Nouveau lifting pour l’hôtel de ville de Lyon

- temps de lecture approximatif de 9 minutes 9 min - Modifié le 17/06/2016 par ameyer

L'hôtel de ville de Lyon, classé au titre des Monuments Historiques par arrêté en date du 12 juillet 1886, se dissimule, pour une durée de deux ans, sous de nombreux échafaudages. Ce vaste programme de rénovation commencé à la mi-mai s'inscrit dans le cadre de la nouvelle convention patrimoine 2003-2007 passée entre l'Etat et la Ville de Lyon. Pris en charge par l'Etat à hauteur de 1,176 millions d'euros et placé sous la responsabilité de Didier Reppelin, architecte en chef des Monuments Historiques, le coût total des travaux devrait s'élever à 5,77 millions d'euros.

L’hôtel de ville de Lyon, classé au titre des Monuments Historiques par arrêté en date du 12 juillet 1886, se dissimule, pour une durée de deux ans, sous de nombreux échafaudages. Ce vaste programme de rénovation commencé à la mi-mai s’inscrit dans le cadre de la nouvelle convention patrimoine 2003-2007 passée entre l’Etat et la Ville de Lyon. Pris en charge par l’Etat à hauteur de 1,176 millions d’euros et placé sous la responsabilité de Didier Reppelin, architecte en chef des Monuments Historiques, le coût total des travaux devrait s’élever à 5,77 millions d’euros.

Les Conventions Etat/Ville (1998-2007)

Signature de deux avenants à la Convention Etat/Ville de Lyon (1998-2002)

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Hôtel de ville de Lyon, mai 2006
(DR-BML)

Le 8 décembre 1998, soit quelques jours après l’inscription par l’UNESCO de la Ville de Lyon au “Patrimoine mondial de l’Humanité” (2 décembre), une Convention, signée pour une durée de cinq ans entre Raymond Barre, maire de Lyon, et Michel Besse, Préfet de la Région Rhône-Alpes représentant l’Etat, permet de mettre en place un vaste programme de valorisation du patrimoine dont les deux principaux volets concernent, d’une part, la restauration du patrimoine monumental lyonnais, et d’autre part la rénovation du Musée Gadagne et “l’Inventaire architectural et urbain” de la Ville de Lyon comprenant, entre autres, un recensement exhaustif des édifices, édicules, ensembles bâtis et non bâtis. C’est ainsi que plusieurs restaurations d’importance ont pu être achevées ou engagées :
- Restauration de l’Eglise Saint-Paul, notamment au niveau du clos et du couvent, qui permet également de mettre en valeur et d’unifier les parements de façades et d’en stopper les processus de dégradation.
- Achèvement à la fin de l’année 2001 de la restauration extérieure de l’Eglise Saint-Nizier, commencée en 1985 par la rue de la Fromagerie.
- Restauration des toitures et parements de façades de l’Eglise Saint-Irénée commencée en juillet 2000.
- Restauration en 2001 de la Maison du Chamarier dans le quartier Saint-Jean
- Restauration intérieure de l’Eglise Saint-Bruno des Chartreux, commencée en mars 2003, touchant essentiellement le choeur des moines, le transept, le dôme, la nef et les verrières.

Approbation de la nouvelle “Convention patrimoine” entre l’Etat et la ville de Lyon (2003-2007)
- Toujours en ce qui concerne le patrimoine monumental, une nouvelle Convention, signée pour la période 2003-2007, porte sur le baldaquin de Servandoni placé dans l’Eglise Saint-Bruno des Chartreux, sur l’Abbaye Saint-Martin d’Ainay, sur les Eglises Saint-Bonaventure, Saint-Georges et Saint-Just, et sur la rénovation des toitures de l’hôtel de ville de Lyon.

Hotel de ville : quelques restaurations (XVIIe-XXe siècle)

Au cours des siècles, la Maison Commune a connu de nombreuses restaurations. Construit par Simon Maupin entre 1646 et 1655, l’hôtel de ville est en partie détruit par un incendie le 13 septembre 1674, alors que les décorations intérieures viennent tout juste d’être achevées. A la fin du XVIIe siècle, devant l’état déplorable du beffroi, la ville doit cependant se résoudre à entreprendre des travaux. Jules Hardouin Mansard, surintendant des bâtiments du Roi, est appelé en 1699 par les échevins pour dresser les plans de la nouvelle façade et procéder, “sans plus tarder”, à la restauration de l’édifice. Les travaux qui sont placés sous la surveillance de Claude Simon, ne s’achèvent qu’en 1703.

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La Maison de ville de Lyon nouvellement
bâtie par S. Maupin, 1647
BM Lyon, Coste 511

Essai sur les moyens d’opérer la restauration de la grande salle de l’Hôtel-de-Ville de Lyon, par Claude COCHET, Lyon, Ballanche, an XI (1803), 11 p.
- Le 14 juillet 1803, un lampion mal éteint suite à la commémoration de la prise de la Bastille déclenche un nouvel incendie. La grande Salle, le Salon Louis XIII, la Salle Henri IV et une partie des toitures sont gravement endommagés. A tel point que certains, comme Claude Cochet, architecte de la ville jusqu’en 1805, se désolent de voir la Maison Commune dans un si triste état : “[…] je publie des Essais sur les moyens d’opérer cette restauration, uniquement inspiré par le vif intérêt que je prends à la conservation d’un édifice sur l’état duquel garder le silence serait avouer, sinon une indifférence coupable, du moins de l’impéritie”. Outre certaines modifications décoratives, Cochet propose surtout le remplacement du plafond de la salle des Fêtes par une voûte en berceau, appelée “fornix”, mieux adaptée selon lui pour un tel lieu. Ce projet n’aura aucune suite.

Notice sur l’hôtel de ville de Lyon et sur les restaurations dont il a été l’objet, par Tony DESJARDINS, Lyon, Impr. d’Aimé Vingtrinier, 1861. Repr. in Revue du Lyonnais, nouvelle série, vol. 23, p.83-107 et 171-185.
- En 1850, la question se pose d’une restauration complète de l’édifice, durement ébranlé par les événements et émeutes insurrectionnelles de 1830, 1834 et 1848. Après une importante restauration du beffroi en 1850-1851, Réné Dardel, architecte en chef de la Ville – alors sous l’administration du préfet Marius Vaïsse -, soumet en 1853 un vaste projet de restauration générale. Cette dernière est réalisée en 1854-1855 par l’architecte Tony Desjardins et consiste essentiellement au remplacement de toutes les parties saillantes de l’oeuvre par des pierres de tailles neuves.

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L’Hôtel de ville de Lyon en réfection,
façade arrière, ca. 1855
BM Lyon, Fonds Sylvestre, SA 14/22

Monographie de l’hôtel de Ville de Lyon restauré sous l’administration de MM. Vaïsse et Chevreau, sénateurs, par Tony DESJARDINS, Paris, Imp. Louis Perrin, 1867, 71 p.
- A partir de 1857, Tony Desjardins poursuit les travaux sur les parties intérieures et extérieures de l’édifice qui s’accompagnent, déjà à cette époque, d’une réfection complète des toitures : “Dans l’ensemble des restaurations qu’il nous a été donné de diriger, il nous a été particulièrement agréable de pouvoir rétablir les toitures telles que nous les montraient les dessins du temps, en regrettant toutefois que les exigences d’un trop grand nombre de travaux urgents nous forçassent à supprimer les plombs ornés qui devaient en décorer les crêtes”, écrit t-il dans sa Notice sur l’hôtel de ville (p.52). Le chantier se poursuit jusqu’en 1866, alors que paraît la Monographie de l’hôtel de Ville qui donne le détail des dépenses engagées et les noms des différents artistes et entrepreneurs ayant collaborés aux derniers travaux.

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Cheminée de la Grande Salle des Fêtes,
Tony Desjardins architecte
BM Lyon, fonds Sylvestre, S 1481

Bulletin municipal officiel, 28 mai 1911, Lyon, La Ville, 1911, p.430.
- En juillet 1910, Edouard Herriot, maire de Lyon, alerte le Sous-Secrétaire d’Etat aux Beaux-Arts et la Commission des Monuments Historiques – dont dépend désormais l’édifice -, sur la dégradation préoccupante des détails sculpturaux en ronde-bosse ainsi que des façades dont les pierres, substituées par des matériaux moins résistants en 1854, sont devenues friables. N’ayant toujours pas de réponse en mai 1911, Herriot finit par soumettre au Conseil municipal un programme de restaurations urgentes : “Toutes ces sculptures sont en très mauvais état. La pierre est décomposée et tombe en poussière ou par fragments. La masse seule tient encore, mais en ce qui concerne les détails, les traits des figures, les armes, les draperies, tout est rongé et délabré” (séance du 22 mai 1911). Les travaux sont dirigés dès l’année suivante par l’architecte en chef de la Ville, Charles Meysson, et s’achèvent à temps voulu pour l’ouverture de l’Exposition internationale urbaine de 1914.

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Rénovation de la façade,
Charles Meysson architecte, ca.1912
BM Lyon, fonds Sylvestre, SA 14/23

Monographies sur l’hôtel de ville

L’hôtel de ville de Lyon, par Paul ROCHEX, préf. par Edouard HERRIOT, Lyon, Imprimerie Rey, 1911, 71 p.
- Le XXe siècle a produit plusieurs monographies sur l’hôtel de ville. Celle de Paul Rochex, rééditée par ailleurs dans une version revue et corigée en 1963, coincide avec les premiers grands travaux de ce nouveau siècle.

L’hôtel de ville de Lyon, par Marius AUDIN, Lyon, Imprimerie A. Rey, 1921, 62 p.
- Intéressant historique renfermant également quelques pages sur les deux premiers hôtels de ville, la maison de Charnay de l’actuelle rue de la Fromagerie et l’hôtel de la Couronne abritant aujourd’hui le musée de l’Imprimerie. Cet ouvrage est illustré par diverses gravures du fonds Coste conservé à la Bibliothèque municipale de Lyon (voir ci-dessous).

Thomas Blanchet : 1614-1689, par Lucie GALACTÉROS DE BOISSIER ; préf. de Jacques THUILLIER, Paris, Arthéna, 1991, 621 p.
- Importante monographie et catalogue raisonné de l’oeuvre de ce peintre qui se chargea d’une partie de la décoration intérieure du bâtiment. Une étude intéresse plus particulièrement le programme iconographique (p. 79-154).

L’hôtel de ville de Lyon, COLLECTIF, Paris, Imprimerie Nationale, 1998, 158 p.
- Dernière étude en date, richement illustrée par des photographies en couleurs et en pleine page de Georges Fessy.

Quelques trésors dans les collections de la bibliothèque

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Facade sur la place des Terreaux
Lith. d’A.Jobart, ca.1832
BM Lyon, fonds Coste, 204/2
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Facade sur la place de la Comédie
Lith. d’A.Jobart, ca.1832
BM Lyon, fonds Coste, 204/1

 

Catalogue de la bibliothèque lyonnaise de M. Coste, par Aimé VINGTRINIER, Lyon, Impr. Louis Perrin, 1853-1856.
- La consultation du catalogue du fonds Coste révèle de nombreuses estampes conservées à la Bibliothèque municipale permettant de distinguer les modifications successives apportées sur les façades au cours des siècles. On consultera en particulier, dans la partie “Vues et plans”, les notices 511 à 539 (p. 18-19).

Le fonds photographique Jules Sylvestre
- Le fonds Sylvestre renferme environ 70 photographies sur l’hôtel de ville, notamment un reportage sur sa décoration intérieure et extérieure. On y retrouve des contretypes de vues réalisées dans les années 1850-1870 ainsi que de nombreux clichés sur les peintures murales de Thomas Blanchet que le grand public peut difficilement admirer en dehors des Journées du Patrimoine.

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La Place des Terreaux
à la fin du XIXe siècle
BM Lyon, fonds Sylvestre, S 2309
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Escalier d’Honneur :
“Les Lendemains de l’incendie de Lyon”
Thomas Blanchet peintre, ca.1658-1667
BM Lyon, fonds Sylvestre, S 3425

Tony-tape-du-cul, heurtoir de l’hôtel de ville Origine du puits gaillot dans le sous-sol de l’hôtel de ville

Documentation régionale, 2006

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