logo-article

Tohu Wa Bohu

Lord Buffalo

« Tohu wa bohu », une expression en hébreu tirée de la Génèse qui évoque une Terre sans forme et vide avant la création de la lumière donne son titre au deuxième album du quatuor texan Lord Buffalo

Originaire de Austin, la bulle progressiste de l’état du Texas, Lord Buffalo décrit sa musique comme du mud-folk soit du folk boueux. Si le côté poisseux évoqué par ce terme colle à l’americana gothique et pétrie de mysticisme de Tohu Wa Bohu , les compositions sont malgré tout traversées d’ambiances éthérées et vaporeuses que le groupe revendique en citant parmi ses influences Angelo Badalamenti (Twin Peaks).

Musique de grands espaces, l’album semble narrer un road trip entre obscurité, brouillard et éclaircies qui percent un ciel menaçant. Que ce soit par le chant, habité, ou par cet univers dans lequel le silence a autant sa place que le chaos tellurique, Lord Buffalo nous évoque Nick Cave, Mark Lanegan, David Eugene Edwards (16 Horsepower, WovenHand) ou les plus méconnus Black Heart Procession.

Le talent du groupe réside dans cette façon d’alterner des morceaux plutôt classiques et immédiats (“Halle Berry”, “Dog Head”, “Heart of the snake”) et des titres plus mouvants, sinueux, soigneusement produits et arrangés (guitares lourdes –bluesy, psychédéliques,…-, percussions puissantes, cordes volontiers dissonantes, piano martelé, mélodies subtiles…) qui prennent le temps de se déployer sans jamais tomber dans le piège d’un post-rock stéréotypé et vain (“Tohu Wa Bohu”, “Kenosis”)

Ainsi du titre d‘ouverture, “Raziel”, référence à l’archange en charge des secrets des Dieux, titre introduit par des violons bourdonnants et lancinants qui progresse jusqu’à un final chaotique ou du conclusif “Llano Estacado No 2“, composition angoissante qui se clôt sur une dernière note apaisée.

Voir dans le catalogue de la BML

Tags

Partager

Poster un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *