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Pêche en eaux profondes : la diversité biologique est menacée

- temps de lecture approximatif de 5 minutes 5 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

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Le Conseil des ministres de la pêche de la Commission Européenne s’est réuni le 21 novembre 2006. Les décisions prises suscitent des avis on ne peut plus partagés. La pêche en eaux profondes, bien que récente, essuie bien des critiques. Elle menace en effet la survie de certaines espèces de poissons telles que le grenadier ou l’empereur. Les techniques de pêche elles-mêmes sont mises en cause, notamment l’utilisation de chaluts de grand fond qui dévastent les coraux des fonds marins. Une réglementation s’est mise peu à peu en place. L’Europe a instauré, depuis 2003, un système de quotas. Mais l’utilisation du chalut de grand fond a un impact environnemental dévastateur considérable. Des mesures plus strictes s’avèrent nécessaires. De nombreuses organisations internationales de protection de l’environnement et des scientifiques réclament depuis 2003 un moratoire sur l’utilisation du chalut de grand fond. La décision est maintenant entre les mains des Nations Unies. Un rapport du secrétariat général des Nations Unies a été rendu en juillet 2006, mettant en évidence les pratiques destructives du chalutage de grand fond et son impact sur l’écosystème benthique.
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Empereur
source : IFREMER

La pêche profonde

Cet article de l’IFREMER présente ce qu’est la pêche en eaux profondes : les espèces pêchées, les lieux, les techniques employées. Il précise que « l’appellation pêche profonde ne s’applique que lorsque l’activité se développe au-delà de 400 m (définition du Conseil International pour l’Exploration de la Mer) ».

Pêche en eau profonde : un trésor dilapidé ? (article de la Cité des Sciences du 07/03/06)

Grenadier, empereur, lingue bleue ou encore sabre noir, sont aujourd’hui fréquents sur nos étals mais ne sont pêchés en Europe que depuis la fin des années 80. Il n’en sont pas moins déjà menacés. La France a été pionnière en matière de pêche profonde. L’apparition de nouvelles technologies a ensuite contribué au développement de cette pratique. Si la pêche en eau profonde reste marginale, elle n’en menace pas moins les stocks de ces poissons bien mal adaptés à une exploitation industrielle. Ces espèces, qui vivent dans des eaux très froides, ont effectivement une biologie très particulière : une croissance très lente associée à une très grande longévité. Les mesures prises pour limiter la pêche profonde s’avèrent insuffisantes. Qu’il s’agisse de scientifiques ou d’associations écologistes, beaucoup militent aujourd’hui pour un moratoire sur l’utilisation du chalut de grand fond, voire sur une interdiction définitive de ce type de pêche sur l’ensemble des mers, ou au moins dans certaines zones.

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Pêche par chalut
source : techno-science.net

Chalutage de fond en haute mer : pourquoi un moratoire des Nations unies s’impose

Ce document de Greenpeace expose les richesses des fonds sous-marins ainsi que ses fragilités. Il dénonce la pratique de la pêche en eaux profondes et en particulier l’utilisation des chaluts de fond. Selon l’association, « seul un moratoire immédiat sur toute activité de chalutage de fond en haute mer permettra de stopper la destruction de la biodiversité des grands fonds, et donnera le temps de mettre en place des régimes internationaux de conservation de ces écosystèmes et de gestion des pêcheries de haute mer ».

LES MESURES

Historique des actions

menées entre 2003 et 2005 en faveur du moratoire sur le chalutage en eaux profondes.

Plus de 40 organisations travaillant ensemble sous les auspices de la Coalition pour la conservation des profondeurs océaniques (Deep Sea Conservation Coalition, DSCC) mènent campagne pour un moratoire sur le chalutage de fond en haute mer. Les étapes importantes sur la voie du moratoire depuis 2003 sont déjà nombreuses. Elles nous sont ici présentées.

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sabre noir
source : salmon-est-france.com

Un rapport du Secrétariat Général des Nations Unies

du 14 juillet 2006 liste l’ensemble des mesures prises par les gouvernements ou les organisations internationales afin de protéger l’écosystème marin des techniques de pêche destructives. Ce rapport décrit également les écosystèmes marins fragiles ainsi que les techniques de pêche pouvant avoir un impact destructeur.

Les mesures s’avèrent nombreuses pour protéger les zones de pêche nationales, mais ce n’est pas le cas pour les zones profondes, où l’habitat est extrêmement vulnérable et requiert une protection stricte.

Le Conseil des ministres de la pêche de la Commission Européenne s’est réuni le 21 novembre 2006.

Tout d’abord, les nouvelles mesures renforceront la sélectivité des engins traînants grâce à l’augmentation du maillage des chaluts. Elles permettront également de protéger les eaux côtières de l’utilisation de ce type d’engins.

La deuxième proposition concerne l’utilisation de journaux de bord électroniques par les patrons de pêche et la télédétection des navires. Ces mesures, devraient jouer un rôle fondamental dans la lutte contre les pratiques de pêche illégale et contribuer à à ce titre de manière non négligeable à l’objectif d’une pêche durable.

Le troisième accord conclu lors du Conseil porte sur la proposition de possibilités de capture des espèces d’eau profonde pour les deux prochaines années.

Ces décisions ont été diversement relatées dans la presse. La Mission d’animation des agrobiosciences propose une revue de presse avec accès des articles cités en ligne. On peut rajouter à ceux-ci l’article du Nouvel Observateur du 4 décembre.

Mais comme le souligne la revue de presse citée précédemment, « aucun quotidien national ne signale les débats à New-York autour d’un projet de moratoire sur le chalutage en haute-mer aux Nations-Unies ».

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empereur
Source : sciencesecole.ac-reunion.fr

La page Ressources halieutiques de l’IFREMER avec de nombreux liens Internet sur le thème

La page Pêche de la FAO

La page Pêche de la Commission Européenne

Le site du DFCC (Coalition pour la conservation des profondeurs océaniques)

La carte du DFCC mettant en évidence la faible étendue des zones interdites au chaluts de grand fond.

L’ouvrage Pêches profondes, Charles W. SCOTT-PAOLINI, Ed. du Gerfaut

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