Exclusions, pauvretés, précarités…
Publié le 30/01/2007 à 16:16 - 10 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux
- Petite fille et moutons
- In : Fonds Marcelle vallet, 1950-1970 – album Villeurbanne, 1957-1961, bidonville Le Chaâba, cliché 553-17 (1er janvier 1960). Cote : P 0701.
collection Bibliothèque municipale de Lyon
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La précarité, Patrick CINGOLANI, Presse Universitaire de France.
Une introduction claire dans la collection Que-sais-je qui pose les enjeux d’une notion complexe. Cet ouvrage rend compte de la diversité des sens et des situations que recouvre la précarité.
Précarité et insécurité sociale, Cyprien AVENEL, Florence THIBAULT, Problèmes politiques et sociaux, n°921, fev. 2006.
Un dossier incontournable pour cerner les frontières de ce champ d’études, définir des outils de mesures, catégoriser et cartographier (Chapitre 1). On peut aussi appréhender les différentes lectures du phénomène à travers des articles de spécialistes de la question (R. Castel, L. Boltanski, S.Paugam, P. Bourdieu, F. Dubet, L. Chauvel…). Enfin, une dernière partie fait l’état des lieux des mesures existantes et propositions à retenir pour réduire « l’insécurité sociale » : Loi de lutte contre les exclusions, Loi de cohésion sociale, Droit au logement opposable, minima sociaux et trappes d’inactivité, législation du travail, droits à la protection sociale, flexicurité…
Une lecture indispensable pour une vision synthétique et intelligente du problème.
La société précaire, Sciences Humaines, n°168, fev. 2006.
Une approche moins universitaire pour un regard tout aussi éclairant, plus axé sur les travailleurs pauvres : les figures de la précarité, les victimes du travail intérimaire, les 3 formes de la pauvreté en Europe (intégrée, marginale et disqualifiante), précarité et protection sociale (R. Castel), les dimensions psychiques de la précarité …
1Des constats
« Des personnes vivent dans des situations de pauvreté si leurs revenu et leurs ressources (matérielles, culturelles et sociales) sont à ce point insuffisantes qu’elles les empêchent d’avoir des conditions de vie considérées comme acceptables dans le pays membres où ils vivent » Cette définition donnée par le Conseil européen en 1984, souligne le caractère relatif de la pauvreté par rapport au pays de référence. Elle met aussi en évidence la corrélation entre pauvreté et exclusion. Elle invite enfin à ne pas limiter la pauvreté à la seule faiblesse des revenus monétaires mais à appréhender toutes les dimensions de « ressources » .
Le rapport de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale, Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale en France, La Documentation française.
Un ouvrage essentiel pour aborder la pauvreté et l’exclusion en 2006 et qui rend compte des évolutions sur le long terme. Le premier volume constitue une synthèse de l’ensemble des études présentées dans le 2ème volume intitulé « Travaux ». L’aggravation de la pauvreté, la nécessité de définir de nouveaux indicateurs, les relations complexes entre emploi et pauvreté, les contraintes pour s’alimenter, se loger et se soigner, les dimensions territoriales de la pauvreté sont les grands axes présentés en macro ou en micro dans les 2 volumes.
Les enfants pauvres en France, Conseil de l’emploi, des revenus et de la cohésion sociale, La Documentation française.
En 2004, un million d’enfants (de moins de 18 ans) appartiennent à des familles pauvres selon les définitions de la statistique publique française et 2 millions si l’on reprend les conventions européennes. La pauvreté touche proportionnellement plus les enfants que les adultes et c’est leur avenir et donc, celui de la société qui risque ainsi d’être compromis, par le biais de l’échec scolaire en particulier. Ce rapport tente de répondre à 2 questions : Que savons-nous des situations d’enfance pauvre dans la société française contemporaine et de leurs conséquences sur le devenir de enfants ? Quelles orientations donner aux politiques publiques ?
La pauvreté en héritage : 2 millions d’enfants pauvres en France, Martin HIRSCH, Sylvaine VILLENEUVE, Robert Laffont.
Après le constat et les propositions du précédent rapport de 2004, 2 ans se sont écoulés … Qu’en est-il des propositions faites, qu’avancent les candidats à la présidentielle pour endiguer le phénomène de paupérisation des enfants ? D’autres pistes sont données dans cet ouvrage, élaborées par des syndicalistes, des élus, des chercheurs et présentées par Martin Hirsch, président d’Emmaüs France et Sylvaine Villeneuve, rapporteuse de la commission « Familles, vulnérabilité, pauvreté ».
Des définitions et des données statistiques en ligne :
La Mission Régionale d’Information sur l’Exclusion
L’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale
Eurostat
Le centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie CREDOC-
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Des mesures
Agir : le guide des actions bénévoles contre la précarité, Rémy MICHEL, Pré-aux-clercs.
Après une définition des différentes formes de l’exclusion, un panorama de la vie associative, ce guide présente le vade-mecum du bénévole (les raisons de l’engagement, le statut du bénévole, les formes de l’action) et établit une fiche par association (contact, objectifs, activités, participer).
Repenser la solidarité, sous la dir. de Serge PAUGAM, Presses Universitaires de France.
Qu’est-ce que la solidarité en ce début de XXIe siècle , comment l’évaluer, en tant que contrat social, à l’aune des défis auxquels les sociétés modernes sont confrontées. Les cinquante contributeurs de ce volume, représentants de plusieurs disciplines, exprimant des sensibilités différentes, ont cherché à clarifier le débat et à dissiper les fréquentes confusions entourant les questions de solidarité. Tous les grands thèmes de la question sociale y sont abordés on retiendra particulièrement les chapitres suivants : Solidarité et justice sociale et Quel modèle pour l’Etat providence. Une lecture pour repenser l’éthique de la solidarité face à la menace du repli individualiste et du démantèlement de l’Etat social. La nécessité de réduire les inégalités au nom du principe de justice sociale, sans renoncer à l’efficacité économique, constitue la ligne directrice de cet ouvrage.
3 Pour revenir sur l’Abbé Pierre, l’homme et son oeuvre :
Ce jeudi 1er février voit la publication du rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre dans lequel apparaissent notamment le constat de la perte de vitesse de la solidarité en France et les propositions de la Fondation dans le cadre de la discussion du projet de loi de droit au logement opposable.
Bien que l’abbé Pierre ait toujours occupé une place à part dans l’Eglise Catholique, bien que celle-ci ait parfois « supporté » les prises de position de cet « électron libre », il n’est peut-être pas superflu de se référer, pour comprendre ses engagements ‘à la Doctrine Sociale de l’Eglise, qui allie « des principes toujours valables » à des « jugements contingents », ce qui lui permet de demeurer ouverte aux questions nouvelles qui ne cessent de se présenter.
La doctrine sociale de l’Eglise,Jean-Luc CHABOT, Presses Universitaires de France.
L’évangile social : guide pour une lecture des encycliques sociales, Henri MADELIN, François BOEDEC, Bayard.
L’Abbé Pierre : une icône ? Selon l’expression d’ Henrik Lindell (Témoignage Chrétien du 25 Janvier 2007) une incarnation du « chrétien – à peu près – idéal » ?
Une terre et des hommes : Méditations, Abbé Pierre, Les Ed. du Centurion.
Quelques textes des éditoriaux écrits par l’Abbé Pierre pendant quarante ans pour la revue « Faim et soif, la voix des hommes sans voix », fondée par lui en 1954, au moment de l’ « insurrection de la bonté ».
L’abbé Pierre déclenche l’insurrection de la bonté / Eric Pincas, Revue Historia, No 687, mars 2004
Pour écouter l’appel de 1954
La série de 4 CD L’abbé Pierre infiniment
Quelques documents de l’INA sur l’Abbé Pierre : son engagement auprès des sans-logis, l’affaire Garaudy…
Voir :
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