Zend Avesta “Organique” (2000)

- temps de lecture approximatif de 3 minutes 3 min - par Luke Warm

Arnaud Rebotini aura accédé à la reconnaissance publique avec la bande originale césarisée du film de Robin Campillo « 120 battements par musique » et notamment son remix du titre « Smalltwon boy » de Bronski Beat.

Organique
Organique

Pourtant, la carrière discographique du compositeur et producteur aura commencé dès 1995 sous divers pseudos, chacun ayant sa propre identité musicale (mais toujours electro): Aleph (acid house), Avalanche (house), le duo Black Strobe (avec son collègue chez le disquaire Rough Trade, Ivan Smagghe, dans un genre entre techno, electroclash et rock), More (breakbeat, toujours avec Ivan Smagghe) ou Zend Avesta, nom sous lequel il sortira son premier véritable album.

Ce pseudonyme était à l’origine plutôt dévolu à ses productions drum’n’bass mais très vite celles-ci vont s’enrichir d’instruments organiques notamment des cordes (dès le titre Free Jah en 1996) et d’éléments plus expérimentaux (comme sur le titre de 1998 Karlheinz Stockhausen Was The Funky Drummer). Cette démarche d’ouverture aboutit en 2000 à l’album « Organique ».

Cet album fait alterner plages instrumentales piochant dans le classique, le jazz, le metal, l’electro et titres chantés par de prestigieux invités comme Bashung, Mona Soyoc (Kas Product), Roya Arab (chanteuse sur le 1er album de Archive « Londinium »), Philippe Poirier (Kat Onoma) ou Hafdis Huld (Gus Gus).

Arnaud Rebotini y révèle ses talents de compositeur et d’arrangeur, loin de ses productions 100% électroniques, laissant la place aux violons (Organique, Qu’est-ce qui m’a pris), violoncelles, clarinettes (Ondine), flûtes (One of these days), contrebasses (Théorème), guitares (Ich will dir helfen, le final de Mortel battement / Nocturne), pianos (A la manière), les beats electro restant toujours discrets et au service des différents intervenants (comme sur Aspiration chanté par Mona Soyoc ou le conclusif et angoissant XR116 / Messe rouge composé par le jazzman Vincent Artaud).

Le titre interprété par Alain Bashung, Mortel battement / Nocturne regroupe deux poèmes écrits par Jean Tardieu mis en musique par Zend Avesta et semble annoncer l’album « L’imprudence » (qui sortira 2 ans plus tard), oeuvre probablement la plus sombre et expérimentale du chanteur de Gaby.

Édité par le défunt label Artefact, « Organique » n’était plus disponible jusqu’à sa réédition (pour la première fois en vinyle) cette année sur le propre label de Arnaud Rebotini, Blackstrobe records.

Voir dans le catalogue et à écouter en intégralité sur diMusic

 

Partager cet article