Lamentationes ad responsonria Iesualdi
Klaus Huber - Carlo Gesualdo
lu, vu, entendu par GLITCH - le 06/12/2017
Klaus Huber (mort le 2 octobre 2017) était une des dernières voix de la génération des grands musiciens de l’après-guerre. Comme Stockhausen, Berio, Nono, Boulez ou Zimmermann, il fut de ces artistes qui assumèrent l’héritage et la refondation de la musique pour des temps nouveaux.
Mais étranger aux radicalités abstraites, Klaus Huber avait orienté sa musique dans un dialogue aigu, mystique et humaniste, avec les formes et les voix du passé, ouvert aussi aux lointains de la musique occidentale.
Ses Lamentations sacrées et profanes pour 6 voix sont écrites en écho à 3 des Répons des Ténèbres de Carlo Gesualdo (1566-1613). Les surprenants chromatismes du célèbre « Prince de Venise » et le thème de la Passion du Christ trouvent dans les pièces de Huber des résonances troublantes, qui mettent en circulation le chant de la condition humaine, son mystère tragique, entre passé et présent.
Les compositions de Huber mêlent latin et français, sacré et profane, rituel et politique, chant a cappella ou accompagné comme pour mieux ébranler la partition traditionnelle des styles, des époques et des activités. Les croisements, frottements et échos d’un compositeur à l’autre forment un ensemble atemporel, d’une beauté recueillie ou tourmentée, dans laquelle les voix plastiques des Jeunes Solistes évoluent tout naturellement.
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