Musica per nove – Suite im alten Stil

Gunar de Frumerie

lu, vu, entendu par Civodul - le 15/12/2023

Elève de Cortot, le pianiste et compositeur suédois Gunnar de Frumerie navigua au début du XXème à contre courant des évolutions contemporaines, traçant un sillon néo-classique ou néo-romantique qui ne manque pas de charme.

Né dans une famille musicienne Gunnar de Frumerie (1908-1987) se lance très tôt dans la composition, remportant un prix à l’âge de 19 ans. Pianiste chevronné il enseigne à l’Académie de musique de Stockholm. Durant les années 1930 une tendance à retourner vers des sources d’inspiration baroque et classique se répand parmi les compositeurs suédois, ou d’ailleurs. Ainsi, sans être passéiste, Frumerie estime qu’une dose d’archaïsme est “un contrepoids indispensable à toutes ces compositions émotionnelles, dominantes depuis Chopin et Wagner”. La musique de Frumerie, riche en mélodie, semble couler de source mais il est tout sauf un fainéant doué et confesse “travailler comme un esclave, jour et nuit”.

Le nonette, qui est un ouvrage de commande, est dédié à la soeur du compositeur, décédée tragiquement. L’oeuvre est d’une fraicheur délicieuse et parcourue de réminiscences brahmsiennes. Les instruments, traités sans hiérarchie, y conversent librement :

Annonçant la couleur, la “Suite im alten Stil” reprend le cadre de la suite des danses à l’ancienne.

La sarabande au caractère grave étire un leitmotiv douloureux aux cordes :

Tandis que les vents entrent dans la danse pour une gavotte tonique et entrainante, interrompue en son milieu par une musette plus paisible :

Cet album, qui met à l’honneur un compositeur méconnu, comprend également un charmant concerto pour clarinette. La phalange issue du Münchner Rundfunkorchester est rejointe par Thorsten Johanns à la clarinette et Oliver Triendl au piano, sous la direction d’Ivan Repušić.