Le Cirque de Consolation
Léonie Pernet
lu, vu, entendu par Juliette A - le 17/12/2021
Sombre, dansant, parfois étrange, Le Cirque de Consolation est une ode poétique et synthétique.
Une grande nostalgie s’exprime dans cet album, la nostalgie des romantiques, qui aiment danser la larme à l’œil, partagés entre le regret d’un passé heureux, et la promesse d’un futur meilleur. L’utopie est là, au cœur même de la composition : entre boîtes à rythmes, voix lyrique venue d’ailleurs, synthés chatoyants aux couleurs parfois orientales, comme dans “Les chants de Maldoror”, titre inspiré de l’œuvre de Lautréamont.
La musique de la multi-instrumentiste Léonie Pernet prend ses racines dans l’imaginaire, mais est aussi incarnée, politique, toujours imagée : le mystérieux Il pleut des hommes, morceau à la structure linéaire, dégage une tension sourde autour de l’identité, le très beau “Mon amour tu bois trop” chante la tristesse de l’alcoolisme :
Mon amour tu bois trop / Regarde tes rêves prennent l’eau / Tu dessines ton propre hiver / Pourtant dehors il fait chaud.
Cet univers onirique et sensible est servi par une instrumentation riche, où se croisent les nappes des cordes (Le cirque de Consolation) et les textures étranges des sons électroniques (Vowel), la voix de Léonie Pernet oscillant entre le lyrisme ou la froideur cold wave, triturée parfois par les effets sonores pour ne devenir qu’un son parmi les autres, dans ce monde sonore singulier créé par l’artiste.
Voir dans le catalogue de la BML
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