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L’étoile filante

Dominique Abel et Fiona Gordon

Bijou noir en couleurs profondes

Cela faisait bien 30 ans que le duo de doux poètes voulait faire un polar, le voilà. Et quel polar ! Tout sauf classique, attendu, convenu.

En lieu et place, une merveille à l’esthétique ciselée, à l’absurde réjouissant, au burlesque enchanteur qui nous renvoie à notre innocence d’enfants ébahis par un univers infini de fantaisie teinté de tendre comique.

Ancien auteur d’attentat anticapitaliste en cavale brandissant une pancarte protectrice “Le futur c’est moi”, course poursuite qui devient une danse collective (à noter la présence de la chorégraphe et danseuse Kaori Ito qui joue la compagne de l’ancien auteur), fuite nocturne rêvée qui emporte la compagne de lit, crise cardiaque au trot, personnel soignant qui manifeste sa détresse en brasse coulée à même le bitume, sosies et syndromes de Stockholm et Lima qui s’ensuivent, géant attendri par sa cible, bras bionique qui déraille, bière qui déborde et whisky qui fait tomber à la renverse, machine à écrire de détective privéE et téléphones à touches, papier toilette-mouchoir partagé en-dessous d’une paroi qui sépare Dom et Fiona ignorants l’un.e de l’autre et simultanément ému.e.s à l’écoute d’une chanson qui les lie …

Ce n’est qu’un petit échantillon de toute la myriade de surprises visuelles et sonores (magnifique musique composée par Birds on a Wire) qui n’ont cessé de me surprendre de joie.

Dominique Abel et Fiona Gordon, je ne vous aime pas, je vous aime.

Voir dans le catalogue de la BML

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