La Part-Dieu : le retour aux sources

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La Part-dieu est le deuxième quartier d’affaires en France, juste après la Défense à Paris. Selon Charles Delfante, architecte et urbaniste, qui a créée le quartier après le départ des militaires, la Part-Dieu est « le succès d’un échec ». En effet, pour lui « Il s’agissait avant toute chose de concentrer une maximum d’activités tertiaires et d’équipement de haut niveau. Il fallait que l’ensemble soit bien desservi par tous les systèmes de communication. Il fallait également matérialiser dans le paysage urbain une expression du centre afin de créer d’une part un sentiment d’appartenance et d’améliorer le paysage urbain » . Son utopie était un deuxième centre-ville, complémentaire du premier. Il souhaitait « que la Part-Dieu soit animée, attrayante et gaie pour que finalement elle soit en quelques sorte une joie de vivre ». « Le quartier a mal vieilli, c’est vrai, mais il faut comprendre que plusieurs pôles se sont développés en se tournant le dos » déplore Gérard Collomb. Le Maire souhaite en faire un espace « à vivre et de rencontre ». Les immeubles d’habitations devraient « ramener de la vie dans un endroit mort le soir ». « La Part Dieu doit devenir non seulement le centre de Lyon, mais aussi celui de la métropole » renchérit le Maire. C’est avec toutes ces exigences que Gérard Collomb a demandé à l’agence d’architecture et d’urbanisme AUC de redessiner le quartier. Ces projets ont été dévoilés le 29 avril et en voici les principaux axes.



Sommaire

1. Projets à venir

- Le cours Oxygène et centre commercial
- La tour Oxygène
- La tour Incity
- La gare
- Transports
- Habitations

2. La Part-Dieu vue par Charles Delfante

- Après la caserne des logements et des espaces verts
- Un nouveau centre-ville

3. Histoire de la Part-Dieu

- Un lieu marécageux
- Des jardins appartenant aux bourgeois ou aux religieux
- La caserne et le début des travaux Delfante

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Tour Oxygène
© D. Nicole – BML


21. Projets à venir 2

[actu]Le cours Oxygène et centre commercial[actu]
Depuis le 3 mai, le cours Oxygène a ouvert ses portes en grande pompe. Il s’agit d’une extension du centre commercial qui permet l’arrivée de 25 nouvelles enseignes. Ce sera le plus gros investissement dans le secteur de la communication en région Rhône-Alpes de cette année avec 600 K€. Les boutiques sont au pied de la tour du même nom et accessibles par les piétons via le pas-de-porte. La Part-Dieu reprend son titre de premier centre commercial de centre-ville en Europe en nombre de boutiques. A cette occasion, il subit un léger lifting, de quoi lui redonner une seconde jeunesse ! « L’objectif est d’uniformiser le centre commercial avec le Cours Oxygène et les Terrasses de la Part-Dieu qui rencontrent un vif succès », déclare Guillaume Poitrinal, président du directoire d’Unibail-Rodamco. Un des architectes, François Descoster, envisage de réaménager le toit du centre commercial qui est presque aussi grand que la place Bellecour. Il imagine la création d’un jardin suspendu avec un café et une garderie.

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Tour Oxygène et Cours Oxygène
© D. Nicole – BML


[actu]La tour Oxygène [actu]

Depuis 1987, on parle de l’édification d’autres tours dans le quartier. Enfin en 2010 c’est chose faite : la tour Oxygène vient d’être achevée et sera inaugurée le 2 juin. Haute de 115 mètres, elle a été imaginée par le cabinet Arte Charpentier. Elle marque le début de la rénovation du quartier. Les bureaux seront occupés par la SNCF du 1er au 17 ème étages. C’est le premier immeuble lyonnais à respecter la norme HQE (Haute Qualité Environnementale). Elle a reçue le prix du plus bel immeuble dans le cadre des Pierres d’Or, événement annuel organisé par la revue Expertise Pierre / Immoweek.fr.

[actu]La tour Incity[actu]

Jamais deux sans trois : une autre tour va être érigée prochainement : la tour Incity. Le chantier doit commencer en 2012. Culminant à 200 m, elle sera la plus grande tour de l’agglomération lyonnaise dépassant ainsi la Tour Part Dieu (165 m). Conçue par le cabinet d’architectes parisiens Valode et Pistre et le lyonnais Albert Constantin, elle se situera à l’angle de la rue Garibaldi et du cours Lafayette. Comme la Tour Oxygène, elle s’inscrira dans la politique du développement durable. Elle sera orientée dans l’axe du vent dominant. La force du vent sera captée et permettra à la tour de produire sa propre énergie grâce à un système éolien. Des plaques photovoltaïques recouvreront la façade et produiront de l’énergie solaire. Par contre, il n’y aura pas de parking souterrain car la politique actuelle de la mairie est de limiter les déplacements en voiture. A ce jour, la tour n’a pas de locataire. Cette tour coutera 200 millions d’euros mais donnera un coup de jeune au quartier.

La construction de ces tours va dessiner une skyline (panorama urbain) moderne pour la ville de Lyon. Charles Delfante avait en son temps déjà évoqué le concept de skyline : d’abord « l’ouest-est du Vieux-Lyon à Villeurbanne « en prenant en brochette » la place de la République, la Préfecture, la gare de la Part-dieu, les quartiers de la Villette e, et aboutissant aux Gratte-Ciel de Villeurbanne. »

L’info en +

Puis entre toutes ces tours, Swiss Life envisagea de surélever sa tour mais finalement fera construire un bâtiment à côté.

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Gare de la Part-Dieu
© D. Nicole – BML


[actu]La gare[actu]

Les architectes envisagent d’agrandir la gare de la Part-Dieu. Elle accueille près de 80 000 voyageurs par jour alors qu’elle était prévue pour 35 000. Grâce aux travaux, 160 000 voyageurs pourraient transiter par Lyon en 2020 via les futurs TGV européens. Pour ce faire, des travaux vont étendre le hall afin de faciliter l’accès aux quais. De plus, les deux petits immeubles qui bouchent l’entrée du parvis côté Vivier-Merle seront détruits. A la place de ces derniers, une grande place traversante passera sous les voies. Le toit de la gare sera recouvert de jardins et transformé en place publique.

[actu]Transports[actu]

La Part-Dieu sera aussi mieux desservie avec l’arrivée du C2 en 2011 qui reliera la Part-Dieu à Rillieux-la-Pape et le T4 en 2010, qui reliera Hôpital Feyzin Vénissieux à La Doua via la Part-Dieu. Dès cet été, le tram Rhônexpress circulera en moins d’une demi-heure de la Part-Dieu à l’aéroport Saint-Exupéry.

[actu]Habitations[actu]

Avec ses 3 000 habitants, le quartier est assez dépeuplé. La Part-Dieu est considérée comme entièrement dédiée aux affaires et aux commerces. Afin d’y remédier, des immeubles d’habitation seront construits au sud du quartier.

Sources

- VASSÉ, Olivier. “La Part-Dieu s’agrandit, c’est l’évènement shopping de l’année”. Intermédia, 5 mai 2010, n°1078
- “La Part-Dieu cherche un « second souffle »”. 20 Minutes, 29 avril 2010, n°1823.Une bouffée d’Oxygène pour la Part-Dieu. Lyon plus, 3 mai 2010, n°1224.
- “Une extension très design”. Le tout Lyon, 30 avril 2010, n°4890.
- Voltaire/Parti-Dieu, ou le centre d’affaire de Lyon. Vision – le magazine des habitants du 3ème arrondissement de Lyon, Janvier 2010, n°6
- TRUANT, Tony. Une rénovation à minima. In Lyon info. Lyon info – actualité, politique, urbanisme, culture, sport, people, sorties, économie, écologie à Lyon [en ligne]. 28/04/2010. Disponible ici. [Page consultée le 17/05/2010]
- Centre Commerciale la Part-Dieu [en ligne]. 2010. Disponible ici. [Page consultée le 17/05/2010]
- La Part-Dieu : Un quartier d’affaires en développement continu. In Grand Lyon. Grand-Lyon – Communauté urbaine de Lyon [en ligne]. 2010. Disponible ici. [Page consultée le 17/05/2010]
- “Le tramway Rhônexpress sera bien en service cet été”. Le Progrès, 26 avril 2010.
- Lyon : Part-Dieu 2020, un vaste projet. In Lyon Webzine. Lyon Webzine -Presse, journal Web Lyon – L’info de Lyon – Annonces gratuites – Photos libres [en ligne]. 28 avril 2010. Disponible ici.[Page consultée le 17/05/2010]
- Lyon : la Part-Dieu s’apprête à changer de visage. In Territorial. Portail des collectivités locales, territoriales, fonction publique territoriale – Portail territorial [en ligne]. 30 avril 2010. Disponible ici. [Page consultée le 17/05/2010]
- Lyon : Tour Oxygène (120m). In SkycraperCity. SkycraperCity – Powered by vBulletin [en ligne]. 2 décembre 2004. Disponible ici. [Page consultée le 17/05/2010]
- “Séance de relooking pour le centre commerciale de la Part-Dieu”. Le Progrès, 12 mai 2010.
- SYTRAL. Accueil [en ligne]. 2010. Disponible ici. [Page consultée le 17/05/2010]
- Tour Oxygène : le “plus bel immeuble” pour la revue Expertise Pierre / ImmoWeek.fr. In Le site économique du Grand Lyon. Grand Lyon – Economie Lyon, Développement économique Lyon, Investissement Lyon – Grand Lyon [en ligne]. 4 février 2010. Disponible ici. [Page consultée le 17/05/2010]

2La Part-Dieu vue par Charles Delfante 2

[actu]Après la caserne des logements et des espaces verts [actu]

Lyon passe une convention avec la SERL (Société d’Equipement de la Région Lyonnaise) qui va s’occuper de l’aménagement de la Part-Dieu. La SERL engage les architectes Jean Zumbrunnen, Jacques Perrin-Fayolle et Jean Sillan. Les militaires abandonnent la caserne par tranches successives et elle est totalement évacuée en août 1968. Par la suite, les bâtiments de la caserne et du ministère de l’Intérieur sont rapidement rasés.

En 1958, le premier projet de la SERL consiste en logements et espaces verts. Le quartier devait être autonome et majoritairement piéton. Un plan est proposé à Louis Pradel, maire de l’époque. Il reprend les projets envisagés avant la guerre et « innove dans la conception de l’occupation des sols, la sauvegarde des espaces naturels, la répartition des grands équipements, les tracés des grands axes routiers, etc. ». Sur la maquette, on distingue huit immeubles identiques orientés est-ouest hauts de 50m. Le plan est essentiellement l’œuvre de Jean Zumbrunnen. « Le Maire apprécie le plan de ce Grand Ensemble qui sert son programme avec en plus des huit immeubles, un hôtel de police, des équipements scolaires, quelques modestes immeubles de bureaux, des espaces de stationnements et des jardins ». La gare se transforme en zone industrielle et artisanale car à l’époque on voulait un rapprochement entre les lieux de travails et les habitats. Ce plan est aussi approuvé par le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme en 1961. Les travaux commencent mais tous les terrains ne sont pas encore libres. Cette lenteur permettra à Charles Delfante de changer d’objectif.

[actu]Un nouveau centre-ville [actu]

Au début des années 60, le problème des centres-villes est national. Les ministères concernés et la DATAR (Délégation à l’Aménagement du Territoire et à l’Action Régionale) réfléchissent et cherchent des solutions auprès des villes étrangères. Grâce à ces études comparatives, des principes fondamentaux applicables aux centres-villes français sont mis en évidence. Lyon est désignée comme cobaye pour cette expérience unique en France. En 1960, J. Monod, délégué à l’Aménagement du territoire, affirme que « la notion de centre-ville, inséparable de réflexions sérieuses sur l’armature urbaine et sur la décentralisation tertiaire, conduit à proposer une politique volontariste et, au niveau national, des centres urbains… L’urbaniste, pour promouvoir un centre, devra prendre appui sur l’aménagement du territoire et réciproquement, car la décentralisation de demain sera celle du tertiaire ou elle ne sera pas ».

A la différence de Paris, la région Rhône-Alpes n’a pas trois millions d’habitants et le but de la DATAR est que « l’attraction de la métropole régionale dépasse celle de la capitale dans une partie des régions voisines ». Les principes d’aménagement proposés par le PADOG (Plan d’aménagement et d’organisation générale) sont acceptés par son assemblée et par la Ville de Lyon. Un plan commence à se dessiner avec « les idées directrices suivantes : l’échelle de la composition est inhabituelle, car ce centre ne doit pas être à l’échelle de la ville mais à celle de la région : ce qui implique non seulement une planification originale, mais une « plani-volumétrie » nouvelle et, peut être, une architecture inaccoutumée car les expressions actuelles risques de paraître dépassées pour un tel objet. En second lieu, la forme ne doit pas être figée et l’expression volumétrique doit, s’il est possible, permettre une évolution en rapport avec elle des activités économiques ou, tout simplement, celle des modes de vie. ».

Les études du PADOG démontrent que Lyon doit se doter d’un nouveau centre-ville. La presqu’île étouffe, elle est aussi mal équipée : il n’y a pas de bibliothèques moderne ou de salle de cinéma, les commerces ne peuvent pas se développer. Deux lieux sont à l’étude : la caserne de la Part-Dieu et l’aéroport de Bron. « Une politique nationale d’aménagement du territoire, un Maire de Lyon ambitieux aidés par une forte croissance économique sont le point de départ de l’aventure urbaine de la Part-Dieu. L’opportunité est unique : il s’agit de réaliser sur un terrain vierge un centre-ville contemporain, devant bénéficier de tous les services existants tout en anticipant les besoins futurs de Lyon, « métropole d’équilibre » ». Il faut la doter d’un centre décisionnel à même de contrebalancer l’importance de Paris.

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Destruction de la gare de triage (1981)
© D. Nicole – BML
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Contruction de la gare Part-Dieu (1982)
© D. Nicole – BML
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Contruction de la gare Part-Dieu
© D. Nicole – BML

Pour Charles Delfante, la gare de Perrache est obsolète. En 1963, il avait proposé l’amélioration de la gare de marchandise de la Part-Dieu afin d’en faire la nouvelle gare centrale de Lyon. Le projet avait été accueilli avec enthousiasme. Pourtant, « la SNCF a exprimé sa volonté de ne jamais créer de gare à la Part-Dieu ! […]La SNCF est venue ensuite nous dire, « la gueule enfarinée », que le gouvernement avait décidé de créer le train à grande vitesse et que la gare du TGV ne pouvait pas être ailleurs qu’à la Part-Dieu ! C’est à cause de la SNCF qu’une grande partie de la cohérence du plan d’origine a disparu ! » déclare Charles Delfante dans un entretien La gare de la Part-Dieu est inaugurée en 1983 alors qu’elle est inachevée.

Le ministère impose au Maire l’étude d’un nouveau PUD. J. Foch propose au Maire d’engager Charles Delfante. En 1970, l’architecte-urbaniste déclare : « L’agglomération lyonnaise va vers deux millions d’habitants. Le secteur tertiaire de l’agglomération lyonnaise va donc vers 400 000 emplois environ et il y a dans l’agglomération actuelle de quoi en accueillir à peu près 200. Il y avait donc un problème quantitatif de surface et de possibilité d’accueil ». Selon lui un centre-ville moderne nécessite « quatre éléments essentiels : le développement du tertiaire, du commerce, de la culture et la création d’une cité administrative auxquels il faut ajouter de l’habitat. » On évoque alors la construction d’une nouvelle mairie de Lyon de 30 000m² mais ce projet sera abandonné. Reste un pôle tertiaire avec des équipements culturels, le tout soit bien desservi par les transports en commun. L’urbaniste explique que le quartier doit pouvoir s’adapter aux différents changements au fil des années.

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Construction du centre commercial
© DR


Le centre commercial est construit en 1975. Il développe les activités commerciales mais désorganise le plans urbain. Les promoteurs exigent un parking alors que le quartier devait être piéton. « La superficie du centre commercial est passée de 30.000 m² dans les plans initiaux à 40.000 puis à 120.000 m² ! »

L’auditorium Maurice Ravel est construit entre 1972 et 1977, pour un coût de 54 millions de francs, soit le triple que son budget initial. Lors de son ouverture, une manifestation est organisée par le parti communiste « pour attirer l’attention sur le problème de la culture en général ». Les ministres de la Culture et de l’Intérieur sont conviés à l’inauguration mais ne viendront pas. Ce bâtiment en forme de coquille Saint-Jacques permet d’accueillir 2 000 spectateurs.

La SERL exprime sa satisfaction : « L’auditorium est unique en France, la bibliothèque est la plus grande et la plus moderne d’Europe, le « Britannia » est le plus gros immeuble de bureau de la région, la tour du Crédit Lyonnais est la plus haute d’Europe, le centre commercial est également le plus grand d’Europe et est même le premier du monde de cette taille en centre-ville. »

Charles Delfante déplore que contrairement à l’objectif initial, ce nouveau centre-ville rivalise avec l’ancien.



Quelques monuments remarquables

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Tour de la Part-Dieu
© D. Nicole – BML
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Auditorium Maurice Ravel
© L.Minaire
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Immeuble du Grand Lyon
© L.Minaire


Sources

- La Part-Dieu : Le succès d’un échec de DELFANTE, Charles. Libel, octobre 2009. 112p.
- Moutons, dragons, béton : du domaine de la Part-Dieu au centre commercial de CORNELOUP, Gérard. Lyon, septembre 1995. (Espace patrimoine n°5)
- “L’inauguration de l’auditorium : épreuve de vérité réussie”. Le Progrès, 15 février 1975.
- INA. INA.fr – A la une : video , radio, audio, publicité – Actualités, archive du jour de la radio et de la télévision en ligne. 2010. Disponible ici. [Page consultée le 17/05/2010]
- Millénaire3. Prospective territoriale, centre de ressource du Grand Lyon – Millénaire3 [en ligne]. 2010. Disponible ici. [Page consultée le 17/05/2010]
- Morand et la place Lyautey. In Point d’actu (BML). Point d’actu – Sommaire [en ligne]. 2010. Disponible sur : ici. [Page consultée le 17/05/2010]
- Wikipédia. Wikipédia, l’encyclopédie libre. 2010. Disponible ici. [Page consultée le 17/05/2010]

2Histoire de la Part-Dieu 2

[actu]Un lieu marécageux [actu]

Les archives de l’Hôtel-Dieu possèdent un acte de cession de 1203 évoquant un domaine situé au-delà du Rhône et appelé « la Pardeu », orthographe ancienne pour l’actuelle « Part-Dieu », que l’on peut comprendre comme la « propriété de Dieu » ou le « don de Dieu ». L’hypothèse la plus probable semble renvoyer à la nature marécageuse de la zone qui s’étend du quartier des Brotteaux (le « brotiau » est une terre basse et inondable) à l’axe actuel du cours Lafayette : un homme pieux du XIIème siècle aurait vu, dans la partie sud épargnée par les eaux et rendue fertile, un don du ciel.

[actu]Des jardins appartenant aux bourgeois ou aux religieux [actu]

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Reste de la Ferme de la Part-Dieu (1860)
© BML – RES EST 152769 p.28

Ce n’est qu’au XVème siècle que cet ensemble de prairies, de marécages et de terres cultivées formera un tout, déclaré et reconnu comme fief, dont un riche marchand se déclare le seigneur. Le domaine de la Part-Dieu ne jouera pas de rôle marquant dans l’histoire et passera de main en main devenant tour à tour le jardin de quelques bourgeois et la propriété de divers ordres religieux de Lyon. Au XVIIIème siècle, le domaine est une ferme prospère : il est constitué de 140 hectares (dont 90 ha de « broteaux ») consacrés aux cultures et à l’élevage. La récolte de blé est supérieure à la moyenne du royaume et les volailles sont appréciées des gourmets lyonnais. C’est également un lieu de villégiature agréable traversé par une petite rivière, la Rize. 1725 est une année importante : la propriétaire, Madame de Servient, fait don de son domaine à l’Aumônerie générale de Lyon, pour racheter, dit-on, la catastrophe qu’elle causa quelques années plus tôt sur le Pont de la Guillotière et qui fit selon certaines sources 200 morts. Dès lors, le lait, la viande et les fruits de la ferme sont destinés aux malades de l’Hôtel-Dieu.

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Reste de la Ferme de la Part-Dieu (1860)
© BML – RES EST 152769 p.28


A la fin du XVIIIème siècle, la construction par l’architecte Morand d’un deuxième pont sur le Rhône permet une ouverture plus large de Lyon vers la rive gauche d’autant que la ville, réduite à la presqu’île et à la rive droite de la Saône, a besoin d’une extension. Au XIXème siècle, l’urbanisation gagne du terrain et la commune de la Guillotière est rattachée à Lyon (1852). Cependant, la cité ne dispose encore d’aucune place forte d’envergure : la plupart des terrains incultes (environ 28 ha) seront vendus par les Hospices civils à l’administration militaire en 1844.

[actu]La caserne et le début des travaux Delfante [actu]

L’emplacement de la nouvelle caserne semble bien choisi : on soupçonne ce nouveau quartier d’abriter des réunions clandestines de socialistes et d’anarchistes. Il s’agit de prévenir les révoltes et les nouveaux bâtiments constituent par ailleurs la pièce maîtresse du système défensif de Lyon. Un imposant quartier militaire est édifié entre 1851 et 1863 : les défilés de dragons, lanciers et cuirassiers feront vibrer le sol du cours Lafayette. Les inondations de 1856 auront pour conséquence un assainissement du quartier et l’implantation d’une nouvelle population composée de commerçants, d’employés et de fonctionnaires.

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Vue aérienne de la caserne (1960)
© DR
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La caserne
© DR


Sources

- Les lieux disparus de Lyon par BIDEAU, Daniel. Lyon : Editions de la Manufacture, 1985. (collection « Archives du lyonnais »)
- Lyon : connaître son arrondissement. Le 3ème.par PELLETIER, Jean. Lyon : Ed. Lyonnaises d’art et d’histoire, 2000.
- Historique de la Part-Dieu.. Extraits d’articles de la revue « Rive gauche » réunis par la BML.
- Les années Part-Dieu. Lyon : SLPJC, 1995.
- Lyon.fr. Accueil – site Officiel de la Ville de Lyon [en ligne]. 2010. Disponible ici. [Page consultée le 17/05/2010]
- Wikipédia. Wikipédia, l’encyclopédie libre. 2010. Disponible ici. [Page consultée le 17/05/2010]

Histoire quartier Part-Dieu/VilletteVoir

Les quatre tours de La Part Dieu Voir

Auditorium Maurice Ravel

Voir

L’impact de l’arrivée du TGV sur le quartier de la Part-Dieu Voir

La création du centre commercial la Part-Dieu ? Voir

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