Humour musical

Bach pour rire

- temps de lecture approximatif de 3 minutes 3 min - Modifié le 19/02/2024 par Civodul

On imagine volontiers un Bach austère, pétri de rigueur luthérienne. Peut-être, mais nous dit un de ses meilleurs biographes, Gilles Cantagrel, "on le devine bon coup de fourchette et ardent buveur" ... Le Cantor, quoique hanté par l'idée de la mort, fut donc également un bon vivant. Parmi ses admirateurs on trouve d'ailleurs quelques plaisantins assez réjouissants.

Homme de grande foi et de fort tempérament, Bach crût et se multiplia, comptez donc : vingt enfants (de deux femmes, mais tout de même). Pour faire bonne mesure, le musicien-compositeur-humoriste Peter Schickele lui en imagine un vingt-et-unième. Rejeton caché car peu présentable : « poivrot mégalomane, stupide et sans le sou », mais très prolifique musicalement, comme papa. Il le prénomme PDQ, car “pretty damn quick”, qu’on pourrait traduire en arabe par « fissa ». Et Bach, car Schickele en musicien accompli (diplômé de la prestigieuse Juilliard School en composition) voue au Cantor une admiration sans bornes.

 Maître incontesté dans le registre du pot-pourri pastiche, mêlant formes classiques détournées et registres populaires recyclés, Schickele est imbattable. Ses ultima récitals sont juste désopilants. Il maestro se produit volontiers en public où son humour pince-sans-rire fait fureur.  Il va sans dire que pour ses prestations il s’entoure d’excellents exécutants, qui eux aussi suprêmement et phlegmatiquement comiques, portent haut le projet musical parodique.

Salade de saison

Reprenant l’éthique et les tics de l’oratorio classique (épisodes instrumentaux, récitatifs, airs et choeurs) PDQ propose ses propres assaisonnements : “the seasonings”, qui virent à la recette de cuisine très sérieusement loufoque. La version ci-dessous ne propose malheureusement pas de sous-titres et immanquablement une partie des effets liés à la langue anglaise s’évapore [bide thy thyme(time) – sheperd’s pies] …Mais l’effet irrésistiblement comique transcende la barrière de la langue. Guetter, pour le plaisir, entre beaucoup d’autres, à 15mn23 la savoureuse cadence foireuse du choeur éploré. Trop drôle.

Un quizz musical

Schickele (qui ne peut ici signer PDQ, ce qui serait anachronique) a malicieusement glissé-collé dans la partition de la petite musique de nuit une foule de citations. Saurez-vous débusquer les intrus-invités ?

Réponses ici – Archi difficile, souvent à peine quelques notes et une quantité de références. Si vous avez tout juste, c’est que vous êtes vraiment très très fort(e)s, Eve Ruggieri aurait certainement quelque chose à vous proposer.

Une petite cantate

Peter encore (un autre) et Bach toujours. L’inénarrable Peter Ustinov nous livre une petite cantate, dans laquelle il interprète tour à tour le ténor évangéliste, la basse profonde en duo avec la soprano, conversant avec le hautbois (et/ou basson ?) nasillardement baroques …

 

Une leçon de contrepoint

Avec Alexandre Astier dans le rôle du cantor. Drôle, mais pas que.

 

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