Belle autrement !
En finir avec la tyrannie de l'apparence
Sophie Cheval
lu, vu, entendu par Sabine Bachut - le 28/01/2015
Loin des diktats de la beauté prônés sur nos écrans et nos magazines, comment s’accepter ?
Psychologue clinicienne et psychothérapeute spécialisée dans les souffrances liées à l’apparence physique, Sophie Cheval, décortique les pressions esthétiques qui pèsent sur nous.
En effet, elle pense que “le souci de notre apparence physique n’est pas aussi frivole et futile qu’on pourrait le croire : loin d’être superficielle, cette préoccupation entraîne une souffrance psychologique qui dépasse la frustration de ne pas correspondre à certains critères esthétiques. Le fait d’être inquiet ou insatisfait de notre apparence physique affecte à la fois la représentation globale que nous avons de nous-mêmes, et la satisfaction que nous éprouvons vis-à-vis de notre vie : quand nous nous trouvons moches, ou que nous craignons de l’être, c’est notre personne et notre vie toutes entières qui le deviennent à nos yeux.”
Naissance de Vénus de Botticelli (1484) revue selon les critères de beauté actuels
Elle décrypte notre environnement anxiogène : “Aujourd’hui, nous sommes tous invités à être et à demeurer conformes aux critères physiques valorisés, érigés en normes esthétiques de référence. « Invités », d’ailleurs, est un faible mot : nous sommes persuadés, pressés, exhortés à suivre l’injonction esthétique ambiante. Ouvertement (“Buvez”, “éliminez”…) ou à mots couverts (“Prends soin de toi”), nous recevons chaque jour de nombreux messages qui nous enjoignent à être minces, agréables à regarder, et à paraître jeunes.”
Portrait de Ballerina Carlotta Chabert en Venus de Francesco Hayez (1830) revue selon les critères de beauté actuels
Elle donne également des clés pour y résister, sans pour autant renoncer à une certaine quête de beauté : “Or, éprouver le plaisir de se faire belles, ce n’est pas chercher à se belles avec plaisir, mais par plaisir, c’est-à-dire par choix et non sous la contrainte. Le plaisir de nous faire beaux est vraiment là lorsqu’il ne masque pas une contrainte. « J’ai envie de me vernir les ongles », pour le plaisir intrinsèque de cette activité, est très différent de : « je dois avoir une manucure parfaite ».”
Tout l’ouvrage tend à nous faire retrouver la voie d’une beauté personnelle, choisie, qui serait source de plaisir et non plus de souffrance. A lire d’urgence !
Pour découvrir l’auteur et son oeuvre : une interview sur le blog du monde à propos, notamment, des couvertures sexistes du magazine Lui & la page dédiée à Sophie Cheval sur psychologie magazine.
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