Ma vie de Courgette en route pour les Oscars !
Le Pôle PIXEL de Villeurbanne aux portes de Los Angeles
Publié le 18/01/2017 à 10:44
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4 min -
Modifié le 24/01/2017
par
B. Yon
Présélectionner pour l’Oscar du meilleur film étranger, l’équipe de « Ma vie de Courgette » saura le 24 janvier prochain si elle fait partie des cinq finalistes en lice pour représenter la Suisse. Ce film d’animation réalisé par Claude Barras et sorti au mois d’octobre 2016 a fait l’objet de nombreux éloges par les critiques.
Le public a suivi avec émotion l’histoire d’Icare, alias “Courgette”, dont la maman alcoolique et, on le devine, maltraitante, meurt accidentellement. Il va alors se retrouver dans un foyer où il rencontrera d’autres enfants qui, pour des raisons diverses, mais toujours tragiques, ont été abandonnés puis recueillis par l’Assistance Publique. L’amitié, l’amour, mais aussi la bienveillance des adultes encadrants, et là, Barras rend aussi hommage aux professionnels du social, vont aider Courgette et ses camarades à reconstruire leurs vies.
C’est un film sur l’enfance maltraitée et l’abandon qui, tout en subtilité, nous montre l’importance de l’affection et du lien social dans la reconstruction. C’est aussi un film sur la fin de l’enfance, les prémices de l’adolescence, accompagnées des premiers émois amoureux et des premières révoltes. On notera au passage une magnifique bande-son dans laquelle on retrouve notamment “Salut à toi” des Béruriers Noirs et la version de Sophie Hunger de la chanson de Noir Désir, “Le vent nous portera”, qui transcende totalement l’épilogue et qui, nous devons bien l’avouer, à fait pleurer toute la salle au générique de fin…
Inspiré du livre de Gilles Paris, Autobiographie d’une Courgette, ce film d’animation, tant sur le plan scénaristique que sur le plan esthétique est une réussite. C’est aussi un petit chef-d’œuvre du cinéma d’animation, tourné en « stop motion », technique qui consiste à bouger très légèrement les personnages à chaque prise. Le tournage a duré 18 mois à raison de trois secondes de film par jour. Le résultat est superbe, dans un décor minimaliste, à la fois coloré et presque crépusculaire.
Projet franco-suisse, ce film a été entièrement tourné au Pôle Pixel à Villeurbanne et co-produit par Rhône-Alpes Cinéma. De ce point de vue, c’est aussi une grande réussite régionale. De nombreux emplois ont été générés lors de cette réalisation.
Le Centre Européen Cinématographique Rhône-Alpes, crée en 1990 par Roger Planchon, a largement contribué ses 25 dernières années au développement de l’industrie de l’audio-visuel sur la région, en initiant et en soutenant des projets tout en fédérant les acteurs de la filière. Aujourd’hui, son action se partage entre 3 grands pôles :
Rhône-Alpes Cinéma, qui finance et accompagne le développement, la production et la diffusion de films de long-métrage dont une partie au moins de la production se situe dans la région.
Rhône-Alpes Studios, crée en 2009 et dédié aux activités de location et de prestation aux entreprises. Également chargé de l’animation du Pôle PIXEL, pôle d’activités innovantes de l’image, du son et des industries créatives où sont installés les locaux de Rhône-Alpes Cinéma.
La Commission du Film Rhône-Alpes, qui est le bureau d’accueil des tournages. Créée en 1994, “elle propose des services d’information et d’assistance aux professionnels du cinéma et de l’audiovisuel, français et étrangers, qui souhaitent tourner dans la région Rhône-Alpes. Elle travaille en étroite collaboration avec la Commission du Film Auvergne. Elle facilite la recherche des décors et apporte un soutien logistique aux productions. Ces services, assurés à titre gratuit, sont destinés à tous les types de films : long-métrage, téléfilm, publicité, court-métrage, documentaire, clip…”
Grâce à ses structures, l’industrie de l’audio-visuel Rhône-Alpes se porte de mieux en mieux.
La Région a accordé une aide de 3 millions d’euros par an afin de soutenir l’investissement de Rhône-Alpes Cinéma. Depuis mai 2016, l’activité de co-production de Rhône-Alpes Cinéma a été étendue à l’ensemble du territoire Auvergne-Rhône-Alpes.
À noter également un petit coup de projecteur du côté de la Croix-Rousse et de Block 8 Production, agence de production audiovisuelle implantée sur la colline, avec le succès du court-métrage Un Petit Côté Drive, réalisé par le lyonnais Yoann Luis et projeté hier au TCL Chinese Theatres à Hollywood, rien que ça !
Inscrit dans la tradition régionale depuis les frères Lumière, l’industrie du cinéma en Auvergne-Rhône-Alpes a le vent en poupe !
Vous pourrez très prochainement retrouver le film Ma vie de Courgette en DVD à la bibliothèque.
Pour aller plus loin
Le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise
Les Lumière, Antoine, Auguste, Louis et les autres…
Les frères Lumière : l’aventure du cinéma
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