Piano trio – Violin sonata – Nonet

Mathilde Kralik von Meyrswalden

lu, vu, entendu par Civodul - le 26/03/2025

Le label indépendant allemand Hänssler nous offre le premier enregistrement d'une musicienne méconnue, Mathilde Kralik (1857-1944), pianiste et compositrice autrichienne élève de Brückner. Ce programme de musique de chambre tour à tour délicat et vigoureux est tout-à-fait enthousiasmant.

Née dans une famille aisée et qui sait reconnaître ses dons musicaux précoces, Mathilde Kralik a la chance de pouvoir s’adonner à la musique dans d’excellentes conditions. Elle met en musique dans des poèmes lyriques et hymnes les textes de son frère. De caractère énergique et indépendant elle ne se mariera jamais et aura même l’audace – discrètement anachronique – de cohabiter ouvertement avec sa compagne [nous apprend l’intéressante notice biographique qui accompagne le cd.]. Bref une femme de caractère. Elle estampille d’ailleurs ses morceaux de caractère avec précision sans passer par l’italien de convention.

Son art de la composition est de toute évidence superbement maitrisé ; les spécialistes pointeront précisément les influences diverses (Brahms et Schubert peut-être, Beethoven très certainement …) De belles références, romantiques à souhait.

Le trio avec piano offre un magnifique mouvement lent “langsam, mit Ernst” = lent, avec sérieux). Attention, le sérieux n’est pas la tristesse, cela s’entend :

“Sehr schnell” = très vite. Effectivement ! Le véloce violon de Korbinian Altenberger rivalise de virtuosité avec les doigts de magicien de l’infatigable Oliver Triendl, merveilleux pianiste et grand dénicheur de pépites musicales. Voici le mouvement final de la sonate pour violon en ré mineur :

Du nonette nous avons extrait la sarabande, plaisir toujours renouvelé de la noble forme à l’ancienne. Elle se joue “langsam, mit Weihe” = lentement avec solennité :