Romanzo di Central Park

Charles IVES

lu, vu, entendu par Civodul - le 14/10/2016

Charles Ives (1874-1954) fut, au tournant du siècle, un des compositeurs américains les plus originaux. Musicien d’envergure, quoique un temps plus ou moins amateur - il sévit avec succès quelques années dans l’assurance - il fut jugé tour à tour attachant ou agaçant .

Dans tous les cas inspirant puisqu’il a marqué de son empreinte des créateurs tels que John Cage, Frank Zappa ou John Zorn. Ives parvint à combiner de manière inventive et audacieuse des techniques musicales avant-gardistes (recherche de formes et d’effectifs non conventionnels ) à une mise en valeur d’un patrimoine existant : toujours il revendiqua l’influence des musiques populaires, chansons traditionnelles, gospel. Tout au long de sa vie il composa des mélodies, souvent remaniées ou recyclées sur des textes différents. “Romanzo di Central Park” nous en livre un échantillon kaléïdoscopique. L’éventail des styles et des approches est saisissant, des simples ballades sentimentales aux discours philosophiques complexes avec tantôt les parties pianistiques les plus dissonantes et les plus virtuoses, tantôt un accompagnement minimaliste. Même les pièces composées dans un idiome tonal en apparence « poli » réservent leur lot de surprises harmoniques, rythmiques ou accentuelles.

Les dons de récitaliste de Gerald Finley, au timbre de baryton moelleux et sensuel, accompagné ici comme souvent par son complice Julius Drake, font merveille dans ce patchwork de miniatures toujours évocatrices.

Ilmenau [chanté en allemand, sur une poésie de Goethe]

« Le repos par-dessus la cime des arbres, à peine une légère brise agite-t-elle leur crête ondulante. Tous les oiseaux se taisent, chacun dans son nid tranquille. Ainsi mon cœur bientôt trouvera le repos. »

The see’r

“Un vieil homme, une paille dans la bouche, se tenait assis devant l’épicerie du village ; il aimait regarder les drôles de choses qui se passaient”