logo-article

Le coût de la vie

Deborah Levy

Un récit autobiographique incisif et touchant distingué par le prix Femina étranger 2020.

Deborah Levy a cinquante ans lorsqu’elle décide de divorcer et renonce ainsi à l’existence confortable qu’elle menait jusqu’ici ; du foyer familial (une spacieuse maison de banlieue au style victorien), elle déménage avec ses deux filles dans un petit appartement quasi insalubre sur les collines de Londres, et se voit contrainte d’apprendre les bases de la plomberie pour réparer d’elle-même les fuites et les défauts d’innombrables tuyaux.

Lorsque l’on décide de vivre seule, dit-elle, il faut trouver la force de tout porter seule aussi, puiser dans ses ressources pour tenir : qu’il s’agisse de cartons à porter, de factures à payer ou de peines à panser.  La liberté, en d’autres termes, a un coût. 

Mais si le récit de Deborah Levy peut sembler trop biaisé de prime abord -une femme d’âge mûr s’émancipe face aux attentes de notre société patriarcale-, il n’en est rien en réalité : l’auteure ne règle pas ses comptes ici, ni ne s’apitoie sur son sort.

Choisir de vivre sa vie devrait être une chose naturelle, mais la réalité est plus complexe ; et c’est de cela dont nous parle Levy, de manière franche, incisive, le tout ponctué de petites scénettes issues de son quotidien et de nombreuses références littéraires dont on se délecte avec plaisir tout au long du roman.

Bien sûr, il y est question de la domination masculine et comment l’inégalité homme-femme se glisse même au creux d’infimes questions de sémantique ; mais c’est aussi un livre sur la reconstruction, et comment réapprendre à vivre après une séparation, se redécouvrir lentement. L’évocation de la mort de sa mère, qui surgit quelques temps après sa rupture, est également central dans le récit, et offre un témoignage tout en délicatesse sur la fin de vie et le deuil qui lui fait suite pour ceux qui restent.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres, lisez Le coût de la vie, qui fait partie des livres auxquels on repense intensément bien après en avoir fini la dernière page. 

 

 

 

Voir dans le catalogue de la BML

Partager

Poster un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *