Natursymphonie
Siegmund von Hausegger
lu, vu, entendu par GLITCH - le 27/11/2019
Le label CPO s’impose depuis plus de 30 ans comme graveur de chef-d’œuvres méconnus et de compositeurs négligés. Il poursuit avec la Natursymphonie son inlassable entreprise d’élargissement du répertoire, moderne et germanique en particulier.
Natursymphonie (1911) est un massif d’orchestre, à la fois « kolossal » et délié. Par sa durée, son effectif (grand orchestre avec orgue et chœur) et son ambition poétique, elle peut se comparer à d’autres monuments du post-romantisme comme les symphonies de Mahler ou les Gurre-Lieder de Schoenberg. Si la parenté musicale avec Mahler semble d’ailleurs évidente, Wagner et Strauss ne sont pas loin non plus.
La musique s’ouvre sur un frisson d’éveil, où la nature peu à peu se déploie dans un mouvement ample et panoramique, entre pastorale aérienne et bruissements telluriques.
Puis sous le chant des bois s’insinue un grondement, un balancement qui fait halte dans des clairières lumineuses de soli, reprend et s’amplifie au rythme d’une marche inexorable. Apothéose qui finit par s’apaiser dans un profond murmure d’orgue et de contrebasses.
Le dernier mouvement, chanté sur un poème de Goethe, s’empoigne carrément avec le divin. Mais les nuances de la partition, la maîtrise des interprètes et la qualité sonore de l’enregistrement préservent la clarté des lignes et donnent tout son relief à la puissance panthéiste de l’œuvre.
Amateur.es de sensations fortes, âmes grandioses et incurables romantiques… wilkommen !
.2 Langsam und gedehnt / WDR Sinfonieorchester Köln – A. Rasilainen
Voir dans le catalogue de la BML
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