Accidents du travail : des morts et des blessés invisibles.
Véronique Daubas-Letourneux
lu, vu, entendu par Oxalide - le 07/12/2021
Les accidents du travail sont rarement posés comme problèmes de santé publique. Pourtant l’accident du travail comme « fait social » est un indicateur important de l’organisation du travail et des politiques à mener pour la prévention, la protection et la préservation de la santé des hommes et des femmes au travail.
Dans les rapports officiels, les études, ou les « plans » de politiques publiques sur le sujet de la « santé au travail », il est fait peu cas des accidents du travail, contrairement à d’autres types d’atteintes à la santé d’origine professionnelle ( comme le burnt out, par exemple) que nous connaissons bien et dont nous entendons beaucoup parler.
Pourtant, la sociologue Véronique Daubas-Letourneux dans son livre Accidents du travail : des morts et des blessés invisibles nous apprend que leur nombre élevé en France (900 000 en 2019) devrait faire débat.
Cette enquête sociologique construite à partir de la parole des accidentés a le grand mérite de nous alerter sur les problèmes d’organisation du travail à l’origine des accidents.
En effet, les accidents du travail, considérés en tant que « fait social », font apparaître deux types de marchés de l’emploi : un marché de l’emploi permanent où les risques d’accidents sont limités, et un de l’emploi précaire où la survenue d’accidents graves est beaucoup plus fréquente, ce qui accentue la précarisation.
Cette dimension sociale des accidents du travail met ainsi en lumière les inégalités flagrantes dans le milieu du travail ; face aux non-déclarations d’accidents du travail ou aux déclarations refusées, est aussi pointée la fragilité de certains travailleurs.
Enfin, dans une approche de santé publique, cette enquête oriente sur les actions à mener dans le domaine de la préservation et l’amélioration de la santé et de la sécurité des travailleuses et des travailleurs.
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