La danse de l’araignée

Laura Alcoba

lu, vu, entendu par vadema - le 28/09/2017

La danse de l’araignée est un roman court, plein de fraîcheur, à l’image de l’adolescence dont il est le sujet. Dans ce 3e volet d’une trilogie, l’auteure aborde à travers son parcours une réflexion sur les thèmes de l’enfance, l’exil et la liberté d’expression.

Empreinte de doutes mais plein d’espoir, l’auteure se remémore, avec une plume tour à tour grave ou drôle, des épisodes qui ont façonné son adolescence, comme les élèves populaires dont on veut être l’amie, les rendez-vous qui tournent au canular… Les confidences s’enchaînent ainsi chapitre après chapitre. Ces épisodes, comme des tranches de vie, trouvent parfois leur justification bien plus tard dans le récit et donnent le rythme. L’adolescence ne ressemble pas à un long fleuve tranquille, toujours balancée entre interrogations, bouleversements et adaptation – sans doute conséquences de l’effervescence des premiers instants de liberté.

La liberté est aussi abordée sous un angle crucial et décisif à travers la relation épistolaire que l’adolescente entretient avec son père, prisonnier politique, incarcéré en Argentine pour avoir exprimé son opposition au régime. La relation père-fille à distance est abordée dès 2013 dans le bleu des Abeilles lorsqu’elle rejoint à l’âge de 10 ans sa mère en France, terre d’asile qui leur permet enfin de sortir de la clandestinité. Mais le premier volet de ce qu’on peut désormais nommer une trilogie, s’intitule Manèges : petite histoire de l’Argentine, premier roman publié en 2007, dans lequel Laura Alcoba dresse un portrait d’une Argentine mutique et bridée sous la dictature militaire directement inspirée de son expérience de petite fille.

Un récit au fil des ans, doux et amer, écrit par une romancière aux multiples talents, récompensée par le prix de soutien de la fondation Del Duca en 2013 qui gratifie une personnalité incarnant un esprit humaniste et encourage son travail de création littéraire.

Ecouter Laura Alcoba sur l’émission D’ici, d’ailleurs du 6 mai 2017 sur France Inter.