Symphonies 3, 5 & 11
Hans Eklund
lu, vu, entendu par GLITCH - le 11/03/2021
Une fois encore, le label CPO débusque un compositeur dont on ne savait rien. Hans Eklund n'est pour l'instant sur Wikipedia que le nom d'un footballeur. C'est ce disque superbe qui nous apprend que c'est aussi celui d'un compositeur suédois (1927-1999) dont nous avons semble-t-il beaucoup à découvrir.
Sombre et nerveuse, la musique de Hans Eklund porte la marque d’un pessimisme avoué. Mélange d’austérité et d’agressivité, ces 3 symphonies (sur 13) ne délaissent pas pour autant la veine descriptive, l’introspection passagère ou l’ironie.
L’ensemble ne s’écarte pas de la musique tonale. Ce sont plutôt les charmes crépusculaires du post-romantisme que le musicien plonge dans le tourment moderne. Sous le tissu harmonique riche et serré (et flatteusement enregistré) la tension, la densité, ne se relâchent jamais.
Pas de pastoralisme dans la Sinfonia rustica. Mais la furia grinçante de certains mouvements qui évoque immédiatement Chostakovitch.
Inspirée par la guerre, la 5è utilise largement les percussions, les cuivres et les rythmes de marche, pour un climat d’angoisse explosif.
La 11è n’indique pas d’apaisement du compositeur à plus de 70 ans, plutôt un désespoir bouillonnant mais sans bavures, agité avec engagement et précision par un orchestre intraitable.
Une oeuvre exigeante, d’un charme noir et cruel, à rapprocher du géant suédois de la musique symphonique moderne, Allan Pettersson, ou du vieux cousin danois Carl Nielsen.. Une découverte et une première, qui on l’espère en appellera d’autres.
Voir dans le catalogue de la BML
Poster un commentaire