Zacharie Gaudrillot-Roy / Façades 2-08, 2014

- temps de lecture approximatif de 1 minutes 1 min - par ycadet

"Pour les surréalistes, la photographie équivalait sur le plan visuel à ce que l'écriture automatique était à la poésie : la photo faisait émerger l'inconscient caché du regard." John Fontcuberta. Le boîtier de Pandore. La photographie après la photographie. ÉDITIONS Textuel, 2017

Façades 2-08
Façades 2-08 Zacharie Gaudrillot-Roy, Photographie couleur sur papier baryté, 60 X 80 cm, 2014

En disposant chaque façade dépouillée du reste de son bâtiment, le photographe crée une ambiance fantomatique qui évoque, paradoxalement, ce qui est disparu ou absent dans l’image. Ses montages traduisent notre rapport parfois superficiel à notre environnement et semblent évoquer l’idée que les souvenirs que nous conservons de nos déambulations, dans notre ville où lors de nos périples touristiques, se limitent à la surface des choses rencontrées. Comme au sortir d’un rêve ce qui reste à la surface de la mémoire est un décor. Toutes les compositions des images de la série Façades donnent à voir une perspective surréelle qui contracte les éléments d’un paysage.  Ainsi immédiatement derrière une façade se trouve ici un parc, là une ruelle. L’étrangeté des photographies de ZGR rejoint ce sentiment éprouvé par le visiteur lors de ses balades urbaines chez lui ou dans une ville inconnue et à l’origine des souvenirs qu’il en conserve : cette impression de survoler les choses et de n’accéder jamais qu’à leur surface. Le résultat: une “inquiétante étrangeté” qui laisserait présager ce qui reste accessible à la mémoire du baladeur lorsqu’il aura quitté les lieux visités. Quelque chose à la fois familier et étranger.

L’artothèque possède deux photographies de la série Façades disponibles au prêt.

 

Partager cet article