Guernica : ville martyre

- temps de lecture approximatif de 8 minutes 8 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

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Le 26 avril 2007, la ville basque de Guernica commémore les 70 ans de son bombardement par l’aviation nazie alliée de Franco. A cette occasion des maires de villes martyres seront présents : ceux d’Hiroshima, où la première bombe atomique a été larguée par un avion américain en août 1945, tuant plus de 140.000 personnes, de Dresde, où des bombardements alliés ont fait 35.000 morts en février 1945, et de Coventry, ravagée par un bombardement allemand en 1940.

[actu][*Guernica*][actu]

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ville de Guernica

Guernica y Luno en espagnol ou Gernika-Lumo en basque est une ville de la province de Biscaye au nord-ouest de L’Espagne. Le 26 avril 1937, à l’heure du marché, des vagues aériennes de l’aviation allemande soutenue par des éléments italiens la transforment en première cité martyre de la guerre moderne.

La petite ville de Guernica, symbole des libertés basques, est détruite par l’aviation allemande au service de Franco. Pour la première fois dans l’histoire militaire, une agglomération civile est entièrement rasée sous un déluge de bombes au phosphore.

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La ville bombardée

Entre 16 h 15 et 19 h 30, ce jour-là, des vagues successives d’avions du type Heinkel 111 et Junker J52 de la Légion Condor, bombardent la ville au moyen d’engins explosifs et incendiaires, mitraillant la population civile à plusieurs reprises. Le centre historique de Guernica est complètement détruit. L’objectif délibérément meurtrier de l’opération ne fait aucun doute. En effet, les quelques contingents de l’armée basque qui campent à la périphérie n’ont pas été touchés par l’attaque, de même que le pont et une fabrique de pistolets

L’Allemagne nazie est venue soutenir le putsch du général Franco contre l’avènement d’un front populaire en Espagne. Les revers subis à Madrid et Guadalajara incitent le maréchal Wolfram von Richthofen à tester, à échelle réelle, de nouvelles stratégies de combats. Le Pays basque devient un champ d’expérimentation.

Trente tonnes de bombes explosives et incendiaires s’abattent sur Guernica ce jour là.

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Les dernières heures de Guernica
Ed. NOuveau Monde

Les dernières heures de Guernica, par Gordon THOMAS et Max MORGAN-WITTS, Ed. Nouveau monde.
- Après deux ans d’enquêtes, les auteurs ont reconstitué, minutes après minutes, les dernières heures de Guernica ce 26 avril 1937.Leur récit se compose de différents témoignages recueillis auprès de rescapés. Les dernières heures avant le drame sont racontées telles qu’elles ont été vécues pour les civils et les militaires.

Guernica, pour la première fois la guerre totale, par Ian PATTERSON, Ed. Héloïse d’Ormesson
- « Ce déchaînement de violence gratuite sur la petite ville basque bouleverse les consciences. Et en faisant basculer le conflit, ce premier acte de guerre véritablement médiatisé se révèle d’une terrible efficacité. Depuis, les civils sont de plus en plus souvent des cibles intentionnelles. La guerre est parmi nous. »

Article extrait du site Internet hérodote « Guernica ou le massacre des innocents »

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Guernica
Pablo Picasso

Lors de l’Exposition universelle de Paris en 1937, le peintre Pablo Picasso donne le nom de la ville à la plus renommée de ses oeuvres. Bouleversé par ce meurtre de masse, le peintre espagnol a réalisé dans les semaines qui ont suivi l’attaque la célèbre toile considérée comme son chef-d’oeuvre et l’un des sommets de la peinture du XXe siècle.

[actu][*Les prémices de la seconde guerre mondiale*][actu]

Le bombardement de Guernica, ville symbolique du Pays basque, est un évènement majeur qui marque les prémices de la seconde guerre mondiale. Ce bombardement est considéré comme le premier raid de l’histoire de l’aviation militaire moderne sur une population civile sans défense.

L’événement a pris rapidement une ampleur internationale grâce au témoignage du journaliste britannique C.L. Steer, correspondant à l’époque du Times. Il estimait alors qu’entre 800 et 3000 des 5000 habitants de Guernica avaient péri suite à l’attaque. A l’époque Franco ne reconnaît pas la responsabilité allemande dans le drame. Il affirme que la Luftwaffe n’aurait pas pu voler le 26 avril pour des raisons climatiques.

Franco ou la réussite d’un homme ordinaire, par André BACHOUD, Ed. Fayard, p. 158.
- « Cet épisode marqua l’opinion mondiale de manière traumatique par le nombre de victimes du bombardement, mais aussi parce qu’il démontre l’écrasante supériorité technique de l’aviation allemande. Les démocraties découvrent alors qu’elles n’ont pas les moyens d’affronter victorieusement l’Allemagne. »

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Franco
Ed. Perrin

Franco, par Bartolomé BENNASSAR, Ed. Perrin, p.112.
- « Le 26 avril, eut lieu le terrible bombardement de la ville emblématique des Basques, Guernica, d’autant plus meurtrier que c’était le jour de marché : 1645 morts selon le gouvernement basque. Il semble difficile que cette action de la légion Condor n’ait pas reçu l’aval de Franco. »

La destruction de Guernica, journalisme, diplomatie, propagande et histoire, par Herbert R. SOUTHWORTH, Ed. Ruedo Ibérico.
- Le drame de Guernica dépasse l’Espagne. Au niveau mondial, c’est la révélation d’un péril. Guernica déclenche une prise de conscience internationale aux prémices de la seconde guerre mondiale. L’auteur s’intéresse ici plus particulièrement au rôle joué par l’information, par la propagande véhiculée autour d’un évènement dramatique, à la veille d’une guerre mondiale qui sera tout aussi meurtrière.

[actu][*D’autres villes sous les bombes*][actu]

En temps de guerre, les civils sont en première ligne dès lors que le conflit est aérien. Durant la seconde guerre de nombreuses villes ont eu à souffrir de bombardements, avec pour certaines un acharnement qui ne laissa pas beaucoup de chance aux survivants.

Les villes pour cible : débats et silences autour des bombardements aériens de la seconde guerre mondiale par Charles S. MAIER, in Revue internationale de la Croix-Rouge
- « Cet article nous reporte aux premiers débats qui ont eu lieu sur la moralité des bombardements des villes avant et pendant la Seconde Guerre mondiale. Il tente d’analyser à la fois l’argumentaire moral et son contexte historique, des années 1940 à nos jours. La doctrine des « dommages collatéraux », qui admettait que l’attaque des usines ennemies était acceptable même si elle coûtait la vie à des civils et détruisait leurs maisons, a été vite étendue au-delà de son sens originel. »

en Allemagne
L’incendie : l’Allemagne sous les bombes 1940-1945, par Jörg FRIEDRICH, Ed. de Fallois
- Pendant toute la durée du conflit, les Alliés ont entretenu une stratégie de terreur vis-à-vis des villes allemandes. Plus de 1 000 villes et villages sont écrasés. Les victimes sont alors des civils. Cet ouvrage évoque les conditions de vie des allemands sous les attaques aériennes, l’évolution et le perfectionnement des bombes, ainsi que la perte d’un héritage culturel inestimable.

en France

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Le sacrifice des Normands
Ed. Perrin

Le sacrifice des Normands : l’été 1944, par Christophe BEAUDUFE, Ed. Perrin
- Le récit de la Normandie transformée en énorme champ de bataille en juin 1944, la face cachée du débarquement qui permit la défaite du III ° Reich et la libération de la France. 20 000 civiles tués en quatre-vingts jours. Des villes anéanties : Caen, Saint-Lô, Le Havre, Lisieux, Coutances, Valogne, Mortain, Falaise, Villers-Bocage, Isigny et bien d’autres.


au Japon

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Hiroshima Nagasaki
Ed. Hirle

Hiroshima – Nagasaki : août 1945 la guerre du pacifique, par Roland OBERLE, Sandrine WOELFFEL et Noriyuki AIDI, Ed. Hirle
- Cet ouvrage retrace les origines de la bombe atomique de sa fabrication à l’explosion de deux de ces bombes en août 1945 à Nagasaki et à Hiroshima. Le monde entier prend alors connaissance de l’existence de cette nouvelle arme extrêmement dévastatrice.

Hiroshima, par John HERSEY, Ed. Robert Laffont.
- Journaliste américain John HERSEY s’est rendu à deux reprises en 1946 puis en 1985 à la rencontre de survivants de la ville d’Hiroshima. Son récit, basé sur ces témoignages recueillis, retrace les instant qui précédèrent et suivirent l’explosion de la bombe H, évoquant aussi sa dimension politique et philosophique.

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