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L’art et la science de Ernst Haeckel

Taschen, Benedikt

Artiste et biologiste allemand du XIXe siècle, Ernst Haeckel est de nos jours bien oublié. Cette publication remet ce scientifique dans son époque et présente un grand nombre de ses planches.

En 1860, un jeune biologiste allemand, Ernst Haeckel, lit l’Origine des espèces, de Charles Darwin.

Adoptant très vite les théories exposées dans l’ouvrage, œuvrant lui-même à des expériences biologiques, Haeckel acquiert un savoir immense et une vision globale du monde.

Il fait paraître des atlas sur diverses espèces marines : éponges, radiolaires, méduses… constitués de planches graphiques. Ses représentations sont le résultat de ses recherches en morphologie, phylogénie, hérédité et reflètent ses propres théories sur l’évolution, dans lesquelles les relations phylogénétiques se tiennent au premier plan. Publications scientifiques s’adressant à ses pairs, elles sont néanmoins très esthétiques.

Ses dessins et aquarelles montrent l’étendue de ses recherches et sa vision transdisciplinaire de la science.  Il met son grand talent de dessinateur et son sens de l’observation très développé au service de la rigueur scientifique (il utilisait un microscope) et de la compréhension de l’objet représenté. Par la finesse et la précision du trait, la subtilité des couleurs, il allie esthétique et précision scientifique, fusionne art et science.

Ses publications destinées à un public scientifique laissent la place, en 1899, à un atlas à but plus esthétique : Les formes artistiques de la nature s’adresse à un large public et illustre des groupes d’organismes très divers. Il reprend des planches déjà parues auxquelles il adjoint des représentations de coraux, champignons, colibris, fougères, antilopes, mousses

Cet ouvrage marque l’apogée de sa création artistique et biologique et eut beaucoup de succès.

Cet ultime atlas nourrit l’imagination de nombreux artistes, architectes, artisans, créateurs de mode… Il fut en effet utilisé comme un répertoire de motifs et une source d’inspiration. On trouve traces de son influence chez Alfred Kübin ou Gustav Klimt. Les arts décoratifs s’en nourrirent également : les méduses se retrouvèrent par exemple sous forme de lustres (descendre dans la page proposée). L’architecte René Binet s’inspira d’une planche de radiolaires pour concevoir sa « porte monumentale » lors de l’exposition universelle de 1900 à Paris. Vassily Kandinsky, lui, recouru aux reproductions d’embryons de Haeckel pour une série de travaux, notamment pour Entre-deux en 1934. Autre exemple : sa représentation des éponges calcaires conduit directement aux tableaux surréalistes de Max Ernst.

Même si les théories qu’il défendait sont aujourd’hui totalement récusées, on peut considérer qu’il est le reflet de son époque et le lecteur perçoit à travers ses écrits et ses planches la science en train de se faire.

Le musée d’Orsay propose l’exposition Les origines du monde : L’invention de la nature au XIXe siècle   « une exposition à la croisée des sciences et des arts ».

Voir dans le catalogue de la BML

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