Les filles sages vont au paradis, les autres vont où elles veulent

Samuele

lu, vu, entendu par GLITCH - le 30/01/2018

La jeune québécoise Samuele livre avec ce premier album un muddy folk-rock cuivré qui fait mouche

Il y a déjà le titre, cinglant et génial, piqué dans le carquois à slogans féministes des années 70. L’album commence d’ailleurs par un spoken-word, tract parlé qui se résumerait bien dans ce « A tous ceux qui m’ont dit que je jouais « aussi bien qu’un garçon », je vous emmerde ».
Mais la suite déborde le propos militant : 11 titres habités, écrits avec chaleur, des larmes, de l’envie, et un beau mélange de sincérité et de maîtrise, d’incandescence et de nuance.

On avait beaucoup aimé Safia Nolin et son folk à l’os, autre québécoise à tripes, autre premier album scotchant. On pense à elle le long de ces chansons à fleur de peau, pleines de tristesse, de tendresse et de colère, de soifs. Sentiments jamais mis en scène, jamais mimés mais qui sourdent dans une musique généreuse, ni dépressive ni énervée.

On aime cette chanson folk-rock plombée de blues ou de stoner, qui sait se couler dans des ambiances différentes mais tramées dans un fil sudiste, façon crépuscule cuivré et aube glacée, rock de sierra, folk balancé et blues saturé. Oui, un bel album, très personnel, sans chercher à tout prix à fuir le mainstream, et qui se clôt par une ghost-track chorale et chaleureuse, façon feu de camp.