L’Info retrouvée

La Saône prise par les glaces

Hiver de 1879-80

- temps de lecture approximatif de 1 minutes 1 min - Modifié le 13/11/2021 par Laurent D

Cette rubrique propose de revenir sur des événements survenus à Lyon et dans la région au cours des deux derniers siècles, dans les domaines les plus divers, à travers un article de la presse locale de l’époque, une photographie, ou une illustration.

La Saône prise par les glaces : souvenir de l
La Saône prise par les glaces : souvenir de l'hiver 1879-1880. Jacques Garcin. © Bibliothèque municipale de Lyon

L’hiver de 1879-80 est véritablement sibérien. Presque toute la France est prise par le froid intense qui englobe l’Europe centrale. Partout les cours d’eau gèlent. La Saône à Lyon offre l’aspect d’une « mer de glace ». Les lyonnais avaient ainsi surnommé cet événement exceptionnel, du fait de son aspect particulièrement spectaculaire. L’enchevêtrement des glaçons amoncelés atteignent par endroits, comme à Vaise, une épaisseur de 5 mètres, allant jusqu’à recouvrir les quais.

A la fin du mois de décembre 1879 les températures redeviennent positives. Début janvier, c’est la débâcle, une débâcle spectaculaire dont le Progrès du 5 janvier 1880 donne quelques « nouveaux détails » :

[…] La Saône charrie beaucoup moins qu’hier ; il est vrai que son courant est obstrué par les glaçons qui se sont amoncelés près du pont de la gare (actuelle Passerelle Masaryk). Pour les séparer, on est obligé d’employer la mine. Le pont Serin à deux arches entièrement dégagées ; ce sont les deux qui se trouvent du côté de la rive gauche. Ce dégagement a facilité les travaux auxquels se livrent une quarantaine de mariniers qui, pendant toute la journée d’hier, ont retirés quelques pièces de bois prises au milieu des glaces et placées en travers les arches. D’énormes pièces barrent les deux arches de la rive droite ; il est impossible de les arracher. On a essayé de les faire tirer par des chevaux, mais on n’a pas réussi. Comme en 1875, on est obligé de miner ces pièces et de les faire sauter. Jusqu’à la nuit, une foule énorme de curieux n’a cessé de stationner sur le pont Serin et sur les quais pour voir le travail […] Trois arches du pont Tilsitt sont aussi barrées par des pièces de bois. A la Mulatière de nombreux mariniers arrêtent les épaves pour les empêcher de se perdre […]

Source : Le Progrès du 05/01/1880

 

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