Entre science, art et émotion

La magie de la voix

- temps de lecture approximatif de 4 minutes 4 min - Modifié le 15/05/2020 par Sylvie L

Depuis toujours, elle fascine les scientifiques, les philosophes, les médecins, et chacun de nous. Instrument de persuasion et de charme, la voix émeut, séduit, envoûte... Quels mystères enveloppent ce merveilleux organe ? Qu'est ce qui lui donne ce pouvoir fantastique ?

La voix de son maître
La voix de son maître
    • Petite explication scientifique

Organe de la parole, la voix est une émission de sons produits par la vibration des « cordes vocales » au passage de l’air. Ces dernières, dénommées « plis vocaux », situés dans le larynx, ressemblent à des bourrelets musculaires horizontaux. Ils se contractent et se relâchent en délimitant une ouverture appelée la glotte. La structure multicouche de ces bourrelets en fait de bons vibrateurs.

Le souffle produit la voix

La profondeur et la régularité de la colonne d’air ou souffle déterminent la qualité vocale. Le diaphragme sert de base à la colonne d’air, qu’il contrôle, tandis que celle-ci se soulève pour rejoindre les organes de la phonation. À mesure que l’air monte en poussant contre les plis vocaux, ces derniers se séparent momentanément pour lui laisser le passage. La poussée d’air et l’élasticité des plis vocaux les ramènent à leur position initiale. Cette production de vibrations est appelée « phonation ».

En renforçant le son produit par le passage de l’air dans le larynx, les plis vocaux donnent à la voix son timbre propre. On parle de voix de poitrine (registre grave), ou de voix de tête (registre aigu).

Par contre, l’articulation résulte surtout des mouvements des lèvres, de la langue, de la mâchoire inférieure et du voile du palais. L’abaissement de ce dernier fait intervenir une cavité supplémentaire : les fosses nasales.
Produire un son vocal nécessite de trouver un bon équilibre entre expiration, phonation et articulation.

La voix, comment ça marche :

    • La voix : miroir de notre personnalité

Alchimie entre le corps et la pensée, la voix est tout à la fois reflet de notre vécu et de notre personnalité.

Elle révèle l’être entier avec ses émotions et ses états mentaux. Même si la voix est travaillée et maîtrisée, on ne peut la trahir complètement. Le cas de l’immense cantatrice La Callas nous éclaire.

pictureNée en 1923, l’image de la cantatrice s’est profondément modifiée avec le temps. De constitution plutôt forte, en 1952 plus de 92 kg, elle perd plus de trente kilos entre le début 1953 et la fin 1954. Michel Glotz, dans son livre La note bleue, distingue la Callas d’avant 1954, et d’après sa cure d’amaigrissement.

Des amis et collègues proches de Callas comme Tito Gobbi attribuent également la dégradation de son instrument à une perte de confiance en elle. « Elle sentait qu’elle n’était plus aussi performante qu’auparavant et a perdu confiance ».

Même s’il continue à faire débat encore aujourd’hui, nous constatons que le déclin de la voix de la Diva est attribuable à de multiples facteurs. Certes, ils peuvent être d’ordre de santé, d’abus de ses possibilités ou de manque de confiance en soi.

La mise en parallèle des évènements de sa vie projette une véritable lumière sur l’évolution de sa voix. La souffrance engendrée par les tourments de sa vie sentimentale accentue son changement. Celle-ci devient alors plus fragile.

 

    • La voix : notre identité

Du premier cri de la naissance au dernier râle de la mort, notre voix nous accompagne tout au long de notre vie. Elle évolue avec l’âge : un enfant de 5 ans n’a pas la même voix que l’adulte qu’il sera devenu à 30 ans ou à 70 ans.

Une voix féminine se différencie aisément d’une voix masculine. De plus, chaque individu a un timbre de voix particulier en raison de sa morphologie et de son héritage génétique. Ainsi nous la reconnaissons sans même voir la personne.

Plus étrange encore, il semblerait que notre voix varie selon l’endroit de la planète où nous naissons. Une voix féminine américaine diffère de beaucoup de son homologue asiatique plus aiguë. Quant à l’italienne, elle apparaît plus grave et plus chaude à la fois.

    • Le pouvoir de la voix

pictureQu’est-ce qui fait que certaines voix raisonnent davantage en nous que d’autres ? Que je retrouve avec bonheur mon émission de radio préférée, bercée par cette voix particulière ?

Avant même notre naissance, la voix de notre mère nous est déjà familière. Elle rassure le bébé puis l’enfant. Ainsi, très tôt, nous sommes capables de la mémoriser et de la reconnaître.

La voix est un instrument de musique à part entière. C’est ainsi qu’on la caractérise comme chaude, douce, sensuelle, métallique, sourde, timbrée, claire, rauque, sombre, voilée, éraillée, atone, plate, puissante, blanche, nasale… etc. Tout comme on peut être sensible à la musique d’un instrument plutôt qu’un autre, ainsi en est-t’il de la voix. Il s’avère, en général, que les tons graves nous rassurent.

 

Véhicule de la parole et du chant, la voix est capable de nous transporter comme de nous persuader. Quel don merveilleux !

 

 

Pour aller plus loin :

Site internet : Cité des Sciences et de l’Industrie /Les mystères de la voix

La note bleue de Michel Glotz chez JC Lattès

La belle histoire de la voix du Dr Jean Abitbol

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