Danse contemporaine

Top 10 des spectacles de danse contemporaine à visionner depuis votre canapé

- temps de lecture approximatif de 4 minutes 4 min - Modifié le 04/04/2019 par le fonctionnaire inconnu

L'objectif de cette sélection ? Vous tenir au courant de l'actualité de la danse contemporaine, et de ses chorégraphes emblématiques, avec des spectacles particulièrement bien filmés et parfaitement adaptés à une projection sur petit (ou moyen, selon vos moyens !) écran.

Babel 7.16 / Chorégraphie Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet / Photo Emile Zeizig - Mascarille.com
Babel 7.16 / Chorégraphie Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet / Photo Emile Zeizig - Mascarille.com

La danse contemporaine, c’est plus tout jeune. L’avantage, c’est que la période expérimentale est plutôt derrière nous. Les chorégraphes semblent aujourd’hui avoir le souci d’intéresser le plus grand nombre, mais sans vouloir non plus séduire à tout prix.

Voici donc notre sélection des meilleures vidéos de danse parues ces dernières années. Avec des spectacles accessibles, spectaculaires et intelligents. Rien que ça !? A vous de voir…

Franchir la nuit / Rachid Ouramdane (2018)

La scène est recouverte des eaux de la Méditerranée. La salle est plongée dans la pénombre d’une migration. Les candidats à la traversée y laissent toute leur énergie et beaucoup d’espoir. On peut jouer avec l’eau, mais on peut aussi échouer. L’émotion est irrépressible, comme la nécessité de fuir, comme la puissance de la mer. Pour ce spectacle, le chorégraphe a travaillé avec un groupe d’une quinzaine de jeunes migrants, de 12 à 16 ans, d’un foyer de Grenoble. Le piano-voix de Deborah Lennie-Bisson est inoubliable.

Octopus / Philippe Decouflé (2011)

Philippe Decouflé, c’est le roi de la danse pop, et ceci depuis plus de 30 ans ! Il n’a cependant rien perdu de sa fraîcheur. Mieux, dans ce spectacle plein d’énergie et de spontanéité, il parvient à synthétiser tout ce qui a fait son succès durant toutes ces années. Octopus est un cabaret musical, coloré et graphique, teinté d’humour et d’érotisme !

D’après une histoire vraie / Christian Rizzo (2013)

Sur scène, un duo de batteurs et une bande de copains (? barbus ?). Ça commence doucement par une sorte de prière. Une prière qui serait faite à la musique et à la danse. C’est en tout cas un grand merci à tout cela et au plaisir qui en découle. Finie la léthargie de la liturgie, la vidéo s’écoute ensuite avec le volume sonore au maximum. Car les danseurs sont au maximum. Portés par le plaisir fraternel de la danse, celui d’être totalement à l’écoute de l’autre, celui d’être en phase, d’être vraiment vivant.

Babel 7.16 / Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet (2016)

Dans les spectacles de Sidi Larbi Cherkaoui, c’est un peu toujours le babel, pour ne pas dire autre chose ! Ou alors disons que c’est un bouillon de culture. C’est évidemment ce qui rend la chose intéressante et forte. Un spectacle-chorale, ou peut-être même un spectacle-canon ! Ce Babel est une belle utopie, drôle forcément, à mi-chemin entre la danse-théâtre et la comédie musicale, qui parle dans toutes les langues et danse tous les sens. Sidi Larbi Cherkaoui, brasseur belge depuis 1999 !

Tutu / Chicos Mambo (2014)

Tutu, c’est des hommes avec des tutus. Parce que ça fait toujours rire un homme qui se déguise en femme !? Et pourquoi il n’y a que les femmes qui porteraient des tutus ? Mais c’est quand même un drôle de truc, le tutu, non ? Drôle, cette série de sketches parodiant le monde de la danse classique l’est excessivement. Les danseurs sont excellents et les costumes – y’a pas que des tutus – ébouriffants !

Pixel / Mourad Merzouki (2014)

Enorme succès public lors de sa tournée en salles. Le choc visuel fonctionne à nouveau en DVD. Pixel fait entrer le hip hop tout en douceur dans le monde féérique des illusions numériques d’Adrien Mondot et Claire Bardainne, réalisées en interaction et en direct avec les danseurs. Un spectacle qui émerveille. A partager si possible en famille.

Bit / Maguy Marin (2014)

Bit, c’est du numérique, c’est notre époque. Bit, c’est la frénésie du rythme de nos vies. Bit, c’est la violence du sexe qu’on n’arrête pas. Bit, c’est un spectacle de Maguy Marin, comme souvent dérangeant et indispensable à la fois. On se laisse embarquer par la folie des protagonistes, comme on se laisserait embarquer par une farandole. Et la preuve est faîte que nous aussi sommes fous. Maguy Marin, c’est une icône. Elle n’est pas folle. Elle n’a pas peur, c’est pas pareil.

C(h)oeurs / Alain Platel (2012)

Ce n’est pas juste pour faire joli qu’Alain Platel a choisi les musiques de Wagner et de Verdi pour ce spectacle. Mais parce que ces deux compositeurs ont fait écho aux Révolutions de 1848, le Printemps des peuples, et qu’Alain Platel veut rendre hommage aux cœurs, et aux chœurs, qui portent le Printemps arabe, les révolutions, d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Il ne faut donc pas penser que les ballets C de la B dénaturent l’œuvre de Wagner et Verdi. Il faut faire sa propre révolution… ou mourir ! C de la B, c’est de la balle.

Les mémoires d’un seigneur / Olivier Dubois (2015)

Seul avec ses ombres, le seigneur. Avec ses ouailles. Avec ses entrailles. Mais pas seul dans son crâne. La musique est entêtante comme en pleine tourmente. Il voudrait échapper à sa propre tyrannie mais il est prisonnier de sa folie. Pour y échapper, c’est son peuple qu’il doit tuer. Le soliste Sébastien Perrault émerge de la masse des corps sans vie des 40 danseurs (amateurs) ; l’image est frappante, rappelant quelques grandes fresques Romantiques du XIXème siècle.

Monuments en mouvement : les grands fantômes / Yoann Bourgeois (2017)

Et pour finir, notre très gros coup de coeur parmi tous ces spectacles ! On l’a dit plusieurs fois sur L’Influx mais on le répète. Tout comme on ne se lasse pas de voir et revoir cette vidéo qui est un véritable chef d’œuvre, grâce aussi au talent de la réalisatrice Louise Narboni. C’est un spectacle particulier, sans spectateur, sans salle de spectacle, au croisement de la danse et du cirque. Yoann Bourgeois est au Panthéon. Le temps est suspendu, nos souffles sont coupés, c’est la fin de la pesanteur.

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