Les naufragés de la Méduse
Dessin et couleurs Jean-Sébastien Bordas ; scénario Jean-Christophe Deveney
lu, vu, entendu par Clémence - le 09/12/2020
Tout le monde connait le tableau aux dimensions imposantes « Le radeau de La Méduse », de Géricault, l’un des plus célèbres du musée du Louvre. Grâce à ce roman graphique, on en apprend beaucoup sur l’origine de cette œuvre.
Géricault s’inspira du récit de deux rescapés pour composer son tableau.
En 1816, nous sommes sous la Restauration, la rivalité entre le parti des Bourbons et celui des Bonapartistes est à son comble, sur fond de déploiement de l’empire colonial français. Le 17 juin, la frégate la Méduse quitte l’île d’Aix pour le Sénégal. Son commandant, Hugues Duroy de Chaumareys, un ancien émigré qui n’avait pas navigué depuis 25 ans, multiplie des erreurs de navigation et finit, le 2 juillet, par échouer son navire sur un banc de sable au large de la Mauritanie.
Impossible de le désensabler. On construit en hâte un radeau de 20 m par 12. Tandis que les notables s’installent dans les canots, le gros de la troupe et le bas-peuple s’entassent à 147 sur « la machine » remorquée par les autres embarcations. Comme le radeau est trop lourd, Chaumareys donne l’ordre de couper les amarres et cette immense « machine » dérivera treize jours durant sans eau, sans vivres. Mutineries, accès de folie, massacres organisés, noyades et scènes de cannibalisme se succèdent dans l’horreur, marquant très fortement l’opinion publique de l’époque. Le radeau est retrouvé miraculeusement avec à son bord seulement 17 survivants.
Durant plus de quatre années, les deux auteurs se sont consciencieu-sement et abondamment documentés. Outre le versant historique, ils nous livrent une réflexion sur l’artiste, obsédé par son art, prêt à sacrifier sa vie personnelle et sa santé mentale.
L’album, peint à l’aquarelle, est esthétiquement très beau, alternance de teintes très claires, peu contrastées, et de moments plus sombres.
Pour découvrir d’autres dessins : https://www.jsbordas.com
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