.
    Deux autres albums depuis, en trio : Randana et Majaz.
    - Ce trio palestinien est composé de trois oudistes, trois frères, jouant sur des instruments fabriqués par l’un d’eux Wissam. L’oud est roi. Une énergie, un toucher particulier, une complicité, de très beaux albums .
    Une vidéo fut programmée par Arte. On peut les voir dans leur famille, leur atelier, répéter ensemble.
  • Kamilya Jubran
    Née en Palestine. Accompagnée simplement de son oud, sur son dernier opus Makan. En duo avec Werner Hasler :Wameedd.
  • Farid El Atrache
    Né en Syrie vers 1910, il fit carrière en Egypte.
    Acteur et chanteur, il fut aussi un grand joueur de oud.

3L’oud au sein d’un ensemble d’instruments3

  • Al tarab : Muscat ‘ud festival .
    al tarab
    - Voici un enregistrement, effectué lors du Festival du ‘ud qui s’est tenu du 29 novembre au 1 décembre 2005 à Mascate au Sultanat d’Oman. Il nous permet d’apprécier cet instrument dans ses différents aspects : en solo, en accompagnement du chant et en dialogue avec un orchestre symphonique. Il comporte 4 CD et un livre de présentation.
  • Hors de la musique arabe, cet instrument intervient de plus en plus dans tous les types de répertoire, du jazz à la musique électronique et en dialogue avec d’autres instruments typiques de traditions musicales diverses. Panorama du oud en dialogue.

3Parmi les musiques du monde :3

  • Les 3MA
    Le trio des trois pays en Ma, réunit le Marocain Driss El-Maloumi, le Malien Ballaké Sissoko et le Malgache Rajery : oud, kora et valiha.
    - Une très belle rencontre. A lire la présentation du trio d’Etienne Bours.
    Leur album : 3MA.
  • Titi Robin
    Musicien français guitariste, oudiste et joueur de bouzouq. Connu entre autre pour sa collaboration avec la danseuse Gulapi Sapera.
    Son dernier album : Kali Sultana- D’autres albums
  • Haytham Safia
    Né en Galilée en 1980, et son quartet No Blues.
    Albums :
    Blossom
    dans lequel on entend l’oud mais aussi le qanun, des percussions africaines, un hautbois, une contrebasse, un violon, un saxophone.
    Farewell shalabiye
    Ya dunya
    au sein de son quartet No Blues.


  • Marc Loopuyt
    Il commença à étudier la guitare flamenca avant d’adopter l’oud. Aprés avoir sillonné le Maghreb et l’Orient, aujourd’hui professeur, il dirige le département de musique méditerranéenne de l’Ecole Nationale de musique de Villeurbanne.
    Parmi une riche discographie, Les Orients du luth vol.2, où l’on entend l’oud en compagnie d’autres instruments (hautbois, doudouk, kamantcha, rebab…)- “Le ‘ud a des Orients qui sont souvent figurés par les marquetteries autour du soleil qu’est sa grande rosace. Il s’agit des points cardinaux, aspects cosmologiques de l’instrument et rappel de l’univers des cinq éléments de la physique qualitative des anciens.
    De même que l’orient d’une perle est la manière subtile dont elle reflète la lumière, l’orient d’un luth est aussi le mode sur lequel il reflète le son.
    ” (extrait de la présentation sur le livret).

3Dans le Jazz3

  • Rabih Abou-Khalil
    Ce compositeur libanais, né en 1957, introduisit son instrument, l’oud, dans le monde du jazz, s’accompagnant de musiciens comme Charlie Mariano, Kenny Wheeler ou Steve Swallow, pour une musique “ouvertement métisse” conciliant l’Orient et l’Occident.
    De nombreux enregistrements à son actif pour la plupart sous le label Enja.
    - A voir un entretien agrémenté d’extraits musicaux, enregistré lors des Fiesta du Sud à propos de l’album Songs for sad women.
    Parmi ses albums : The cactus of knowledge, Tarab
  • Anouar Brahem
    Musicien tunisien né en 1957, il étudie l’oud au Conservatoire National de Tunis.
    Un disque en 1990 chez ECM : Barzakh, premier d’une longue liste : Conte de l’incroyable amour, avec le clarinettiste B. Erköse, Madar avec le saxophoniste Yan Garbarek, Le pas du chat noir, en 2001, en trio avec le pianiste François Couturier et l’accordéoniste Jean-Louis Matinier, et bientôt une nouvelle parution à l’automne 2009.

     

  • Dhafer Youssef
    Ce compositeur, musicien et chanteur tunisien né en 1967 maitrise parfaitement la fusion des genres ; un univers musical où se mêlent harmonieusement les racines de son Maghreb natal et les musiques mystiques arabes avec les sonorités actuelles du monde d’aujourd’hui : le jazz mais aussi les musiques électroniques ou le funk.
    Quelques albums

3L’oud électro3

  • Duoud
    Duo composé du musicien d’origine tunisienne, Jean-Pierre Smadja dit “Smadj” joueur de oud et dj, et du oudiste algérien du groupe Ekova, Medhi Haddab « Sakat », « Wild serenade » le dernier album : Ping Kong et Kalashnik Love, par Speed Caravan, la caravane de Medhi Haddab.

3Chanson, rock…3


789 780.66 789.2

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