logo-article

Entre soir et matin

Mel Bonis

"Toute la facture musicale offre à nos sens le bruissement des feuilles, les chants d’oiseaux ou les jeux de lumière sur les gouttes de rosée." C'est ainsi que le musicologue Eberhard Mayer, (re)découvreur de l'oeuvre de Mel Bonis, commente le trio "Entre soir et matin", oeuvre-titre de ce programme.

Derrière l’épicène Mel Bonis (1858-1937) se cachait.. Mélanie-Hélène Bonis. A l’heure où le terme de “compositrice” n’existait pas, Mel fut la première femme membre du bureau de la Société des Compositeurs de Musique. Son pseudonyme lui servit à ses débuts pour donner une chance à ses partitions d’être lues.. et jouées.

Cette anthologie de pièces de chambre offre un juste panorama du style lumineux et délicat de la musicienne.
On y trouve d’abord ce ton des pièces de caractère, typique du dernier romantisme français. La Suite orientale (1900) illustre bien ce goût exotique et pictural, un peu décadent. Il semble pourtant que l’ostinato si moderne du Bolero de Ravel (1928) pointe déjà dans la Danse du 2e mouvement..
L’Allegretto des Trois pièces pour violon et piano (1909) fait un adorable pont entre romance et tableau naturaliste.

Au fil du temps, le style de Bonis se rapproche de la sensibilité plus personnelle et raffinée d’un Fauré, ou de l’impressionnisme de Debussy. En témoigne la Suite pour violon et piano (1926), ou la superbe Sonate (1923), entre mélancolie irrésistible du Lento et l’éclat rieur du finale.

Et l’on retourne Entre soir et matin, et ses fragiles irisations aux franges du jour.. En pensant à cet hommage cinglant du musicologue Wilhelm Altmann, écrit en 1937 :

A l’écoute du dernier mouvement, il ne viendrait jamais à l’idée qu’il a été composé par une femme – un compliment qu’il faut toutefois adresser aux mouvements précédents aussi

Voir dans le catalogue de la BML

Tags

Partager

Poster un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *