Urbex : le patrimoine hors des sentiers battus

- temps de lecture approximatif de 3 minutes 3 min - par AL7

L'exploration urbaine ou urbex (urban exploration), pratique clandestine consistant à visiter et photographier des lieux laissés à l'abandon, compte de plus en plus d'adeptes séduits par la beauté de ces ruines hors du temps. Avec l'essor des réseaux sociaux le phénomène connaît une véritable explosion, fédérant une communauté autour de valeurs communes mais ouvrant aussi la porte à certaines dérives.

copyright Lee Aik Soon
copyright Lee Aik Soon

Le goût des ruines

Peut-être avez vous déjà vu ces clichés insolites de constructions délabrées, où subsistent parfois encore quelques signes d’une présence humaine depuis longtemps disparue.

Maisons abandonnées, bâtiments désaffectés, friches industrielles, toitures, souterrains etc. sont autant de territoires à conquérir pour ces nouveaux explorateurs, amateurs de sensations fortes mais aussi férus d’histoire, d’architecture et de photographie.

Car au-delà du frisson que procure l’incursion dans un lieu oublié de tous – et souvent interdit – c’est aussi l’intérêt historique et architectural des vestiges qui motive avec, à la clé, la découverte de l’histoire d’un lieu, des témoignages d’une activité passée.

L’exploration en elle-même intervient souvent après un travail d’investigation préalable pour recueillir des informations, avec des recherches en bibliothèques et archives dans les ouvrages d’époque, la presse, les bases de données, suivi d’un repérage sur place.

Une fois sur le terrain l’urbexer a tout le loisir de s’imprégner de l’atmosphère mystérieuse des lieux, admirer leur beauté singulière et les photographier sous toutes les coutures.

église abandonnée urbex

Tout bon urbexer suit certaines règles de conduite visant à préserver les lieux et à se protéger des nombreux dangers de cette pratique.

Préserver un patrimoine fragile

La démarche se veut en effet avant tout respectueuse des sites visités : ne pas laisser de traces de son passage, donc ne rien prendre, casser ou laisser sur place, ne pas entrer par effraction et privilégier une ouverture déjà existante (l’urbex est par ailleurs illégale dans les cas de violation de propriété privée).

Malheureusement ces principes ne sont pas toujours respectés ce qui incite les habitués à ne pas divulger les emplacements des spots explorés, afin de les protéger du vandalisme et éviter d’attirer les pilleurs et les casseurs.

Des limites à ne pas franchir

L’urbex n’est pas une activité qui se pratique à la légère et les risques sont nombreux ; celui qui s’aventure dans des bâtiments vétustes n’est pas à l’abri d’un effondrement, d’une mauvaise chute ainsi que d’autres dangers liés aux spécificités du lieu (inondations, explosions, émissions de gaz toxiques…)

Cette pratique demande donc de la prudence et de la préparation avec un matériel adapté, et également un peu de bon sens, qui semble manquer à certains au vu des risques inconsidérés pris parfois pour un cliché qui fera sensation sur Internet.

verrière délabrée urbex

Au-delà du loisir insolite, l’exploration urbaine nous amène à aborder le patrimoine sous un angle différent, à redonner leur importance à des sites négligés. Certains urbexers militent activement pour la sauvegarde de ces constructions vouées à la décrépitude, comme l’association OCRA qui œuvre pour la restauration et la valorisation des souterrains lyonnais.

Et si beaucoup de ces témoins du passé sont appelés à disparaître, restent ces images saisissantes d’un monde abandonné, à la beauté étrange et poétique…

 

Pour aller plus loin :

Dans les collections de la bibliothèque municipale de Lyon : 

Livres

Films

 

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