Es waren zwei Königskinder
Fritz Volbach
lu, vu, entendu par Civodul - le 20/05/2020
Fritz Volbach (1861-1940) est un compositeur et organiste allemand. Comme beaucoup de cette génération de romantiques tardifs il se trouva tiraillé entre les influences des deux géants Wagner et Brahms. Plus que par l'originalité et l'innovation, sa musique se distingue par son puissant pouvoir évocateur.
“Es waren zwei Königskinder” s’inspire d’une ballade populaire [2 enfants amoureux l’un de autre sont séparés par l’immense mer la jeune fille tente de guider la traversée de son aimé à l’aide d’une lampe, las ! une créature maléfique éteint le phare de l’amour et précipite le garçon au fond de l’abîme]. Poème symphonique candide et tragique, “Es waren” est avant tout une oeuvre magnifique. Volbach privilégie une structure musical claire et intelligible, faite pour évoquer, raconter, peindre : l’amour contrarié, la séparation, les langueurs de l’amour, la fureur des vagues, le drame. Une musique à écouter les yeux fermés en laissant venir les images. Volbach semble préférer une issue heureuse – les amoureux sont finalement réunis triomphant de la mort – quand la version populaire, moins souriante, engloutit également la jeune fille désespérée.
La symphonie en si mineur qui complète la programme est également superbe. Wagner pourrait bien ne pas être très loin mais les chromatismes restent encore relativement modestes, on ose à petits coups dissonants et on s’aventure timidement. Volbach s’épanouit dans une tradition symphonique tout imprégnée du legs beethovénien et qui ne prétend rien révolutionner. Reste une musique d’un romantisme poignant (ne pas manquer l’émouvant adagio). Aimez-vous Brahms ? Si c’est la cas vous apprécierez probablement Volbach.
Es waren zwei Königskinder :
Adagio de la symphonie en si mineur, op. 33 :
Voir dans le catalogue de la BML
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