De quel bois se chauffe-t-on ?

- temps de lecture approximatif de 9 minutes 9 min - Modifié le 30/09/2022 par Admin linflux

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Les problèmes posés par le réchauffement climatique imposent le recours à de nouvelles méthodes en matière de production d’énergie. En France la lutte contre l’émission de gaz à effet de serre devient un véritable enjeu politique ; l’actualité de la campagne présidentielle 2007 le prouve. Dans cette perspective, la notion d’énergie renouvelable trouve de plus en plus d’échos. Une des énergies alternatives étudiées est celle du chauffage au bois. Elle suscite de plus en plus, sous l’impulsion d’associations, de politiques locales et des progrès technologiques, l’intérêt des particuliers et des collectivités. On arrive aussi au terme du deuxième programme bois-énergie 2000-2006 de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME). Le bilan du programme rend compte d’un parc croissant de chaudières à bois mais reste en dessous des objectifs fixés par l’ADEME. Il est bon de mieux faire connaître les possibilités qu’offre cette nouvelle énergie.

Le n°176 de la revue Systèmes solaires paru en décembre 2006 développe tout un dossier sur le Bois énergie.

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(Morguefile)

Quelles sont les caractéristiques de cette énergie ? De quel matériel pouvons-nous nous équiper ? Le chauffage au bois est un procédé ancien qui revient à la mode.

Le site de Biomasse Normandie présente le bois-énergie comme l’ensemble des ressources ligneuses d’origine forestière, agricole ou urbaine (également appelées “biocombustibles”), dont la vocation essentielle est la couverture des besoins énergétiques des ménages, des entreprises ou des collectivités. Avec le bois d’œuvre et le bois d’industrie, le bois-énergie constitue la troisième composante de la filière bois. Fraction combustible de la biomasse, le bois de feu (bûches…) et les déchets ligneux (résidus forestiers ou bocagers, écorces, sciures, palettes et cagettes usagées, bois de démolition, vieux meubles…) représentent une source d’énergie importante au niveau mondial.

- D’où provient le combustible bois énergie ?

L’Institut des Bionénergies présente sur son site Internet les différentes provenances de combustibles. Leurs origines sont très variées ainsi, le combustible bois-énergie provient de la forêt, notamment du traitement des résidus, du bois d’éclaircie ou d’élagage. On le trouve ainsi sous la forme de bûches et de plaquettes. Les peuplements non forestiers comme les parcs, les jardins, les bords de routes et les haies bocagères fournissent aussi du combustible. Les déchets de plantes telles le lin ou le miscantheus peuvent aussi être utilisés à cet effet.

Le bois énergie provient aussi de l’industrie du bois. Celle-ci rejette des sous-produits à chaque transformation de ses matériaux (écorces, copeaux et sciures, plaquettes, granulés, briquettes).

Enfin, la filière déchets produit aussi du combustible. Les bois de rebuts correspondent à du matériau bois ”en fin de vie” ou usagé. Ils se répartissent dans plusieurs catégories : bois issus des chantiers de démolition, déchets de bois industriel, meubles et objets divers (emballages, palettes, caisses…).

On constate que les ressources sont multiples mais le bois énergie est-il vraiment une énergie renouvelable ? Son utilisation n’accentue-t’elle pas la déforestation ? Ne peut-elle pas accélérer les processus de réchauffement climatique ?

Le site de l’ADEME réfute ces idées préconçues puisque non seulement le gaz carbonique (CO²) généré par la combustion du bois ou de ses déchets est réabsorbé par la forêt pour la photosynthèse mais aussi les matières valorisées pour la combustion sont des sous-produits et déchets de la filière « bois ».

Contrairement à une idée trop répandue cette énergie est bel et bien renouvelable. En France le prélèvement forestier reste inférieur à l’accroissement naturel de la forêt. De plus la durée de reconstitution du bois est la plus rapide comparée aux énergies fossiles (de 15 à 200 ans contre 100 à 450 millions d’années pour le pétrole). De plus sa consumation présente l’avantage d’établir un bilan nul d’émission de CO² dans l’atmosphère (son impact est donc neutre sur l’effet de serre). Des conditions précises sont néanmoins nécessaires pour garantir la valeur écologique de la combustion du bois et son bon rendement. Le bois peut s’utiliser sous sa forme traditionnelle s’il est bien sec et sans vernis, afin d’éviter les émissions toxiques.

- Financièrement

Les coûts d’équipements sont encore élevés par rapport aux autres combustibles fossiles mais il existe de fortes incitations fiscales (crédit d’impôt de 50% sur le prix de l’équipement, TVA réduite à 5.5% pour les produits de la sylviculture agglomérés). Des subventions sont accessibles à toute personne qui souhaiterait s’équiper. L’Agence Nationale d’Amélioration de l’Habitat (ANAH) propose des subventions conséquentes, en fonction des ressources, pour les propriétaires d’appareils répondant à des normes précises.

Pour réduire les coûts il faut veiller à la régularité et à la proximité des sites d’approvisionnement pour que les frais d’exploitation ne soient pas trop élevés.

Cependant, si l’investissement est au départ 4 à 5 fois plus élevé que pour une chaudière gaz ou fioul, le combustible est 2 à 3 fois moins cher que ces énergies fossiles. Combustible insensible aux variations de la monnaie et du cours du pétrole, le bois permet un retour sur investissement en 7 ans.

- Les fournisseurs

L’article de la revue Systèmes Solaires n°176,

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Système solaires

disponible à la Bibliothèque municipale de Lyon, évoque l’existence d’une cinquantaine de sociétés d’approvisionnement livrant plus de 1000 tonnes de combustible par an. Certaines régions seraient plus en avance que d’autres dans la structuration de l’approvisionnement : Rhône Alpes, Franche Comté, Normandie ….

- Sous quelle forme le bois est il commercialisé pour les chaufferies individuelles ?

La forme la plus utilisée par les particuliers est la bûche (conditionnée en rondins de 33cm, 50cm ou 1m) sous forme de stère. Il existe des plaquettes résultant du broyage et de la compression des résidus des nez de sapin et de la chute des

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(Stock.xchng)

découpes. Mieux encore au niveau du rendement : les granulés valorisent la sciure que l’on a compressée.

Avec le développement du chauffage au bois, la filière bois énergie se structure de plus en plus, il est désormais possible de se procurer du combustible bois en milieu urbain comme en milieu rural. L’ADEME favorise la diffusion de la liste des sociétés à même d’approvisionner les particuliers en bois énergie par le biais de son site internet. On peut donc éviter de nombreux écueils en faisant appel à des équipements normalisés que ce soit les chaudières ou les combustibles.

Ils doivent répondre à la norme que décrit le site du label NF bois de chauffage. Cette norme appliquée au bois de chauffage garantit des bûches d’une même catégorie d’essences, un taux d’humidité maximal et une longueur de bûche comme une quantité de livraison fixée.
Comme l’indique le site du label, les chaudières doivent bénéficier de l’appellation Flamme verte.

Créé en 2000 sous l’impulsion de l’ADEME et de constructeurs d’appareils de chauffage, le label s’applique aux inserts, foyers fermés, poêles et chaudières de puissance inférieure ou égale à 70 Kw. Une liste de fournisseurs est aussi accessible sur le site Bois de chauffage.

- Les installations

Plusieurs modèles de chaudières sont disponibles sur le marché. La combustion du bois émet majoritairement de la chaleur mais produit aussi une partie d’électricité. Lorsque les besoins en chaleur sont réduits on peut donc toujours valoriser les déchets de bois en électricité. La vapeur produite par la combustion fait tourner des turbines. C’est la cogénération.

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- Légalement

Depuis le 1er Septembre 2006 il y a obligation de créer un conduit d’évacuation des fumées même en cas d’installation de chauffage individuel classique au cas où l’on ferait appel à l’énergie bois ultérieurement.

  • Salons

Le chauffage au bois est une question d’actualité dont les avantages séduisent de plus en plus de particuliers mais aussi des industriels soucieux de faire des économies d’énergie (et financières). Pour sensibiliser la population à cette nouvelle énergie de nombreux salons ont lieu partout en France comme celui des Energies renouvelables du 14 au 17 février 2007 à Lyon

ou encore celui du Bois énergie du 19 au 22 avril 2007 à Orléans.

  • Livres

Guide des énergies vertes pour la maison de Patrick Piro, Terre vivante

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Guide des énergies vertes
Terre vivante

- Cet ouvrage offre une présentation des économies d’énergies possibles à la maison en terme de chauffage, d’eau chaude et d’électricité en sélectionnant une série de bons gestes et d’investissements. Il passe en revue toutes les solutions vertes pour produire de l’énergie, solaire, bois-énergie et géothermie. Apporte enfn les informations pratiques pour passer à l’acte, des aides financières aux crédits d’impôts.

L’énergie en 2050 : nouveaux défis et faux espoirs par Bernard Wiesenfeld, EDP sciences

- L’ouvrage présente les caractéristiques des énergies renouvelables et non renouvelables ainsi que la notion de développement durable. L’auteur fait le point sur les différentes ressources de la planète et interroge leur exploitation industrielle.

Adieu pétrole… : vive les énergies renouvelables par Francis Meunier et Christine Meunier-Castelain, Dunod

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Adieu pétrole
Dunod

- Ce livre aborde le problème de l’épuisement des ressources pétrolières et des énergies fossiles en prenant en compte la question du réchauffement climatique. Les auteurs présentent les différentes énergies alternatives.

Economie et politique des changements climatiques par Sylvie

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Economie politique des changements climatiques
La Découverte

Faucheux, Haitham Joumni, La Découverte

- Les auteurs interrogent les politiques de lutte contre les changements climatiques à l’échelle mondiale. Ils examinent les défis socio-économiques, géopolitiques et technologiques liés aux changements climatiques et à leur régulation en posant la question du rapport Nord/Sud.

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