La Qualité des Eaux de consommation

- temps de lecture approximatif de 10 minutes 10 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

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L’eau se trouve partout à la surface de la Terre. Elle constitue 60 à 65% du poids total du corps humain. Outre l’aspect constitutif, l’eau intervient aussi dans un certain nombre de réactions métaboliques. Il est donc nécessaire d’en assurer le renouvellement : en mangeant des fruits et des légumes, et bien sûr en buvant de l’eau. Mais quelle eau ? Eau du robinet ou eau en bouteille ? Toute eau est-elle bonne à boire ? En un mot, est-elle potable ? L’eau a-t-elle un goût ? Quelles sont les caractéristiques physico-chimiques de l’eau ? Quel goût pour quelle eau ? Quelles substances chimiques peuvent polluer l’eau des rivières et des nappes phréatiques ?

sommaire
1. L’eau et ses propriétés
2. Comment sait-on qu’une eau est potable ?
3. La qualité de l’eau en France
4. Les eaux de consommation : eau du robinet et eaux en bouteille
5. Et demain ?

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Géode
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1. L’eau et ses propriétés

L’eau que nous buvons est constituée d’eau, de formule chimique H2O, et d’autres substances.

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molécule d’eau H2O
Wikimedia Commons


On y trouve par exemple des gaz dissous comme l’oxygène, l’azote ou le gaz carbonique. L’eau est également composée de substances minérales et organiques en plus ou moins faible quantité : calcium, magnésium, sodium, potassium, carbonates et bicarbonates, sulfates, chlorures et nitrates.
Ces substances ont une origine naturelle, mais proviennent aussi des rejets de certaines activités humaines dans les rivières avec ou sans traitement préalable.

Le CNRS a publié un dossier sur l’eau très complet, des propriétés de l’eau, au cycle de l’eau sur Terre, en passant par les usages que l’homme fait de l’eau, et leurs conséquences, la pollution et la préservation des zones aquatiques.

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Jacques Mercier


Jacques Mercier présente dans le Le grand livre de l’eau, (La Renaissance du livre 2000) les différentes facettes de l’eau, ses usages domestiques et industriels mais aussi la thalassothérapie et le thermalisme, pour finir par les eaux en bouteille.

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Cité de la Villette


L’exposition en ligne de la Cité des Sciences l’eau pour tous propose un panorama multimedia très complet sur l’eau et un chapitre en particulier sur les eaux de consommation.

2. Comment sait-on qu’une eau est potable ? : Une surveillance active autour des eaux

L’eau se trouve à l’état naturel sous forme d’eau douce dans les rivières, lacs et nappes souterraines et sous forme d’eau salée principalement dans les océans et les mers.
En France, l’Onema (Office national de l’eau et milieux aquatiques) est l’organisme technique de référence sur la connaissance et la surveillance de l’état des eaux et sur le fonctionnement écologique des milieux aquatiques. Outre la veille exercée sur le respect des réglementations concernant l’eau et la pratique de la pêche, l’Onema assure le contrôle des usages pour garantir la préservation des masses d’eau.
A ce titre, elle propose une ressource en ligne, Eaufrance qui présente des informations générales sur la ressource en eau, les milieux aquatiques et leurs usages, les acteurs de l’eau, les risques et la politique publique de l’eau.

Vitale pour notre santé, l’eau est soumise à de nombreux tests de potabilité, que ce soit l’eau du robinet ou les eaux en bouteille. La qualité de l’eau est surveillée par les agences de l’eau, et les DRASS (Directions Régionales des Affaires Sanitaires et Sociales), qui s’assurent que l’eau est bien potable avant d’arriver dans le verre des consommateurs.
Le site de la DRASS Aquitaine présente toutes les actions qu’elle mène dans le domaine de la sécurité alimentaire et en particulier sur les eaux de consommation. On peut trouver des informations telles que la qualité bactériologique des eaux distribuées en Aquitaine, les teneurs maximales en nitrates des eaux distribuées en Aquitaine, les teneurs maximales en pesticides, la turbidité moyenne des eaux, ou encore les teneurs moyennes en fluor, …

D’autres informations sur l’état de l’eau et en particulier de l’eau de consommation sont également disponibles auprès des Observatoires départementaux de l’eau, comme l’Observatoire départemental de l’eau de l’Ain

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Pouss apos
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3. La qualité de l’eau en France

La qualité de l’eau que nous buvons va dépendre de plusieurs paramètres. Cependant, il faut bien garder à l’esprit qu’il existe plusieurs qualités d’eau, selon les principaux types d’usage. Ainsi à côté de la Potabilité (alimentation humaine, eau de boisson), il existe aussi l’Aptitude à l’irrigation, l’Aptitude au refroidissement (pour les centrales thermiques), l’Aptitude aux baignades, les Qualités thérapeutiques (eaux thermo-minérales) et la Qualité piscicole.

Concernant la potabilité, les eaux distribuées doivent impérativement se conformer aux limites de qualité concernent des paramètres microbiologiques et des paramètres chimiques, définies par les normes françaises et européennes.

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Wikimedia Commons



- les paramètres microbiologiques
L’eau doit être exempte de bactéries et de virus pathogènes. Etant donné qu’on ne peut s’en assurer que par l’analyse d’un volume limité, ou échantillon, on définit le volume d’eau dans lequel il ne devra se trouver aucun germe pathogène. Ainsi, dans 100 ml d’eau, on ne tolère aucun Escherichia Coli ni aucun entérocoque. Leur présence signale un risque de contamination biologique.

- les paramètres chimiques
Parmi ces substances figurent l’arsenic, le cadmium, le cyanure, le mercure, le plomb, le chrome, le nickel, l’antimoine et le sélénium, certains hydrocarbures, mais aussi certains pesticides et les nitrates

Les normes retenues pour ce groupe de substances sont calculées en tenant compte de la “marge d’incertitude” que l’on rencontre en toxicologie, c’est-à-dire qu’elles fixent des limites sensiblement inférieures aux seuils considérés comme acceptables. Les teneurs tolérées sont infimes, parfois de l’ordre du millionième de gramme, ce qui exige des analyses extrêmement fines.
En ce qui concerne les pesticides, plusieurs centaines de substances entrent dans cette catégorie. On citera notamment les herbicides, les insecticides, les acaricides, les nématicides (contre les vers), les fongicides (contre les “champignons”et les “mousses”) et les rodenticides (contre les rongeurs)…

Les pesticides contaminent les eaux de surface (cours d’eau, lacs, etc.) par ruissellement, et les eaux souterraines par infiltration.
La norme française pour les pesticides se conforme à la directive européenne et limite
* à 0,1 µg par litre la concentration maximale pour chaque substance ; sauf pour l’aldrine, la dieldrine, l’heptachlore et l’heptachlorépoxyde où la dose maximale autorisée est de 0,03 µg /l.
* à 0,5 µg par litre la concentration totale en pesticides.

Cette norme est sensiblement plus sévère que les recommandations de l’OMS, qui n’a pris en compte que des considérations sanitaires, alors que la directive européenne intègre la volonté de protéger le milieu naturel.
Les nitrates entrent également dans la catégorie des limites de qualité. La norme (50 mg maximum par litre) a été fixée en fonction des risques encourus par les populations les plus vulnérables que sont les nourrissons et les femmes enceintes selon le principe de précaution maximale.

C’est ainsi que l’on peut établir des cartes nationales, régionales de la qualité des eaux des rivières ou des points noirs sur la concentration des eaux en nitrates ou pesticides.

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carte de France des pesticides
carte cliquable


Légende :

  • la couleur bleue indique une très bonne qualité,
  • la verte une bonne qualité,
  • la jaune une qualité passable,
  • l’orange une qualité médiocre,
  • la rouge une mauvaise qualité,
  • la grise représente les lieux pour lesquels aucune donnée n’est disponible.

    Par ailleurs le site du CIEau (Centre d’Information sur l’Eau) présente d’autres informations sur les usages de l’eau, son histoire, l’évolution de la consommation de l’eau du robinet, le coût de l’eau du robinet et du traitement des eaux usagées.

4. Eaux de consommation

L’eau potable arrive dans nos verres de diverses façons. On peut la pomper dans les rivières et les lacs, mais aussi pomper l’eau dans les nappes phréatiques. Les eaux des nappes sont utilisées à titre domestique grâce des puits , ou par des captages pour un réseau d’adduction d’eau potable d’une collectivité territoriale, ou encore pour être mises en bouteilles sous des noms célèbres.

Eau du robinet

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P Lazlo
Le Pommier


Peut-on boire l’eau du robinet ? par Pierre Lazlo, le Pommier 2002
Ce petit livre (62 pages) fait le tour de quelques questions simples : l’eau du robinet est-elle trafiquée ? Naturelle ? Chère ?

Eaux en bouteille

Les eaux en bouteille se classent en quatre catégories : l’eau minérale, l’eau de source, l’eau de source de montagne et les eaux rendues potables par traitement. Certaines se distinguent par leur forte minéralisation, d’autres par leur goût arômatisé, ou par leur gaz, naturel ou rajouté.

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100 eaux


Le guide de l’eau : 100 eaux à boire sans modération, Michaël Moisseeff, Hachette 2008
Cet ouvrage présente dans leurs écrins la multitude des eaux en bouteille. Vous trouverez la composition minérale et le goût associés à chacune pour vous déterminer dans votre choix. Comme par exemple la “Cape Grim”, cette eau issue des glaciers de Tasmanie, au Sud de l’Australie.

5. Et demain ?


Aujourd’hui en France, que ce soit au robinet ou en bouteille, l’eau distribuée largement est potable. Ceci n’est pas le cas dans de nombreux pays en voie de développement. Pourtant certaines interrogations demeurent : le prix du m³ d’eau est plus ou moins élevé selon les pays et selon la disponibilité en eau. Ainsi si le prix du m³ est en France de 2,92€ TTC au 1er janvier 2007, il varie de 0,83€ en Italie à 5,63€ au Danemark. Idem pour l’augmentation du prix de l’eau au cours des dernières années : augmentation de 3,8% par an entre juillet 2003 et janvier 2007 en France pour une variation de 5,2% sur la même période en Europe. Une des causes de l’augmentation du prix de l’eau est sa plus grande rareté à l’échelle de la planète. Et cette rareté risque de se renforcer avec le réchauffement climatique.

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Victor Gagliano
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