Mater earth
Prune Nourry
lu, vu, entendu par Pam - le 19/08/2023
Matière nourricière.
De la genèse, en 2010, à l’oeuvre installée récemment au château La Coste, ce livre nous emmène dans tout le processus de cette monumentale naissance.
A l’origine, “l’artiste propose à une femme enceinte de huit mois de poser dans son atelier, dans une piscine gonflable remplie de lait. Le liquide crée un horizon dont ne dépassent que certaines parties du corps : le ventre, la poitrine, les jambes, le coude et la moitié du visage. Prune Nourry photographie son modèle, puis s’en inspire pour réaliser une sculpture en argile à taille humaine, moulée, puis tirée en béton. Tout de suite, l’envie de produire cette œuvre à grande échelle afin de rendre la sculpture immersive s’impose à l’artiste, mais il faudra attendre plusieurs années et la proposition de Château La Coste pour qu’elle devienne architecture. Le choix du site est important, l’installation est visible depuis plusieurs points et de plusieurs manières : vue d’en haut et de l’intérieur. Les rondeurs de l’œuvre font écho aux formes des montagnes qui se profilent à l’arrière du site.” (Prune Nourry)
Fascinée par le mystère du corps de la femme et les mythes de la création, nourrie de son expérience intime (elle a été atteinte d’un cancer du sein, qui a notamment inspiré l’oeuvre Amazone érogène), Prune Nourry fait émerger une Mater Earth, une Terre Mère, une Terre Matière qui nous accueille en son ventre en gestation dont le nombril est l’unique source de lumière (une source en verre qui, comme l’acoustique, a été travaillé de manière à donner la sensation d’être plongé.es dans le liquide amniotique).
Dans un souci environnemental et une volonté d’utiliser des matériaux naturels, les fondations “sont en pierre et mortier de chaux, la construction est en briques cuites et briques d’argile, soit 18 000 briques d’adobe (terre crue) fabriquées à la main au Château La Coste avec l’aide d’un cheval de trait, tandis que les mamelons et les yeux sont coulés en béton de terre; les enduits de finition sont à la chaux et à l’argile”.
Ecce Mulier !
Voir dans le catalogue de la BML
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