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Postcards from the edge

Guy Blakeslee

« Postcards from the edge », entre écriture intemporelle et expérimentation.

Guy Blakeslee a été découvert en 2017 avec son précédent album, sorti sous le nom d’Entrance, sans que l’on sache s’il s’agissait alors d’un groupe ou d’un projet solo.

Pourtant, l’américain agite les scènes de son pays depuis 1996, d’abord avec son groupe hardcore Behind Closed Doors, puis successivement au sein de The Day Of Man As Man puis The Convocation Of et enfin The Entrance Band ou Entrance, entre Baltimore, Chicago et Los Angeles, naviguant entre emo, rock psychédélique, blues rock et pop folk.

Son dernier album  prolonge la démarche de « Book of changes » mais en l’amenant plus loin, échafaudant une cathédrale sonore assez étourdissante.

Guy Blakeslee a écrit et composé les chansons de « Postcards form the edge » lors de longs séjours à Paris, Londres et Bruxelles. De retour à Los Angeles, il s’enferme chez lui, travaillant de façon obsessionnelle à la mise en son de ses compositions, accumulant les couches d’instruments sans véritablement réussir à aboutir à un résultat cohérent qui le satisfasse.

C’est en rencontrant le producteur Enrique Tena Padilla (Thee Oh Sees, Wand,…) et en allant enregistrer à La Nouvelle-Orléans que Guy Blakeslee trouva le cadre nécessaire à la concrétisation de ses idées. S’imprégnant de l’ambiance de la ville, intégrant d’ailleurs les bruits environnants dans sa musique, Guy Blakeslee est encouragé par son producteur à lâcher prise, à se libérer des carcans, à investir l’inconnu, à embrasser les possibilités du hasard et du chaos, à l’image des paroles du titre inaugural « Sometimes » :

« Sometimes : 
What’s the point in going where you know what you will find. So I try my best to lose my way… sometimes »

Parfois : 
À quoi ça sert d’aller là où tu sais ce que tu trouveras. Alors je fais de mon mieux pour me perdre… parfois »)

Les 7 chansons de l’album cheminent progressivement et foisonnent d’idées, d’orchestrations et d’arrangements sophistiqués et convoquent une multitude d’instruments tels que l’autoharpe, une trompette, une batterie de claviers (piano, moog, mellotron, orgue,…), un xylophone, de l’électronique (boîte à rythmes, loops, samples), enrichis de chants d’oiseaux, de field recordings (pluie, conversation, train, rires, écho d’un brass band…), de chœurs assurés notamment par Lael Neale (que Guy Blakeslee accompagne en retour sur son album  “Acquainted With Night”).

Les paysages sonores, kaléidoscope folk, pop, psychédélique, sont à la fois luxuriants et chaotiques, solennels et mélancoliques.

Mais ce qui emporte (ou au contraire rebute), c’est la voix de Guy Blakeslee, son chant au lyrisme trémulant qui suit la progression des compositions : d’abord déchirante, lumineuse sur une orchestration dépouillée de piano ou de guitare acoustique sa voix devient ample, puissante, expressionniste, au bord (edge) de l’emphase quand les mélodies se font plus complexes et enlevées.

Que l’on aime ou que l’on déteste, il reste que « Postcards from the edge » est une œuvre habitée, une aventure ébouriffante, qui ne peut laisser indifférent.e

Voir dans le catalogue de la BML

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