Les Hobbits, une nouvelle espèce humaine ?

- temps de lecture approximatif de 8 minutes 8 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

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Les hobbits, ces « petits hommes aux pieds velus » … On les croyait sortis de l’imagination débordante de JRR Tolkien, ils pourraient fort bien avoir existé pour de vrai. C’est la thèse, controversée mais passionnante, que vient relancer l’étude d’une équipe d’anthropologues de l’université de Floride menée par Dean Falk. Le petit squelette humanoïde d’un mètre de haut et surnommé « Hobbit », découvert en 2003 sur l’île de Florès (Indonésie) et datant de 18000 ans, appartenait-il à une nouvelle espèce d’hominidé ou s’agissait-il d’un Homme moderne atteint d’une maladie génétique ?
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Homme de Flores (vue d’artiste)

La découverte d’Homo floresiensis remonte à septembre 2003 dans une caverne de l’île de Flores, (est de Java, en Indonésie). Mais c’est seulement le 28 octobre 2004 que Peter Brown, Richard Roberts et Thomas Sutikna ont communiqué sur ce nouvel hominidé dans la revue Nature.

Les ossements les plus complets sont ceux d’une femme âgée de 30 ans (LB1, “EBU”) dont la taille est estimée à seulement un mètre, ce qui est beaucoup plus faible que les autres hominidés de l’époque (1,60 m en moyenne)(cf Hominidés. com). Son squelette est daté de – 18 000 ans.

[actu]“Grandes questions pour une si petite femme ?”[actu]
Tel est le titre de l’ article d’Anna Musso paru dans La recherche n°382 du 01/01/2005 (pp. 44-45).
La découverte d’une nouvelle espèce humaine bouleverse les vérités sur l’évolution humaine : en effet, Homo Floresiensis, cet hominidé féminin, va à l’encontre de toutes les règles anthropologiques de par ses caractéristiques physiques.

Pourtant, le problème ne touche pas tant la taille d’Homo floresiensis que celle de son cerveau. Mesuré d’après l’endocrâne de LB, celui-ci est estimé entre 380 et 400 cm3 : le volume d’un pamplemousse, à peine le tiers d’un cerveau moderne.

[actu]Polémique autour d’un (trop) petit cerveau[actu]

Le volume du crâne laissait présager un cerveau de la taille d’un pamplemousse, « mais extrêmement bien formé » selon les propos à l’époque du professeur australien Richard Roberts. On avait de suite crié à l’imposture : il devait s’agir d’un individu de type pygmée atteint, en outre, de microcéphalie – une maladie virale assez répandue provoquant un arrêt du développement du cerveau.

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Homo sapiens et Homo Floresiensis

[actu]A la recherche d’un nouveau crâne[actu]
Seulement, l’équipe de Dean Falk a relancé la polémique, le 29 janvier 2007, en publiant les résultats de son étude : en ayant reconstitué et comparée, par imagerie tridimensionnelle, l’intérieur de boites crâniennes d’hommes normaux, d’hommes atteint de microcéphalie, de nains et enfin de l’homme de Florès, elle a conclu que ce dernier n’était ni nain, ni microcéphale, mais présentait au contraire « toutes les caractéristiques structurelles cérébrales d’un cerveau humain normal. »

On est encore loin de pouvoir tirer des conclusions. Néanmoins, les chercheurs sont optimistes : ils estiment que leurs résultats « tendent à confirmer la thèse, très controversée, selon laquelle l’homo floresiensis serait bien le représentant fossile d’une espèce humaine différente de l’Homme moderne, ayant vécu seulement 18000 ans. » Ce serait, à n’en pas douter, une révolution dans l’histoire de la paléontologie, et de l’humanité en général. Et, pieds velus ou non, une sacrée nouvelle pour les admirateurs de Bilbo le Hobbit et de Frodon Sacquet !

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Modélisation du cerveau de l’Homo Floresiensis
Crédits états université Floride

[actu]3 sites pour en savoir plus au sujet de “l’homme de Florès”[actu]

Le petit dernier de la famille ?

Cet article de Wikipédia

Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America

[actu]Qui étaient nos ancêtres ?[actu]

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Histoire d’ancêtres
Art’com-Errance

Histoire d’ancêtres : la grande aventure de la préhistoire

Ouvrage de vulgarisation qui retrace l’origine et l’évolution de l’homme pendant la préhistoire.

A la recherche du premier homme et de ses ancêtres

Après avoir défini “l’Homme” et “la paléoanthropologie” expose les possibles ancêtres de l’Homme avant d’aborder les découvertes qui ont jalonné les siècles depuis les premières découvertes au XVIIIème siècle.

L’aventure humaine : des molécules à la culture

Approche anthropologique et biologique de l’histoire et du fonctionnement de l’évolution de l’espèce humaine.

Aux origines de l’humanité : de l’apparition de la vie à l’homme moderne

Histoire des origines de l’homme narrée à la lumière des découvertes récentes, de l’apparition de la vie jusqu’à l’homme moderne et à ses différentes cultures.

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Odyssée de l’espèce
Vidéo France télévisions

L’odyssée de l’espèce

L’odyssée de l’espèce raconte l’aventure la plus extraordinaire, la plus improbable et finalement, la plus émouvante : l’histoire de l’homme… Depuis le premier primate qui se lève et marche, il y a quatre millions d’années, jusqu’à l’ère moderne, il y a 10 000 ans…

[actu]Qu’avons-nous en commun avec nos ancêtres ?[actu]

Notre cerveau !
Nous avons beau vivre au XXIème siècle, notre cerveau en serait resté à la préhistoire ! La faute à notre lenteur évolutive, prise de vitesse par l’accélération de l’histoire. Sommes-nous alors inadaptés à notre monde ? Non, car notre cerveau garde un atout maître….. Il es adapté à un monde qui n’existe plus. Violence, goût du risque, peur de perdre : autant de prédispositions cognitives formatées pour la préhistoire … mais que notre cerveau moderne a conservé. Etonnant !

A lire dans Science et vie n° 1073 de février 2007.

Notre patrimoine génétique

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Homme d’hier à aujourd’hui
alooécouteado



Pour survivre avec une alimentation très variable d’un jour à l’autre le corps de l’homo sapiens sapiens a dû s’adapter. Il a donc appris à faire des réserves de graisses, histoire de résister plus longtemps. Il n’y a pas eu de mutation significative depuis cette époque. Nous avons hérité du patrimoine génétique des premiers homo sapiens sapiens !

Au fil des millénaires l’homme est devenu de plus en plus sédentaire. Les besoins en énergie de son corps ont diminué, ses habitudes alimentaires ont évolué, les aliments se sont transformés.

Voir le site alloecouteado.

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Le régime préhistorique
éditions Indigène

Faut-il célébrer l’alimentation de l’homme de la préhistoire ? Oui, répond Thierry Souccar dans Le Régime préhistorique. Pendant sept millions d’années, nos ancêtres se sont nourris de manière relativement constante puis, il y a 10000 ans au néolithique, leur régime a connu un bouleversement profond. C’est cette rupture, amplifiée encore depuis qui pourrait expliquer l’apparition des maladies dites de “civilisation”.

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