instrument à découvrir

La harpe celtique

- temps de lecture approximatif de 4 minutes 4 min - par Julie

Un instrument typique de la musique traditionnelle celte qui a aussi su trouver sa place dans la musique contemporaine

Harp_busker,_Dublin
Harp_busker,_Dublin

La harpe celtique est un instrument à cordes, qui comme son nom l’indique était principalement utilisé dans la musique traditionnelle celte. Reconnaissable à son arc cintré, en bois, traversé par des cordes en nylon, acier ou en boyau, tendues par un système de clef en métal. Ces clefs, appelées « taquets » permettent de régler la tension des cordes, et ainsi de modifier la tonalité des notes. Tout comme la cornemuse écossaise, la harpe celtique se joue en si bémol. Elle possède des techniques de jeu très différentes de celle d’une harpe classique.

Les premières harpes celtiques remonteraient au XIème siècle, et seraient une déclinaison des anciennes harpes provenant de Mésopotamie, de Grèce, et d’Égypte (en 2 800 avant J.C.) ainsi que des harpes médiévales. Souvent sculptées en métal, bois ou pierre, les premières harpes celtiques auraient été conçues en Ecosse, puis largement répandues en Irlande, sous le nom gaélique « Cláirseach ». Les principaux harpistes irlandais, étaient alors issus de la noblesse : la harpe étant un instrument particulièrement coûteux.

Parmi les plus anciennes harpes celtiques, nous pouvons citer la magnifique Harpe de Brian Boru du XVème siècle, exposée dans la vieille bibliothèque de Trinity College.

Celle-ci a été réalisée dans un bois précieux d’une hauteur de 80 cm environ, pour pas moins de 30 cordes en boyau de mouton. 

Après la colonisation, la riche tradition irlandaise de la harpe commença à décliner progressivement. Les harpistes perdirent leur statut autrefois spécial et la majorité d’entre eux devinrent des musiciens ambulants. Plus l’opposition à la domination britannique grandissait, plus la harpe devenait un symbole de résistance poussant la reine Elizabeth Ier à interdire l’instrument allant jusqu’à la faire disparaître presque totalement. Dès lors, la harpe est devenue à la fois un instrument de musique précieux et un emblème internationalement reconnu de l’identité irlandaise. Elle est d’ailleurs encore aujourd’hui intimement lié à ces notions d’identité irlandaise au point qu’elle est représentée sur les documents officiels, sur la monnaie, mais aussi sur de nombreux objets publicitaires pour des marques irlandaises souhaitant être identifiée comme telles.

Puis, dans les années 50, quand plusieurs harpistes classiques entreprirent de redécouvrir l’instrument, elle connut à nouveau un regain d’intérêt. La harpe celtique a alors su séduire de nombreux musiciens comme Derek Bell des Chieftains, ou Alan Stivell.

La harpe celtique est particulièrement adaptée au répertoire, traditionnel irlandais et écossais écossais. Répertoire que l’on doit à un certain Edward Bunting, un musicien-collectionneur qui en 1792, aurait réunit plusieurs partitions et chansons permettant ainsi à de nombreux musiciens de les reprendre encore aujourd’hui.

Mais elle sait s’adapter aussi à des répertoires classiques et contemporains (jazz, folk-rock, « world », électro-rock, pop, new age et métal) comme ici avec Cécile Corbel et son “Jardin secret”

ou encore comme ici, avec Agnès Clément qui interprète l’impromptu pour harpe de Gabriel Fauré

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