J’suis heureux [Intégrale]
Jacques Debronckart
lu, vu, entendu par GLITCH - le 04/04/2024
Qui connaît encore le fantaisiste, corrosif et tragique Jacques Debronckart (1934-1983) ? Pianiste, auteur, compositeur, chanteur, il a illuminé la chanson « rive gauche » des années 60 et 70.
Ses premiers 45T sortent en 1964. Mais très vite, sa maison de disque grince. On lui refuse certains titres, comme La religion. Sa chanson Les mutins de 1917 est interdite dès sa sortie. Elle ne passera sur les ondes qu’en 1998.
Malgré tout, Jacques Debronckart trouve son public, entre révolte et satire. J’suis heureux, portrait féroce du bonheur consumériste est consacré en 1969 par le Grand Prix de l’Académie du Disque.
Pilier discret de la scène chansonnière de son temps, Debronckart a forgé un répertoire caméléon. On passe de la légèreté mordante au désespoir, mais toujours le verbe dense et clair.
ll y a bien sûr le chanteur engagé de la rive gauche. Un libertaire et anticlérical, chez qui on sent parfois l’espérance vibrante de Ferrat, ou le style de Ferré. Mais Debronckart trempe aussi sa causticité et sa tendresse dans la variété, des rythmes de valse enlevée et triste, un piano bastringue ou une litanie comique. Et puis la colère ou l’ironie cèdent au désespoir. C’est la comptine glaçante d’enfants devenus orphelins (Mon petit frère et mi), le vertige de vivre d’On ne devient rien ou d’Ecoutez, vous n’mécoutez pas..
Un indispensable dont avait parlé plus longuement ici..
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