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Fräulein Else

Graciane Finzi

Un drame du désir et du déshonneur familial dans la bourgeoisie viennoise du début du XXè. C'est dans ce concentré tragique que nous mène cet émouvant opéra de chambre de Graciane Finzi.

Adapté d’une pièce d’Arthur Schnitzler, ce monodrame pour soprano et quatuor à cordes (2013) convoque les formes ramassées d’Erwartung de Schönberg (1909), ou de La voix humaine, de Poulenc (1959). Des oeuvres de solitude, dans lesquelles une voix unique a la charge du monde qui l’entoure, l’habite ou lui fait face. Dialoguant avec elle-même ou avec les voix du quatuor, jouant son propre rôle et celui des protagonistes, Ramina Abdulla-razè déploie sans forcer la belle plastique de son soprano.

Agile et vulnérable, sa voix est tout l’univers, tout le drame de cette pièce. 40 minutes à peine où varient et se mêlent les registres (parole, sprechgesang, chant..), et les affects (ironie, colère, déploration).
De Schnitzler à Arnold Schönberg, en passant par Egon Schiele dont une toile illustre la pochette, c’est bien à l’expressionnisme allemand du premier XXè que fait écho cette oeuvre remarquable, au lyrisme aiguisé par l’ascèse instrumentale.

Autre découverte, le trio à cordes L’amour et la vie d’une femme. Elégiaque et hanté de citations, il soumet son romantisme à la tension sévère des lignes. Un autre aspect de travail de Finzi, qui parfait l’envie de lui donner une place dans le paysage de la musique d’aujourd’hui.

Voir dans le catalogue de la BML

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