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Motets

Vicente Lusitano

Théoricien et compositeur, Vicente Lusitano (vers 1520 - après 1561) est une figure atypique de la Renaissance, à l'oeuvre contrastée.

Né au Portugal, il devient prêtre et enseigne en Italie. Il présente la particularité d’être – autant que les musicologues sachent – le premier compositeur de couleur à voir ses compositions publiées, à une époque où les emplois rémunérés sont le privilège exclusif du clergé blanc. Dans ses motets Lusitano met en musique les mêmes textes que Josquin des Prez et ne dissimule pas son admiration pour son fameux prédécesseur, dont il cite avec ferveur de nombreuses séquences.

De ce bel enregistrement du Marian Consort (direction Rory McCleery) nous avons sélectionné deux extraits très contrastés pour illustrer la large palette expressive de Lusitano.

  • Dans le motet “Regina caeli” Lusitano se délecte de longues phrases en imitation, l’atmosphère générale est claire, lumineuse et – harmonie céleste oblige – exempte de ruptures harmoniques et volontiers consonante :
  • La tonalité est tout autre dans le motet “Heu me Domine”. Le texte, qui est une supplication affligée, appelle des dissonances douloureuses et Lusitano n’est pas avare de frottements et grincements divers où l’oreille se débat, quêtant en vain des repères rassurants. L’impression de malaise harmonique (qui n’est pas sans rappeler les chromatismes assassins de Gesualdo ou certaines harmonies contrariées de Claude Lejeune) est palpable et l’effet particulièrement expressif :
Voir dans le catalogue de la BML

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