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Saint Omer

Alice Diop

Du réel à la fiction… Témoigner…

Connue et reconnue pour son travail documentaire*, Alice Diop s’inspire dans Saint Omer, son premier long métrage de fiction, d’un fait divers tragique.

Fabienne Kabou, lors de l’ouverture de son procès devant la cour d’assises du Pas-de-Calais, à Saint-Omer, le 20 juin 2016. (Elisabeth De Pourquery / France TV Info)

En 2013, Fabienne Kabou, Sénégalaise installée en région parisienne, abandonne sa fille de 15 mois à la marée montante sur la plage de Berck-sur-Mer. L’enfant, Adélaïde, sera retrouvée noyée le lendemain matin. Alors qu’elle admet rapidement son crime, Fabienne Kabou affirmera lors du procès qu’elle ne voulait pas tuer son enfant. Ensorcellée.

Dans cette fiction, écrite avec la complicité de la romancière Marie Ndiaye, Fabienne Kabou prend le nom de Laurence Coly, et la petite Adélaïde devient Lily. Et puis il y a ce personnage inventé, Rama, autrice et professeure d’université venue suivre le procès pour son nouveau livre.

Ce n’est pas le crime qui est interrogé ici mais la figure de la mère, la maternité, à travers les abîmes d’un infanticide. Place alors à l’introspection. Sommes-nous toutes des monstres ? Des monstres terriblement humains ?

Avec une écriture au cordeau et une mise en scène théâtrale, au plus près des personnages, de leurs émotions contenues, de leurs débordements furtifs, ce film nous glisse dans la stupeur et la compassion. Porté par un jeu d’actrices toujours juste, sans recherche d’effets, il n’en mérite pas moins le détour.

A mentionner également la présence dans ce film de Thomas De Pourquery, acteur occasionnel mais surtout jazzman cosmique de grand talent.

* à voir sur notre médiathèque numérique avec votre numéro d’abonné.e

Voir dans le catalogue de la BML

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